Archives de catégorie : Lettres de prison

Chili : confirmation de la condamnation de Francisco à 86 ans de taule + une lettre de Mónica

[Le 7 décembre 2023, après quatre mois d’audiences, la 6e Cour pénale orale de Santiago du Chili a prononcé son verdict contre les compagnon.nes anarchistes Mónica Caballero et Francisco Solar, accusé.es de plusieurs attaques explosives en 2019 et 2020 contre l’ex-ministre de l’Intérieur, une caserne de carabiniers et un immeuble dans un quartier de riches. Mónica a été condamnée à 12 années de prison et Francisco à 86 années. On pourra relire ici le détail du verdict et leur déclaration devant les juges.
Suite à cela, seul Francisco avait fait appel, dans l’objectif d’obtenir un recalcul des peines vers le bas. Le 27 mars 2024, c’est donc la Cour d’appel de San Miguel qui s’est prononcée sur le sujet… confirmant ces 86 années de taule, soit une perpétuité à peine cachée. On trouvera ci-dessous une traduction de l’espagnol à ce propos, ainsi qu’une lettre de Mónica depuis la taule, à l’occasion du 8 mars.]


Confirmation de la condamnation à 86 ans de prison
contre le compagnon Francisco Solar

(traduit de informativo anarquista, 29 mars 2024)

Finalement, le 27 mars 2024, la justice a confirmé la condamnation du compagnon anarchiste Francisco Solar à 86 ans de prison, pour des attaques à l’explosif contre les puissants, les répresseurs et le quartier des riches, en rejetant la demande de la défense.

Dans la pratique, cette peine demeure une réclusion à perpétuité déguisée. Nous réitérons l’appel à surmonter l’impuissance et la frustration face à la ratification de cette attaque étatique, en voyant cette condamnation comme un coup porté à l’ensemble du mouvement anarchiste. Notre solidarité légitime l’attaque et défend les compagnon.nes dans l’action anarchiste et informelle.

Solidarité avec celles et ceux qui attaquent les puissants et les répresseurs !
Liberté pour Francisco Solar !


Lire la lettre de Mónica

Italie : une déclaration d’Alfredo Cospito depuis la prison d’Opera

[Cette déclaration a été lue le 14 mars depuis la prison d’Opera (Milan) par l’anarchiste Alfredo Cospito, lors d’une audience en visioconférence devant le tribunal de Pérouse concernant l’opération policière « Sibilla » de 2021. Toutes les mesures de contrôle judiciaire contre Alfredo et les cinq autres compagnons prononcées dans le cadre de cette opération ont été annulées (il s’agissait d’une opération visant le journal anarchiste Vetriolo pour « instigation au crime, à finalité terroriste »).
L’enquête Sibilla, avec le procès Scripta Manent, est l’un des deux « piliers juridiques » sur lequel repose la mise au 41bis du compagnon. Alfredo Cospito est actuellement à plus de 150 jours de grève de la faim contre ce régime carcéral 41bis dans lequel il est enfermé depuis mai 2022, et contre la perpétuité incompressible. Nous livrons ici une traduction de l’italien de sa déclaration prononcée lors de cette audience.]


Déclaration d’Alfredo Cospito lors de l’audience de réexamen
des contrôles judiciaires dans l’opération Sibilla

Tout d’abord, je voudrais commencer par une citation de mon instigateur :

« Notre système a introduit cette figure d’isolement mortuaire qui est le 41 bis et qui, à certains égards, est encore plus incivile que cette mutilation pharmacologique [la castration chimique]. C’est dire que notre système ne brille pas par sa civilisation »
Carlo Nordio, 28 mars 2019

C’est lui, Nordio [actuel ministre de la Justice] qui a été l’instigateur du combat que j’ai lancé. Je n’aurais jamais pensé en arriver là, j’ai toujours trouvé le mélodrame ridicule et je préfère la comédie, mais les choses sont ainsi. Après tout, ne sommes-nous pas le pays du mélodrame ? Il me faut donc finir en beauté. Quand j’y pense, il y a tout de même quelque chose d’ironique : je suis le seul couillon qui va mourir dans l’Occident démocratique progressiste parce qu’on l’empêche de lire et d’étudier ce qu’il veut, des journaux anarchistes, des livres anarchistes, des revues historiques et scientifiques, sans oublier les bandes dessinées que j’aime tant. Lire la suite

