Archives de catégorie : Dedans/Dehors

[Archives] Le collectif anti-expulsion : Combattre la mécanique de l’expulsion en France dans les années 1990

[Trouvé sur Trognon, 25 juin 2025, traduction d’un article paru en anglais sur le site Crimethlnc le 26 mars dernier]

Dans le récit qui suit, l’auteur raconte des scènes issues du Mouvement contre les expulsions, en France, à la fin des années 1990. A l’heure où Donald Trump, Elon Musk et leurs laquais s’en prennent aux sans-papiers et kidnappent des immigrés qui s’opposent au génocide, même quand ils sont porteurs de Green Card, c’est un bon moment pour étudier comment des gens se sont opposés à la violence d’état dans d’autres lieux et d’autres temps. Ceci est une adaptation du mémoire à venir Another war is possible, qui relate les expériences vécues par le mouvement mondial contre le fascisme et le capitalisme au tournant du siècle. Si vous souhaitez lire le reste du livre, vous pouvez le commander sur PM Press.


Gare de Lyon : Paris, 5 mai 1998

C’est le début de soirée, Sophie et moi sommes assis dans la zone d’attente des trains longue distance de la Gare de Lyon à Paris, l’une des gares les plus fréquentées d’Europe. Tout autour de nous, des voyageurs se précipitent dans tous les sens. Une caméra toujours autour du cou de papa, des familles de touristes stressés précipitant leurs enfants à travers la station se mêlent aux hommes d’affaires fatigués qui attendent de rentrer chez eux.

« Tu as fait du bon travail avec ta tenue », me dit-elle en me regardant de la tête aux pieds. J’ai rencontré Sophie lors d’une action (ou bien une manifestation, un concert, quelque chose du genre) il y a environ un an et nous sommes devenus inséparables pour toutes les actions politiques. Elle a mon âge, est étudiante au Lycée Autogéré de Paris 1 et si je ne connaissais pas très bien le contexte dans lequel elle fait ce commentaire, je pourrais penser qu’elle flirte avec moi.

« Tu as l’air plutôt bien toi-même », réponds-je. Elle a réussi à se transformer en figure craquante de l’adolescente française moyenne parfaitement insignifiante. Fondamentalement, elle ressemble à une jeune Spice Girl dans son survêtement Adidas et ses baskets. Moi, par contre, j’ai opté pour un look nettement plus précurseur : pantalon kaki, polo, veste non-définie et mocassins. Elle me regarde de nouveau, fait une pause et retire légèrement son compliment : « Ce n’est pas la garde-robe la plus fonctionnelle, cependant. Les pantalons kaki se démarquent et les mocassins ne sont probablement pas parfaits pour courir. » Lire la suite

Bouchemaine (Maine-et-Loire) : Des vitres étoilées pour Vinci !

Indymedia Nantes, 23 juin 2025

La semaine dernière, l’état fRançais a encore mis en place un dispositif policier démesuré pour effectuer des rafles de personnes sans-papiers.

Après avoir été raflées, ces personnes sont emmenées dans des Centres de Rétention Administrative (CRA). Sans ces lieux d’enfermement, sa politique ignoble avec les exilé.e.s serait plus difficile à mettre en place.

Une filiale de Vinci construction va participer à la construction du CRA de Dijon.
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Koné (Nouvelle-Calédonie) : quintuple évasion de la maison d’arrêt

Cinq détenus évadés de la prison de Koné dans la nuit
Nouvelle-Calédonie la1ere, 14 mai 2025 (extrait)

La découverte d’une tache de sang apparente à l’extérieur de la maison d’arrêt, sur le chemin de ronde. Voilà ce qui a déclenché l’alerte, dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 mai, au centre de détention de Koné, d’où cinq hommes se sont évadés, en deux temps. Au moins l’un d’eux s’est blessé, en franchissant le double grillage de l’enceinte, selon l’hypothèse des gendarmes.

