Archives de catégorie : Répression

Au programme des JO : perquisitions administratives et assignations à résidence…

A l’approche des prochains Jeux olympiques  et paralympiques de cet été qui se dérouleront à Paris et sa banlieue, mais aussi à Lille, Marseille, Châteauroux ou en Polynésie (sans parler des lieux de résidence et d’entraînement des délégations étrangères), l’étau se resserre petit à petit contre toutes celles et ceux qui risquent de faire tâche dans le décor clinquant. On connaissait déjà les galériens expulsés des squats ou virés des hôtels sociaux pour les dégager de la capitale à l’approche des JO ; on connaissait déjà le déploiement spécial JO de la vidéosurveillance algorithmique (développé par les start-ups Wintics, ChapVision et Videtics) destinée à « identifier des situations anormales » dans la rue, ou encore la création de laisser-passer en mode attestation et QR code pour les riverains des sites et des cérémonies. Et voici que le pouvoir commence à dévoiler chichement les « mesures de sécurité préventives » qu’il entend mettre en œuvre contre ses différents ennemis de l’intérieur

La première salve d’annonces en ce sens a débuté mardi 5 mars devant la commission des lois du Sénat, qui recevait une brochette de responsables à glands dorés et à galons venus accompagner le ministre de l’Intérieur : la directrice de la DGSI, les préfets de Paris et de la région Île-de-France, ou encore les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie. Là, en plus des événements comme le parcours de la flamme dans 400 villes pendant 68 jours ou de la cérémonie d’ouverture sur la Seine le 26 juillet, considérés plus largement au sein d’une période de tensions potentielles qui s’étendra du 8 mai (arrivée de la flamme par bateau à Marseille depuis la Grèce) au 8 septembre (fin des jeux paralympiques), c’est toute une série de « menaces » qui ont ainsi été ciblées par les autorités.
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Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône) : embraser la mairie avec une voiture de flics [MàJ]

La mairie de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or touchée par deux incendies criminels de voitures
Le Progrès, 4 mars 2024

Deux incendies criminels ont eu lieu à quelques jours d’intervalle dans l’enceinte du parc de la mairie de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. Le feu de la deuxième voiture a fortement endommagé l’extérieur et l’intérieur du bâtiment qui restera fermé pour plusieurs semaines.

En arrivant dans son bureau du premier étage de la mairie, ce lundi 4 février, le maire Patrick Guillot a passé un doigt sur sa table de travail : une épaisse couche de suie y est restée collée. Cette pellicule noire et poisseuse recouvre tout l’intérieur de la mairie : « Je ne pensais pas qu’un incendie de voiture pouvait faire autant de dégâts. Le problème est que la fenêtre de la salle des mariages a explosé avec la chaleur et toute la fumée a pénétré dans le bâtiment », raconte le premier édile, très touché par ces deux incendies successifs.

Car une première voiture appartenant à la municipalité avait déjà brûlé dans la soirée du mardi 27 février. Il s’agissait d’un véhicule électrique, le doute était permis sur l’origine du sinistre qui aurait pu être causé par la batterie. Mais quand, vendredi dernier, c’est la voiture de la police municipale qui s’embrase, l’origine criminelle ne fait plus de doute.
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Brest (Finistère) : et de deux pour les banques ! [MàJ]

À Brest, un deuxième incendie ravage une partie de l’agence Crédit Agricole de Bellevue
Le Télégramme, 4 mars 2024 (extrait)

À l’intérieur du bâtiment, les dégâts sont spectaculaires. À Brest, les pompiers ont été déclenchés vers 19 h 15, ce lundi 4 mars 2024, pour un incendie déclaré dans l’agence bancaire du Crédit Agricole, installée place Napoléon III, au cœur du quartier de Bellevue.

Rapidement, une quinzaine de pompiers ont pris d’assaut le feu qui avait déjà ravagé une bonne partie des locaux et commençait à attaquer la toiture.  Si la police, ce lundi soir, n’établissait pas encore formellement les causes du sinistre, une chose est sûre : les sept salariés de l’agence ne pourront reprendre leur travail à l’agence de Bellevue mardi 5 mars 2024.

