[Dans la nuit de dimanche à lundi 17 mars, trois fourgons de l’administration responsable des expulsions qui étaient garés devant le Centre de coordination régional de la carte de paiement pour réfugiés, sont partis en fumée à Gießen (Hesse) vers 4h du matin. Les dégâts de cette attaque incendiaire sont estimés à 300 000 euros par la police (façade et fenêtres du bâtiment inclus), attaque revendiquée dès le lendemain sur indymedia par un communiqué dont on trouvera une traduction de l’allemand ci-dessous.
La « carte de paiement » dont il est question concerne le versement de l’allocation pour demandeurs d’asile par ce biais, qui se faisait jusqu’alors en liquide. Cette carte à puce spéciale a été introduite depuis juin 2024 dans toute l’Allemagne afin de contrôler entièrement l’utilisation de l’allocation versée aux demandeurs d’asile, en limitant à 50 euros le retrait mensuel d’espèces, ou en ne permettant ni virement, ni paiement électronique hors du territoire).]
Feu et flammes pour la carte de paiement
Le 17 mars, nous avons attaqué le centre de coordination de la carte de paiement de la région de Hesse avec des engins incendiaires. Plusieurs fourgons ainsi que le bâtiment de la Lilienthalstraße (Gießen) ont ainsi été endommagés. Ce n’est pas par hasard que nous nous avons pris cette institution étatique pour cible. Avec ses véhicules, le conseil de district (Regierungspräsidium, RP) de Gießen participe quotidiennement à des expulsions à partir des centres de premier accueil, expulsions qu’il coordonne dans tout le Land de Hesse. Ne serait-ce que pour ces raisons, il mérite d’être attaqué.
De plus, certains locaux du RP de Gießen servent de « centre de coordination opérationnelle » de la carte de paiement pour les réfugiés, introduite à l’automne dernier. En principe, cela signifie que le RP est responsable de l’introduction et de la mise en œuvre des cartes de paiement dans les centres de premier accueil, et sert d’interlocuteur pour tous les centres d’hébergement du Land de Hesse. La carte de paiement est une opération perfide de plus, où l’État allemand montre ses pratiques racistes et inhumaines. Il devrait être clair pour nous que la carte de paiement est une attaque contre toutes celles et ceux qui cherchent refuge et abri ici, ainsi qu’un pas supplémentaire dans la fermeture de l’Europe.
Ce ne sont pas seulement cette pratique raciste de l’État qui a enflammé notre rage et notre haine, mais aussi le fait qu’il s’agit d’une nouvelle étape d’un État autoritaire pour s’exercer à la surveillance et au contrôle. En tant que société, nous devrions partir du principe que la carte de paiement pour les réfugié.es est un projet-pilote permettant de tester dans quelle mesure l’utilisation des cartes de paiement permettra à l’avenir et de manière plus générale une reprise en main. On peut supposer qu’à un moment ou un autre, il y aura par exemple également de telles cartes de paiement pour les bénéficiaires des prestations sociales. En effet, l’État allemand aime écraser celles et ceux qui sont en bas, s’en prendre aux pauvres et aux personnes déjà stigmatisées depuis belle lurette.
En solidarité avec toutes celles et ceux ceux qui refusent d’être expulsés et développent une pratique collective contre les autorités.
Nous saluons les camarades anarchistes de Bavière actuellement poursuivi.es par la répression étatique en raison de leur attitude politique intransigeante.
Par notre action, nous envoyons des salutations solidaires et de l’espoir à toutes les personnes touchées par la politique raciste. Un autre monde est possible, luttons ensemble pour cela.
Bonne chance et force à tou.tes les camarades en cavale, et haine enflammée contre les murs qui emprisonnent nos ami.es et camarades.