Italie : une lettre d’Alfredo Cospito

[Cette lettre d’Alfredo Cospito (écrite en janvier alors qu’il se trouvait encore à la prison de Sassari) a été rendue publique le 1er mars 2023 par son avocat lors d’une conférence de presse au Sénat, et reproduite ensuite par différents journaux italiens. Nous en livrons ici une traduction.
Par ailleurs, suite à la décision du 24 février de la Cour de cassation italienne de ne pas le sortir du 41bis, Alfredo a refusé de continuer à prendre des compléments alimentaires de base (comme le potassium), et au 131e jour de grève de la faim, le 27 février, a été retransféré d’urgence de la prison d’Opera à l’unité de soins intensifs de l’hôpital San Paolo de Milan…]


Ma lutte contre le 41 bis est une lutte individuelle en tant qu’anarchiste, je ne fais pas de chantage et n’en accepte pas. Tout simplement, je ne peux pas vivre dans un régime [carcéral] inhumain comme le 41bis, où je ne peux lire librement ce que je veux : livres, journaux, publications anarchistes, revues d’art, scientifiques, de littérature et d’histoire.

L’unique possibilité que j’aie de sortir d’ici est de renier mon anarchie et de me vendre pour qu’on mette quelqu’un d’autre à ma place. Un régime où je ne peux avoir aucun contact humain, où je ne peux plus voir ou caresser un brin d’herbe ou enlacer un être cher. Un régime où les photos de tes parents sont confisquées. Enterré vivant dans une tombe, dans un lieu de mort. Je poursuivrai ma lutte jusqu’aux plus extrêmes conséquences, non par « chantage », mais parce que ceci n’est pas une vie. Si l’objectif de l’État italien est de me faire me « dissocier » des actions des anarchistEs à l’extérieur, qu’il sache que moi je n’accepte pas les chantages. En bon anarchiste, je pense que chacun est responsable de ses propres actions, et appartenant au courant anti-organisationnel, je ne me suis jamais « associé » à quiconque et je ne peux donc pas me « dissocier » de quiconque. L’affinité, c’est autre chose.

Un.e anarchiste cohérent.e ne prend pas ses distances d’autres anarchistes par opportunisme ou convenance. J’ai toujours revendiqué avec fierté mes actions (y compris devant les tribunaux, c’est pourquoi je me retrouve ici) et je n’ai jamais critiqué celles des autres compagnon.nes, et par conséquent encore moins dans la situation où je me retrouve.
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Turin (Italie) : déclarations d’Alfredo et d’Anna à l’audience du 5 décembre

[Le 5 décembre devant la cour d’appel des assises de Turin, se tenait une nouvelle audience contre Alfredo Cospito et Anna Beniamino, dans le cadre du procès Scripta Manent. Celle-ci devait en effet recalculer la peine définitive des deux compagnon.nes, après que la Cour de cassation ait décidé en juillet dernier de requalifier l’attaque avec double charge explosive décalée contre l’école de formation des carabiniers de Fossano (2006), pour laquelle ils ont été condamnés, de « massacre contre la sécurité publique » en « massacre contre la sécurité de l’Etat ».
Lors de cette audience, le procureur a cette fois réclamé la perpétuité plus le régime d’isolement diurne pendant un an contre Alfredo, et 27 ans et un mois de prison contre Anna, mais la cour d’appel des asssises de Turin a décidé de ne pas se prononcer. Elle a suspendu le recalcul des peines à une question posée à la Cour constitutionnelle, afin de savoir si l’attaque de Fossano pouvait bénéficier ou pas de la circonstance atténuante de « faible intensité » (vu que dans ce « massacre » il n’y a eu ni mort ni blessé, mais sachant que le proc refuse de son côté de faire la différence entre « tentative de » et « effectivité du »). L’acceptation de ce point ferait alors possiblement baisser la peine prévue pour Alfredo dans le code, de la perpétuité incompressible à 24 ans de prison. La lecture des attendus de ce renvoi devant la Cour constitutionnelle a été renvoyée à une nouvelle audience fixée au 19 décembre prochain.

Alfredo Cospito et Anna Beniamino ont chacun lu une déclaration devant la Cour d’appel des assises de Turin lors de cette audience du 5 décembre (en visioconférence depuis les taules de Sassari et Rome), dont on trouvera ci-dessous pour infos la traduction.]