Troublante coïncidence, une autre agence bancaire, celle de la BNP, rue Jean-Jaurès, a également été pour partie sinistrée vendredi 1er mars 2024, suite à un feu qui s’est déclaré vers 22 h.
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Paris/Vincennes : Mouvements de révoltes au CRA, évasions, répression et solidarités

Mouvement de révolte au centre de rétention de Vincennes, évasions, répression et solidarités à l’extérieur…
abaslescra, 4 février 2024

Le CRA de Vincennes est l’un des 25 centres de rétention administrative en France dans lesquels l’État enferme des personnes n’ayant pas les bons papiers. Ce CRA, l’un des plus grands et retenant des personnes assignées homme à la naissance, a la particularité d’héberger en son sein une école de police, ce qui permet à l’État d’entraîner sa milice à de nouvelles méthodes pour bien mater tous ceux qui oseraient se révolter et pourrir la vie aux milliers de personnes qui s’y retrouvent chaque année enfermées.

Malgré la volonté des autorités de briser toute solidarité entre retenus et avec l’extérieur en les isolant, ce mois de décembre 2023 a été marqué par un puissant mouvement de rébellion. Bien que répartis dans trois bâtiments, les retenus ont réussi à s’organiser et à résister, refusant ainsi d’attendre passivement de se faire expulser vers leur « pays d’origine », comme le voudrait l’État. Ils ont, par exemple, permis d’éviter à un retenu de se faire expulser en le cachant, ont écrit plusieurs communiqués ensemble et les ont visiblisés…
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Allemagne : des nouvelles de la répression contre les compagnon.nes de Munich

Du nouveau dans l’État de Bavière

Les moulins de la bureaucratie sont lents, mais ils continuent à tourner et parfois, oui, parfois, on nous rappelle qu’il y a encore quelque chose qui se passe dans l’une ou l’autre affaire qui semblait depuis endormie. Dans ce cas-ci, c’est le journal Zündlumpen et les poursuites  entreprises par l’État contre ce journal et quelques anarchistEs, débutées avec un certain retard six mois après son arrêt, qui, aux yeux de la police politique et du parquet antiterroriste qui les tient en laisse, nous rappelle de manière inattendue que quelque chose  tourne encore.

En effet, après que le ministre de l’Intérieur bavarois ait passé des nuits blanches suite à une remarque lapidaire du journal Zündlumpen à propos du fait que l’on était historiquement et théoriquement du côté des régicides et non pas des Rois (smiley), il a lâché la bride de ses chiens du Parquet antiterroriste (Terrorstaatsanwaltschaft, TS), de la Protection de l’Etat (Staatsschutzes, SS) et de la Protection de la Constitution (Verfassungsschutzes, VS), qui sont devenus au fil des ans sa garde personnelle et ont été dressés en conséquence.

Ils ont continué à fouiner dans l’ombre pendant un certain temps, en observant et en espionnant, puis en avril 2022, ils ont fait une descente dans plusieurs appartements, dans des caves, dans une imprimerie et dans la bibliothèque anarchiste Frevel, pour annoncer fièrement dans la presse le résultat de leurs perquisitions. Ils avaient saisi livres sur livres, papier sur papier et même quelques numéros isolés du journal anarchiste munichois Zündlumpen, dont 85 numéros étaient parus. Quelle performance policière !
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Toulon (Var) : les acharnés des antennes-relais

Toulon : deux hommes interpellés pour des dégradations
d’antennes 5G

Var matin, 15 février 2024

La fin d’un an et demi de dégradations? De mai 2022 à décembre 2023, plusieurs détériorations avaient été commises sur des antennes téléphoniques 5G, au niveau d’un terrain loué par un particulier à des opérateurs, dans le secteur de Toulon ouest.

À chaque fois, le portail d’accès était fracturé, et les câbles d’alimentation sectionnés, entraînant plusieurs dépôts de plainte, ainsi que l’installation d’un système de vidéosurveillance. En décembre dernier, rebelote. De nouvelles dégradations étaient constatées. Or, cette fois, l’exploitation vidéo et sonore permettait de mettre en cause deux hommes âgés d’une soixantaine d’années.

Après investigations, ces deux Varois ont été interpellés par la police nationale. Lors de leur audition, ils ont exprimé leur «  hostilité  » vis-à-vis des ondes émises. Ils devront s’expliquer devant la justice pour violation de domicile et dégradation volontaire en réunion. Le préjudice est estimé à plus de 110 000 euros.

