Le récit de l’évasion rocambolesque de neuf détenus
du centre de rétention administrative de Nice
Nice matin, 2 décembre 2024
Après l’évasion qui s’est déroulée dimanche soir au centre de rétention administrative de Nice, la préfecture annonce l’ouverture d’une enquête administrative pour déterminer comment dix personnes en attente d’expulsion ont réussi à se faire la belle.
Les premiers éléments semblent indiquer que les auteurs avaient soigneusement préparé leur coup. Vers 19h45, de l’heure du dîner pour prendre la tangente.
Pendant la distribution des repas
Pendant que les gardiens étaient occupés à surveiller la distribution des repas – « un moment toujours délicat », souffle un policier – un groupe de retenus en a profité pour s’isoler dans une des cellules du CRA. Celle-ci est attenante à un petit local technique renfermant un cumulus. L’accès était manifestement verrouillé par un cadenas que les fuyards ont réussi à fracturer. Après avoir escaladé le chauffe-eau, ils ont également réussi à faire sauter les protections métalliques censées leur barrer l’accès aux combles. Après avoir enlevé quelques tuiles, ils étaient dès lors à l’air libre, mais encore à l’intérieur de la caserne Auvare.
Cadenas arraché et cordes de fortune
C’est à l’aide de cordes artisanales, confectionnées avec des draps noués entre eux, que les retenus se seraient alors laissé glisser jusque sur le grillage anti-intrusion qui surplombe la cour de promenade du centre. Une fois dessus ils auraient longé le maillage métallique jusqu’à un bâtiment voisin qu’ils auraient escaladé, toujours à l’aide de cordes artisanales, avant de s’extraire de l’enceinte d’Auvare côté Vauban.
Le système d’alarme se serait finalement déclenché, permettant aux fonctionnaires de la police aux frontières de mettre fin à l’hémorragie. Un des fuyards aurait ainsi été interpellé dès dimanche soir. Une enquête a immédiatement été ouverte, sous la houlette du parquet de Nice, pour retrouver les neuf autres évadés.