Déclaration d’Alfredo Cospito
lue devant la Cour d’appel des assises de Turin

« Je ne lirai que quelques lignes. Avant de disparaître définitivement dans l’oubli du régime 41 bis, permettez-moi de dire peu de choses, puis je me tairai à jamais. La magistrature de la République italienne a décidé que, étant trop subversif, je ne pouvais plus avoir la possibilité de revoir les étoiles, la liberté. Elle m’a enterré définitivement dans une perpétuité incompressible, que je ne doute pas que vous me donnerez, avec l’accusation absurde d’avoir commis un « massacre politique » pour deux attentats démonstratifs en pleine nuit, dans des lieux déserts, qui ne devaient et ne pouvaient blesser ou tuer personne, et qui de fait n’ont blessé ni tué personne. Et non contents de cela, en plus de la perpétuité incompressible, vu que je continuais depuis la prison à écrire et à collaborer à la presse anarchiste, il a été décidé de me fermer la bouche pour toujours avec la muselière médiévale du 41bis, en me condamnant à des limbes sans fin en attente de la mort.
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Lamia (Grèce) : la cour d’appel refuse de relâcher Giannis Michailidis [mis à jour]

[Mis à jour 29/7 : Giannis a annoncé le 29 juillet suspendre sa grève de la faim, dans une lettre publiée sur indymedia Athènes, qu’on peut lire en anglais ici]

Les assassins de la Cour d’appel de Lamia [qui devait statuer le 25 juillet] ont rendu une décision négative concernant la remise en liberté du compagnon anarchiste Giannis Michailidis, en grève de la faim depuis 67 jours. Leurs mains sont tâchés du sang des pauvres, des opprimés, des combattants, et de Giannis…, qui demande sa remise en liberté et continue de se battre depuis une cellule d’hôpital.

« Je pense qu’ils utilisent désormais ma grève de la faim comme un exemple. Ils ont fixé ma date d’appel pour le 25 juillet. Ce jour-là, j’en serais à mon 64e jour de grève de la faim. Leur objectif est clair. Celui de m’épuiser. Une possible invalidité permanente renforcerait le message qu’ils envoient. Peut-être même ma mort, qui devient toujours plus probable au fil des jours qui passent. Une telle perversion de la signification de la justice est impensable. Laissez-les profiter de leur « justice ». Je vous souhaite une bonne carrière.
Quant à moi, qui n’ai pas accès à leurs villas avec leurs tables somptueuses payées en pot-de-vin, je quitterai peut-être ce monde affamé, mais avec la plénitude spirituelle d’un conflit existentiel total avec leur système pourri. »
Giannis Michailidis, 15 juillet 2022
(en grève de la faim depuis le 23 mai)

Ndlr :
* un résumé de sa situation judiciaire et la lettre de Giannis d’entrée en grève de la faim du 23 mai 2022 se trouve ici,
* une lettre de Giannis du 11 juillet 2022, écrite depuis la cellule spéciale de l’hôpital de Lamia se trouve là
* on peut trouver ici (en anglais) une chronologie des nombreuses actions solidaires avec Giannis en Grèce et ailleurs

[Traduit de l’anglais de Act for Freedom now, 28 juillet 2022]

Lamia (Grèce) : une lettre de Giannis Michailidis, depuis la cellule spéciale de l’hôpital

Une lettre de la cellule spéciale de l’hôpital de Lamia
– Giannis Michailidis (Grèce)

Anarchist Bure Cross, 13 juillet 2022

Le texte ci-dessous, traduit de l’anglais, a été écrit par l’anarchiste grec Giannis Michailidis il y a deux jours, le 11 juillet, au 51ème jour de sa grève de la faim. On pourra lire un bref résumé de son histoire ainsi que sa déclaration initiale d’annonce de grève la faim ici en français, et des nouvelles actualisées régulièrement de sa situation ici en anglais. Hier, la date de la prochaine séance qui doit décider de sa possible libération a été fixée au 25 juillet.