Nanterre (Hauts-de-Seine) : l’Etat se venge de l’incendie de son sanctuaire

Emeutes après la mort de Nahel : un jeune de 19 ans condamné à deux ans de prison ferme pour l’incendie du tribunal d’Asnières
France Info/Le Figaro, 8 février 2024

Le parquet avait requis une « punition ». Le tribunal de Nanterre a condamné, dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 février, un jeune de 19 ans à deux ans d’emprisonnement ferme pour avoir incendié le tribunal d’Asnières (Hauts-de-Seine) lors d’une nuit d’émeutes après la mort de Nahel, fin juin 2023. Le jeune majeur a écopé de cinq ans d’emprisonnement, dont trois assortis d’un sursis probatoire avec obligation de travailler et de suivre un stage de citoyenneté. Ses deux coprévenus, tous deux âgés de 20 ans, ont été relaxés.

Quelques heures plus tôt, le ministère public avait requis jusqu’à cinq ans de prison ferme contre les trois jeunes. « Que faut-il à cette jeunesse pour qu’elle comprenne qu’il y a des sanctuaires ? », s’était-il interrogé. Selon l’avocate de l’agent judiciaire de l’État, les dégâts causés se chiffrent «à des millions d’euros». Depuis les faits, les activités du tribunal de proximité ont été délocalisées à Colombes pour une durée prévisionnelle de quatre ans.
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Paris : les péniches des Jeux Olympiques et des bourges sur le grill [MàJ]

Quatrième incendie de péniches à Paris : qui en veut au Petrus III ?
Le Parisien, 27 janvier 2024 (extrait)

Une torche à la main, Gérard éclaire ce qu’il reste de l’intérieur de sa vedette hollandaise, amarrée au bout du port de l’Arsenal, quai de la Bastille (Paris XIIe). Bris de verre, suie, odeur de brûlé… Le Petrus III est désormais entouré de barrières. Pour la seconde fois de la semaine, il a été la cible d’une main incendiaire, dans la nuit de vendredi à samedi.

Mais cette fois, les dégâts sont considérables. Qui en veut donc tant au Petrus III, prisé des stars, et retenu pour participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, comme le confirme Paris 2024 ? « J’aimerais bien le savoir, et voir cette personne droit dans les yeux », nous répond Gérard, le propriétaire, venu avec sa fille ce samedi 27 janvier au matin pour constater l’ampleur des dégâts.
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Les accusé.es de l’affaire du 8 décembre font appel

[Note : le détail du délibéré de la seizième chambre du tribunal correctionnel de Paris rendu le 22 décembre 2023 contre les sept accusé.e.s en anti-terrorisme de l’affaire du 8/12 se trouve ici]


Appel de la décision de justice

Les six inculpé.es condamné.es à du sursis probatoire et à l’inscription au FIJAIT font appel de la décision de justice. Cinq d’entre elleux ont une peine ferme aménageable en bracelet électronique avec exécution provisoire (de 8 à 12 mois), ce qui signifie que l’appel n’est pas suspensif de leur peine.

Seul l’inculpé qui écope de 2 ans avec sursis simple sans inscription au FIJAIT ne fait pas appel.

Lors des rendez-vous avec la juge d’application des peines anti-terroriste (JAPAT) du 15 et du 22/01/24, cette dernière a décidé de suspendre la peine ferme aménageable en bracelet des cinq condamné.es concerné.es, considérant que l’appel est suspensif, malgré l’exécution provisoire requise. En temps normal, la mention d’exécution provisoire est ajoutée à la peine (prononcée ici par la juge Roux) pour empêcher justement que l’appel suspende la peine à exécuter.
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Barcelone (Espagne) : espionnage et vidéosurveillance devant la maison de compagnonnes anarchistes

Traduit de l’espagnol de barcelona.indymedia, 1er janvier 2024

Le 22 décembre dernier dans le quartier de Gracia (Barcelone), la police a installé une caméra de vidéosurveillance devant la maison de quelques compagnonnes anarchistes. La caméra était située sur le côté du toit d’un restaurant, juste en face de la maison en question. Elle était protégée par un boîtier en verre foncé et pointait directement vers la porte de la maison squattée des compas (comme on peut le voir sur la photo), raison pour laquelle il est impossible de croire qu’il s’agissait d’une mesure de « sécurité » du restaurant, qui dispose déjà de son propre système de « sécurité ». Le restaurant a refusé de donner des explications cohérentes à ce propos.

Il faut dire que les compagnonnes ont été arrêtées le 23 août dernier, accusées d’avoir participé aux actions de la manifestation du 1er mai. Il s’agit d’une affaire répressive gérée par la Brigade de l’extrémisme violent des Mossos d’Esquadra, une brigade des services de renseignement qui s’est désormais spécialisée contre les anarchistes. Après des mois d’enquête, les compas ont été arrêtées devant chez elles et, depuis lors, des membres de la police secrète ont été aperçus aux alentours de l’immeuble.

