Portland (Etats-Unis) : « personne ne commande si personne n’obéit »

Au premier jour du 2e mandat de Donald Trump, une partie de la presse nord-américaine a sorti une info réjouissante qui s’est déroulée la veille, soit le jour même de l’investiture du 47e Président des États-Unis. Plutôt que de se lamenter devant leur poste de télévision ou avec des tweets rageurs, un petit groupe d’une dizaine de personnes masquées est en effet descendu dans la rue, et plus précisément devant le bureau des élections du comté de Multnomah, à Portland (Oregon), afin de lui rendre une petite visite vers 2h du matin.

Là, à l’aide de pierres et de masses, ce petit groupe s’est employé en moins de deux minutes chrono à démolir méthodiquement les 33 vitres et les deux portes du bâtiment électoral, situé près de la 10e avenue du Sud-Est et de la rue Morrison. Parmi les tags qui ont accompagné ce beau travail nocturne, on notera un « No one rules if no one obeys (A) ». Soit personne ne commande si personne n’obéit, ce qui est pour le moins une proposition adaptée à l’élection d’un nouveau Président, quel qu’il soit.

Le chef de la police de Portland, Bob Day, qui vu son poste n’est pas non plus la plus grande lumière de la ville, a tout de même eu une sorte d’étincelle dans sa déclaration à la presse, en précisant que même si l’incident s’est produit le jour de l’investiture de Trump, « il est important de se rappeler que nous avons déjà été témoins de ce type d’attaques, quel que soit le parti. Cela n’est pas tant lié au parti au pouvoir qu’à une croyance idéologique contre le gouvernement et l’establishment en général. » Il a ensuite affirmé que l’attaque avait probablement été planifiée au vu de l’ampleur des dégâts causés en si peu de temps.

28 octobre 2024, Multnomah (Portland, OR) sabotage d’urne électorale

Ne ratant pas non plus une occasion de citer de précédents épisodes d’attaques anti=électorales, l’agence de dépêches AP (Associated Press) nous rappelle que la police continue toujours d’enquêter sur le sabotage d’une urne urbaine (en mode drive-in) qui s’était produite dans ce même comté de Multnomah le 28 octobre 2024, lorsqu’un engin incendiaire avait détruit des bulletins de vote une semaine avant le jour du scrutin à la présidentielle. Deux autres incendies dans des urnes à Vancouver (État de Washington) avaient alors également endommagé le même jour plusieurs centaines de bulletins de vote (aux Etats-Unis, on peut déposer son bulletin dans ces urnes de rue plusieurs jours avant le jour J).

A chaque fois, les dispositifs incendiaires étaient constitués d’un « mélange très volatile » de thermite et de ferraille, selon le FBI. Les dispositifs à base de thermite sont constitués de copeaux de métal et d’oxyde de fer, et peuvent brûler à une température de 2 204 degrés Celsius, a notamment détaillé l’agent spécial en charge des investigations aux journalistes, lors d’une conférence de presse le 16 janvier au bureau local du FBI à Portland.

[Synthèse de la chaîne locale KMTR et de AP, 17-21 janvier 2025]

28 octobre 2024, Vancouver (Etat de Washington) sabotage d’urne électorale
28 octobre 2024, Vancouver (Etat de Washington) beau comme des bulletins de vote en fusion
20 janvier 2025, Multnomah (Portland, OR) le bâtiment des élections perd une trentaine de vitres