Le scorpion est un insecte qui diffère peu de ses espèces ancestrales, qui ont été parmi les premiers animaux terrestres, il y a des centaines de millions d’années. Il a été observé que les individus de cette espèce, lorsqu’ils sont piégés au milieu des flammes sans échappatoire visible, font une chose remarquable : ils retournent leur aiguillon contre eux et se suicident ! Un comportement qui n’offre aucun avantage sur le plan de l’évolution, puisque, avec l’infime chance que le feu s’éteigne, les animaux survivants pourraient continuer à se reproduire. Un comportement qui contredit la théorie selon laquelle les insectes sont des robots biologiques car ils présentent des comportements standardisés.

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Villepinte (Seine-Saint-Denis) : lettre de prison d’Ivan, « La solidarité c’est l’attaque »

Lettre d’Ivan depuis sa cellule. Il est incarcéré depuis quelques jours en détention préventive à la maison d’arrêt de Villepinte. Voici sa première lettre…

15 VI 2022

Je m’appelle Ivan, je suis anarchiste.
J’ai été arrêté par la SDAT (1) samedi 11 juin, vers 3h30, pas loin de chez moi, alors que je rentrais.
Je suis inculpé de six incendies de véhicules qui ont eu lieu à Paris et Montreuil entre janvier et juin, souvent revendiqués en solidarité avec des prisonnièr.e.s anarchistes (la dernière, la voiture d’une ambassade a été incendiée le soir de mon interpellation, dans le 17e.

Pendant des mois, les flics ont mis en place des filatures, des écoutes téléphoniques, ils ont installé une caméra dans l’entrée de mon immeuble, ils ont intercepté mon courrier (notamment les lettres des compas en prison) et regardé mon compte en banque.
Une autre personne (on se connaît seulement de vue mais il a toute mon estime) a été suivie, écoutée, etc. , aussi mais pas mis en cause. Courage, mon vieux !

L’enquête de la SDAT a commencé en février 2022 sur ordre de la procureure Laure-Anne Boulanger, du parquet de Bobigny.
Ils ont aussi sortis des tiroirs une autre enquête, classée, qui avait été menée par d’autres flics, sur une cinquantaine d’incendies de véhicules, revendiqués par les anarchistes, à Paris et environs, entre juin 2017 et 2021. La SDAT a “réuni” les deux enquêtes, mais la juge d’instruction (Stéphanie Lahaye du tribunal de Bobigny) a retenu seulement les six dernières actions. Pour les autres, je suis “témoin assisté”.
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Malandrinos (Grèce) : sur la situation de Giannis Mihailidis & une lettre de prison

Thessalonique (Grèce), 3 juin : blocage de rue en solidarité avec Giannis Mihailidis

[reçu par mail, 3 juin 2022]

Solidarité avec Giannis Mihailidis, en grève de la faim
depuis le 23
mai !

Lundi le 23 mai, l’anarchiste Giannis Mihailidis détenu à la prison de Malandrinos en Grèce, entame  une grève de la faim pour obtenir sa libération conditionnelle. Dans une lettre qui annonce sa grève de la faim, il souligne, entre autres, que cette lutte pour sa liberté s’inscrit dans la lutte élargie contre l’État et le Capital, de laquelle son long emprisonnement l’a coupé.

Afin de soutenir cette initiative dans les rues, de nombreuses actions variées sont organisées sur tout le territoire grec. Pour que cet énième épisode de la lutte de notre compagnon ne soit pas passé sous silence, un appel à la solidarité internationale est lancé. Bien que nous sommes convaincus que la meilleure solidarité sera toujours de poursuivre et d’approfondir nos combats, nous pensons qu’il est utile d’observer de plus près l’histoire de la lutte de Giannis, l’hostilité avec laquelle il voit l’existant et les idées de liberté qu’il a toujours porté en lui des deux côtés des murs de la prison. Nous nous reconnaissons dans les réflexions de son parcours turbulent de révolte.  C’est l’occasion d’accompagner notre compagnon de manière plus franche pour un fragment de son combat, en utilisant les moyens que chacun choisit pour soi-même.

Vous trouverez ci-dessous un bref résumé de l’histoire de Giannis avec les autorités, ainsi qu’un lien vers sa lettre initiale annonçant sa grève de la faim, traduite vers l’anglais, l’allemand, l’italien, le français et l’espagnol. Nous encourageons la diffusion de cet appel à la solidarité auprès d’autres camarades et espaces.
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Libre Flot sort de prison !

