Carpentras (Vaucluse) : l’Etat n’a pas oublié le sabotage ferroviaire de 2018

Vaucluse : huit anciens membres des « Gilets jaunes » jugés
pour dégradation d’installations SNCF
France Bleu/actu, 26 mars 2025

Ce jeudi 27 mars, huit hommes âgés entre 27 et 45 ans comparaissent devant le tribunal correctionnel de Carpentras pour « mise en danger d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence » et pour « destruction de bien destiné à l’utilité ou la décoration publique », après avoir dégradé des installations SNCF dans le Nord-Vaucluse et dans le Gard, les 27 et 28 décembre 2018.

On est alors après le sixième week-end de mobilisation des gilets jaunes, entre Noël et le jour de l’An 2018, et ces hommes sont poursuivis pour avoir visé des boîtiers de la SNCF dans le secteur de Bagnols-sur-Cèze et de Bollène. Au moment des faits, des capteurs le long des voies ont été dégradés, ce qui a perturbé le trafic de Fret, avec l’idée d’empêcher la livraison de certaines grandes surfaces. Les barrières de cinq passages à niveau du Gard sont également restées fermées. Une autre équipe de « gilets jaunes » a aussi endommagé le système de signalisation de la ligne TGV à hauteur de Bollène, ce qui a perturbé le trafic entre Paris et Marseille.
La SNCF a déposé plainte et estime aujourd’hui son préjudice à plus de 7.000 euros, principalement pour les agents qui avaient mis près de quatre jours à réparer totalement les installations. Les prévenus, eux, ont repris leur vie : ils travaillent, ont une famille. Et pour la plupart, ils ne se revendiquent plus aujourd’hui du mouvement des « gilets jaunes ».


Des peines de prison avec sursis pour les « gilets jaunes » jugés
à Carpentras

D’ici Vaucluse, 28 mars 2025 (extrait)

Des peines de deux mois de prison avec sursis ont été prononcées ce jeudi contre sept des huit « gilets jaunes » jugés à Carpentras. Le huitième est condamné à une amende. Tous sont reconnus coupable de « destruction de biens » mais relaxés pour la « mise en danger d’autrui ».

Ces hommes de 27 à 45 ans comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Carpentras pour avoir dégradé des installations SNCF dans le Nord-Vaucluse et dans le Gard, fin décembre 2018, juste après le 6e week-end de mobilisation. À l’audience, les prévenus ont expliqué qu’ils avaient déboulonné des boitiers de sécurité SNCF pour arrêter les trains de Fret et bloquer l’économie du pays. Quand, lors d’une réunion au QG du mouvement, l’un propose de déboulonner des boitiers de sécurité de la SNCF, à Bollène, Mondragon, Bagnols-sur-Cèze ou Orsan, « et bien tout s’est enchainé, c’était l’euphorie », se souvient l’un des prévenus. Mais tous assurent qu’ils n’ont jamais voulu mettre quiconque en danger.

À la barre, ils s’expriment à voix basse, avec des phrases courtes, parfois en baissant la tête, et disent regretter leur geste. « Je n’ai pas réfléchi », « j’ai suivi le mouvement », « j’ai été menacé », « je me suis laissé influencer », « je ne mesurais pas l’enjeu » justifient-ils tour à tour. « Jai été bête, tout simplement », conclut l’un.

La procureur a requis des peines jusqu’à 18 mois de prison avec sursis pour celui que les autres ont présenté comme le meneur. Les condamnations sont finalement bien en-dessous des réquisitions, et ne font pas de distinctions entre les prévenus, qui sont tous condamnés à deux mois de prison avec sursis simple. Le huitième, qui souffre d’importants problèmes de santé, est condamné à une amende.

La SNCF, de son côté, avait estimé son préjudice à 7.613 euros, que les prévenus devront rembourser. Ils devront aussi verser 1.000 euros au titre du préjudice moral et de l’atteint à l’image de l’entreprise, ainsi que 900 euros de frais de justice.