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Toulouse : un compagnon anarchiste arrêté le 20 décembre [MàJ]

Mise à jour (Indy Nantes, 2 janvier)
Pour écrire au compagnon anarchiste arrêté à Toulouse le 20 décembre 2023 et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses (jusqu’à son procès le 1er février), adresser un mail à lettreaucompagnon@riseup.net
Il comprend l’Occitan, le Francais, l’Espagnol, le Catalan, l’Anglais et l’Italien. Il est bienvenue de faire circuler cette adresse mail et sa demande de recevoir du courrier, à condition que la diffusion de l’adresse ne soit pas accompagné d’un discours innocentiste.


Un compagnon anarchiste arrêté à Toulouse le 20 décembre
Indymedia Nantes, 27 décembre 2023

Arrêté lors d’une manifestation contre la loi des retraites le 6 juin dernier, il avait comparu libre devant le tribunal début juillet. Le compagnon avait été condamné à 10 mois de sursis, 5 ans d’interdiction de manif en Occitanie, et de lourdes amendes et des dédommagements pour les flics.

Le 20 décembre 2023, il a été arrêté dans un parc, par des flics en civil (l’ayant apparemment suivi à vélo) et qui lui ont annoncé un mandat de recherche le concernant. L’avocate qui avait défendu les flics lors du procès en juillet aurait dit qu’à la sortie de ce procès, elle a été bousculée et elle accuse le compagnon. Lors de sa garde à vue il lui a été quasi impossible de rencontrer un.e avocat.e, la plupart des commis.es d’office refusant probablement de défendre un client contre une de leur consoeur.

Le vendredi 22 décembre, après son déferrement et une nuit passée à la maison d’arrêt, il a comparu devant le tribunal. Le compagnon a demandé un délai pour préparer sa défense. La juge a décidé de le placer en détention provisoire jusqu’à son procès, qui aura lieu le 1er février au tribunal de grande instance de Toulouse.Le compagnon est donc aujourd’hui incarcéré à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses.

Nous tenons à lui souhaiter force et détermination.

Les barreaux n’arrêteront ni notre rage, ni notre solidarité !

Paris : 23 années de taule distribuées contre les sept accusé.es de l’affaire du 8 décembre

[Note : Pour saisir la longue construction à charge de la DGSI et du Parquet national anti-terroriste (PNAT) contre les accusé.es de l’affaire du 8 décembre (notamment Libre Flot) et suivre leur défense devant les juges, des compte-rendus détaillés de la douzaine d’audiences du 3 au 27 octobre sont disponibles sur le Blog des comités du 8 décembre. On peut les lire ici. Le réquisitoire du parquet anti-terroriste se trouve là.
Le délibéré de la seizième chambre du tribunal correctionnel de Paris, vient de tomber aujourd’hui 22 décembre : condamnations pour « association de malfaiteurs terroriste » (avec inscription au fichier dédié, Fijait) et des peines de prison sans réincarcération immédiate (sursis probatoire de trois ans) ou avec aménagement possible du ferme restant à effectuer après la préventive (bracelet électronique).

  • Florian – 5 ans dont 30 mois avec sursis probatoire. Fijait.
  • Simon – 4 ans dont 25 mois avec sursis probatoire. Fijait.
  • William – 3 ans dont 20 mois avec sursis probatoire. Fijait.
  • Bastien – 3 ans avec sursis probatoire. Fijait.
  • Camille – 3 ans dont 2 ans avec sursis probatoire. Fijait.
  • Manuel – 3 ans dont 15 mois avec sursis probatoire. Fijait.
  • Loïc – 2 ans de sursis simple. Pas de Fijait.
  • Tous ont aussi interdiction de porter une arme pendant dix ans. Et tous se voient frappés d’une interdiction d’entrer en contact les uns avec les autres toute la durée de leur peine.
  • Concrètement, cela donne aussi : F, 8 mois sous bracelet ou en détention en fonction du JAP / S, 12 mois sous bracelet / W, 12 mois sous bracelet / C, 8 mois sous bracelet / M, 11 mois sous bracelet.
  • S’agissant de l’inscription au Fijait, cela signifie l’obligation de pointer tous les 3 mois au comico et de demander l’autorisation pour sortir du territoire français pendant 10 ans. L’inscription au Fijait est de 20 ans.

