[Il y a un peu moins d’une semaine, lundi 20 octobre, le ministre de la Justice Darmanin a annoncé lors d’une visite au tribunal de Nanterre, que son futur projet de loi nommé « Sure » (pour Sanction utile, rapide et effective) inclura notamment la possibilité policière d’aller piocher dans les données d’entreprises spécialisées dans les tests ADN récréatifs, dits de « généalogie génétique ».
Cela viendrait en réalité légaliser une technique policière officieuse, déjà en vigueur depuis quelques années dans certains services à propos des « cold case », et désormais vouée à se généraliser (bien qu’elle serait réservée dans un premier temps aux seuls cas de « meurtres, viols, enlèvements » selon le ministre). Il existe en effet « plus de 50 000 traces au Fnaeg [fichier national automatisé des empreintes génétiques] (…) qui ne trouvent pas d’auteur parce que nous ne connaissons pas les ADN des personnes », s’est-il ainsi justifié en conférence de presse.
Concrètement, les pandores pourront bientôt comparer une trace génétique non-identifiée en France, avec les vastes bases de données américaines, qui contiennent des dizaines de millions d’ADN venus du monde entier (dont environ 2 millions de ‘Français’), cédés volontairement à des sites qui proposent des tests récréatifs aux personnes curieuses de leurs origines. Dans ce cas, la technique policière consiste non pas à trouver directement l’ADN de la personne-cible au sein de ces bases, mais d’abord celui de tout individu qui a un ascendant commun avec elle -et donc aussi un bout d’ADN- (jusqu’à des cousins éloignés au 3e degré). Et ensuite de resserrer l’arbre généalogique de proche en proche sur plusieurs générations, jusqu’à l’identification de la cible à qui appartenait l’ADN inconnu initial.
Si cela vous paraît incongru, voici ci-dessous trois articles de mars à octobre 2025 (dont l’un plus scientifique), on ne peut plus éclairants sur ces dernières avancées techno-policières, avec des exemples d’exploitation de « généalogie génétique » déjà validée par des juges d’instruction…]
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