Libre Flot a mis fin à sa grève et est libéré « pour raison médicale »
soutien812.blackblogs.org, 7 avril 2022

Deux lettres de Libre Flot des 4 et 7 avril :

« Alors que ces presque 16 mois de détention en isolement m’ont laissé beaucoup plus de séquelles à la fois physiques mais surtout mentales et psychologiques que 10 mois de guerre en Syrie,

Alors même que j’ai survécu à la libération de Raqqa, face aux troupes de Daesh défendant bec et ongles la capitale de leur califat,

Je reste estomaqué, non seulement de la censure qui est faite autour de ma situation, mais surtout devant le silence vis-à-vis de ma légitime et raisonnable requête, de la part du gouvernement français, du Parquet National Anti-Terroriste, du juge d’instruction Jean-Marc Herbaut, démontrant ainsi leur choix de me laisser mourir !

Pourtant en ce jour d’anniversaire, après 36 jours de grève de la faim, au moment où mon état de santé devient plus hasardeux que jamais, je fais le choix de la vie comme une renaissance, une nouvelle vie qu’accompagne ce printemps et tourne le dos à un potentiel dénouement fatal. Ce 4 avril 2022, à 18h, j’ai décidé de me réalimenter.
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Bois d’Arcy (Yvelines) : Libre Flot en grève de la faim

Des nouvelles de la grève de la faim de Libre Flot
soutienauxinculpeesdu8decembre, 11 mars 2022

Libre Flot a démarré la grève de la faim dimanche 27 février 2022, on peut lire ses revendications ici [voir ci-dessous].

Depuis il ne consomme que de l’eau et du thé, il a cantiné des kubor et des jus de fruits pour compléter et avoir des apports nutritionnels. Il refuse systématiquement les plateaux repas qui lui sont apporté chaque jour. Nous avons pu lui transmettre des conseils pour tenir.

Il a eu dés le premier jour la visite du directeur de la prison, depuis il a des rendez vous régulier avec une médecin qui prend sa tension, vérifie son poids etc… son rythme cardiaque a diminué de moitié, il a donc décidé d’arrêter de faire du sport (c’est à dire marcher sur un tapis) depuis le 9 mars et de sortir en « promenade » (une cage de 20m2 sur les toits de la taule) à cause du froid. Lire la suite

Une lettre de Boris depuis la prison : « Pourquoi j’ai cramé les deux antennes du Mont Poupet »

Pourquoi j’ai cramé les deux antennes du Mont Poupet

Salut, moi c’est Boris. Cela fait maintenant 9 mois que je suis incarcéré au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville pour l’incendie de deux antennes-relais dans le Jura en avril 2020.

Si je me décide seulement maintenant à écrire quelques mots publics autour de mon affaire, c’est notamment lié au fait que l’État vient de me juger et il me semble vital de coucher sur le papier mes impressions et mes rages contre ce techno-totalitarisme qui ne s’estompent absolument pas depuis que je suis enfermé. Bien au contraire.

Alors que les États s’accordaient pour museler la population en la sommant de rester sagement chez elle sous prétexte d’endiguer la pandémie de covid-19, des vagues de sabotages ont déferlé en France et en Europe (Pays-Bas, Angleterre, Italie,..) contre les infrastructures de la domination technologique (antennes-relais, réseaux souterrains de fibre optique, centrales électriques…) D’Est en Ouest, du Sud au Nord de l’hexagone, des pylônes ont été abattus, leurs câbles sectionnés et pour la plupart carbonisés par dizaines, interrompant les télécommunications, la géolocalisation des téléphones portables et l’espionnage de celles et ceux dans le viseur des organes de la répression.

Au moment de rédiger ces quelques lignes, ces sabotages contre les réseaux télécom continuent de plus belle, même si la domination a tout intérêt à les dissimuler ou les minimiser. Parfois, l’ampleur des destructions est telle qu’il leur est impossible de les mettre en sourdine comme l’incendie d’un relais TDF dans les Bouches-du-Rhône début décembre 2020 ou encore le sabotage incendiaire revendiqué à coté de Limoges pour commencer l’année 2021 avec de bonnes résolutions.