Ultragauche : sept sympathisants condamnés à des peines allant jusqu’à deux ans et demi de prison
Le Monde/AFP, 22 décembre 2023

Sept sympathisants d’ultragauche jugés pour association de malfaiteurs terroriste ont été condamnés, vendredi 22 décembre par le tribunal correctionnel de Paris, à des peines allant de deux ans de prison avec sursis à cinq ans de prison dont trente mois avec sursis probatoire.
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Saint-Jory (Haute-Garonne) : l’amitié jusqu’au bout de la nuit

Leur ami détenu, ils tentent de mettre le feu à la gendarmerie
France3/La Dépêche, 20 décembre 2023

Trois individus, tous âgés de 18 ans, ont été appréhendés par les gendarmes de la section de recherches, assistés par la brigade de recherches de la compagnie Toulouse Saint-Michel, pour leur implication présumée dans l’incendie criminel de la gendarmerie de Saint-Jory.

Cette affaire démarre le soir d’Halloween. Peu avant minuit, une dizaine de personnes vêtues de sombre, avec des masques, des cagoules ou des capuches lancent des « mortiers » en direction des forces de l’ordre. L’un des suspects est interpellé puis placé dans une cellule de garde à vue.

Quelques minutes après cette arrestation, ses amis auraient décidé de lui rendre visite. Au milieu de la nuit du 31 octobre, trois personnes se faufilent par l’arrière de la caserne de gendarmerie. Le visage dissimulé par des capuches, ils traversent les logements jusqu’à se rapprocher des geôles. Leur camarade se trouve toujours à l’intérieur mais impossible de l’aider.
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Santiago (Chili) : Francisco condamné à 86 années de taule et Mónica à 12 ans + leurs déclarations devant les juges

Traduit de l’espagnol de informativo anarquista, 8 décembre 2023

Aujourd’hui 7 décembre 2023, la 6e Cour pénale orale de Santiago a décidé de prononcer de longues peines contre la liberté de nos compagnon.nes, tentant de frapper et d’enterrer dans le béton les idées et les pratiques anarchistes avec cette sentence gerbante. En détail, les condamnations sont les suivantes :

Mónica Caballero a été condamnée à 12 ans de prison, pour complicité dans la double attaque explosive contre l’immeuble Tánica en février 2020.

Francisco Solar a été condamné à un total de 86 ans de prison. Cela concerne : deux envois de colis piégés (à la caserne 54 des carabiniers, blessant huit d’entre eux, et à l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense Rodrigo Hinzpeter, en juillet 2019) : 12 ans + 12 ans. Un chef d’accusation de tentative d’homicide sur des carabiniers : 15 ans. Un délit de blessures graves contre un carabinier : 6 ans. Un délit de blessures moins graves : 600 jours. Cinq délits de blessures légères : 100 jours (pour chacun d’entre eux), soit 500 jours. Un délit de dommages aggravés (la caserne) : 818 jours. Un chef d’accusation pour tentative d’homicide contre Hinzpeter : 12 ans. Deux délits de pose d’un engin explosif (Tánica) : 12 ans + 12 ans.

On saura dans les prochains jours si l’une ou l’autre des parties de la défense fait appel des condamnations, sinon il n’y aura pas de modification des peines imposées par les juges.

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Les bouffons constitutionnels et les mouchards électroniques

Il y a quelques jours, entre l’adoption définitive de la loi dite « Plein emploi » (avec ses 15 heures d’activité hebdomadaire obligatoire pour les bénéficiaires du RSA) et celle en cours d’examen contre les immigrés et les demandeurs d’asile *, les progressistes en toge et en cravate ont fini par trouver un petit motif de satisfaction. Ouf, enfin une victoire des libertés formelles sur la raison d’Etat, enfin de quoi continuer à défendre coûte que coûte les institutions de la domination, qui après tout comportent aussi quelques garde-fous bien méritoires contre l’injustice.

C’est en effet jeudi 16 novembre que le Conseil constitutionnel a rendu sa décision à propos de la fameuse « loi Justice » du 11 octobre dernier, en décidant notamment d’invalider l’article 6 qui permettait l’activation à distance judiciaire de tout appareil électronique à l’insu de son possesseur, afin de procéder à des sonorisations et des captations d’images par les flics. Ce qui nous donne d’un côté un président du Conseil national des barreaux de France se disant «particulièrement satisfait », et d’un autre la déception du syndicat policier Alliance, qui attendait impatiemment de pouvoir mettre en œuvre « cette disposition de bon sens et primordiale pour lutter contre la moyenne délinquance comme contre le haut du spectre de la criminalité». Voilà pour le spectacle démocrate.
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