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Petrou Ralli (Grèce) : une première lettre d’Errol depuis le centre de rétention

[Errol a été arrêté le 6 décembre dans le quartier d’Exarcheia à Athènes, suite à un rassemblement pour les 12 ans de l’assassinat policier d’Alexis Grigoropoulos et du soulèvement qui en a suivi (2008), rassemblement interdit à plus de quatre personnes au prétexte du covid. Anarchiste de nationalité française qui vit en Grèce, il se trouve actuellement incarcéré à Tavros, dans le centre de pré-expulsion pour étrangers de Petrou Ralli]

Lettre d’Errol depuis Petrou Ralli
Indymedia Athènes, 10 décembre 2020

Ces derniers temps, l’État montre un visage plus agressif et autoritaire avec la création de nouvelle unités de police (Drasi/Delta, Mavri Panthires) et la répression s’intensifie (expulsion de squats, opération anti-terroriste, loi interdisant les manifestations, augmentation à 18 mois de la durée de rétention des migrants, etc.).
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Hambourg (Allemagne) : une lettre des trois compagnon.ne.s du Banc public

[reçu par mail, revu et corrigé à partir de l’original]

En septembre 2020 nous avons organisé à Marseille une discussion autour d’une affaire répressive à Hambourg, dans laquelle trois anarchistes sont accusés du transport de matériel incendiaire et de préparer plusieurs attaques. L’arrestation a eu lieu en juillet 2019 et depuis lors, deux d’entre eux sont incarcérés, tandis que la troisième compagnonne est en liberté conditionnelle. Leur procès a commencé en janvier 2020 et devrait se terminer début novembre 2020. (Pour plus d’informations, voir ce site web. Ndlr : Le procureur a demandé 3 ans et demi pour l’un et 3 ans pour les deux autres. Le verdict est prévu pour le 5 novembre). L’événement que nous avons organisé ne visait pas seulement à échanger des informations sur l’opération répressive, puisqu’il voulait surtout retracer le parcours de lutte – les interventions, les perspectives, les projets et les publications – avec lequel les anarchistes de Hambourg ont approfondi le conflit social au cours des dix dernières années. Nous avons demandé à ces trois compagnons d’écrire une contribution à cet événement, que vous trouverez ci-dessous.

Chers compagnons,

Nous sommes heureux de vous envoyer quelques mots de salutations et de réflexions. Nous apprécions l’initiative de parler des luttes et des interventions anarchistes de ces dernières années à Hambourg. Celles-ci sont importantes pour nous, et c’est aussi le contexte dans lequel la répression nous a frappés : en tant qu’anarchistes, nous sommes actuellement emprisonnés et accusés dans un procès toujours en cours.
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Toulouse : lettre de deux personnes de la MAF de Seysses

Toulouse- Lettre de 2 personnes de la MAF de Seysses
Indymedia Nantes, 20 octobre 2020

Le 26 septembre 2020,
à la MAF (Maison d’arrêt des femmes) de Seysses

Salut le dehors,

On vient d’achever une semaine de flou, d’inquiétude et d’incertitude, par rapport à nos choix (avoir tenu les identités, nié les faits, accepté la compa, refusé l’adn et la signalétique…)

Mais aussi en partie grâce au précieux soutien de l’extérieur, nous tenions à réaffirmer ces choix qui ont été difficiles à prendre à 7 sans communications ni avocat.

Nous ne sommes pas là JUSTE pour des tags et des affiches.
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Carla extradée, une première lettre

Indymedia Nantes, 25 août 2020 (extrait)

Mardi 25 août 2020, Carla, arrêtée le 26 juillet dernier, a finalement été extradée en Italie. Elle est désormais incarcérée à la prison de Vigevano, près de Milan, en module AS3 (alta sicurezza 3).
Cette section d’isolement haute sécurité était initialement réservée aux détenu-es accusé-es d’appartenir à la mafia. Depuis la fermeture de [la section AS2 de la prison de] l’Aquila, les sections AS2, réservées aux détenu-es considéré-es comme politiques par l’État, n’existent quasiment pas pour les femmes, hormis Rebbibia (Rome) où sont Flavia et Anna. Cette dernière n’y est que pour quelques semaines car le choix de l’État Italien est de dispatcher les compagnonnes, c’est pourquoi la plupart, dont Carla, se retrouvent en AS3.
Carla a écrit une lettre depuis la prison de Fresnes que nous reproduisons ci-dessous.
Continuons à lui écrire et à lui exprimer notre solidarité !

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