D’importants moyens ont été déployés pour localiser les fugitifs : la brigade cynophile de Koné, les personnels de la brigade territoriale, renforcés par des mobiles, un hélicoptère de la gendarmerie et des techniciens en investigation criminelle arrivés de Nouméa. Dans la matinée, les deux premiers évadés ont été retrouvés, à Koné côté Pouembout. Dans l’après-midi, les recherches se poursuivaient activement pour les trois autres, originaires de Koné et de Canala. Lire la suite

Liancourt (Oise) : les matons ont un nom… et une adresse

La façade de la maison d’un couple d’agents pénitentiaires
incendiée

France3, 6 mai 2025 (extrait)

La façade de la maison d’un couple, agents pénitentiaires à la prison de Liancourt dans l’Oise, a pris feu dans la nuit de lundi 5 à mardi 6 mai. Seule la femme était présente lors de l’incendie, mais elle n’a pas été blessée. Elle aurait été réveillée par l’intervention des pompiers, prévenus par un autre couple qui occupe l’étage de la maison. Les faits se sont produits entre minuit et 2h du matin. Une fenêtre aurait été cassée pour y jeter un produit inflammable.

Le procureur de la République de Beauvais parle d’un « départ de feu » et indique qu’une « forte odeur d’essence a été sentie sur cette façade ». Dans un communiqué, il précise avoir ouvert une enquête pour « dégradation d’un bien par un moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la qualité de personnes dépositaires de l’autorité publique ». Elle a été confiée à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Clermont.

Les agents pénitentiaires de la prison de Liancourt ont débrayé ce mardi matin et organisé une opération « prison morte », c’est-à-dire qu’ils n’assurent que le service minimum et qu’une seule promenade a eu lieu aujourd’hui pour les détenus.

Villeurbanne (Rhône) : Vinci entre dans la danse


A Lyon, la piste de l’ultragauche après le ciblage
d’une filiale de Vinci

Le Monde/Le Progrès, 25 avril 2025

Le siège social de l’entreprise Citinéa, filiale du groupe français Vinci Construction, a été le théâtre d’un incendie mineur, mardi 22 avril. Le feu de détritus, d’origine volontaire, se serait éteint de lui-même, avenue Paul-Kruger, dans le quartier Grandclément, à Villeurbanne. L’équipe aurait été alertée par une odeur de brûlé. L’affaire n’aurait sans doute pas mobilisé outre mesure les forces de l’ordre, si un tag DDPF (Défense des prisonniers français) n’avait pas été peint sur un mur. Cette inscription fait son apparition sur nombre des attaques de prisons et de biens d’agents pénitentiaires enregistrées en France, depuis la mi-avril.

Or, cette filiale régionale du groupe Vinci Construction, spécialisée dans les travaux de ­maçonnerie, vient d’être désignée dans le marché public de construction d’un nouveau ­centre de rétention administratif à Longvic (Côte-d’Or), près de ­Dijon. Ce centre de 140 places doit ouvrir fin 2026, afin de répondre à l’intensification des mesures d’éloignement des personnes en situation irrégulière sous l’impulsion du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.

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Caen (Calvados) : cinq voitures du SPIP partent en fumée

Caen (Calvados), nuit du 21 au 22 avril 2025, 3h : cinq voitures du SPIP partent en fumée

Attaques de prisons : Caen, Isère, Fresnes, Oise… L’administration pénitentiaire de nouveau ciblée dans la nuit
Le Parisien, 22 avril 2025 (extrait)

Selon nos informations, de sources sécuritaire et policière, cinq véhicules administratifs ont été incendiés sur le site du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Caen (Calvados) vers 3 heures du matin. Une voiture a été prise pour cible sur un parking clos, et les flammes se sont propagées à quatre autres véhicules. Ces derniers ont été entièrement brûlés et un cinquième partiellement. Aucune autre dégradation et aucun tag n’ont été observés. Il s’agit des voitures de liaison des agents, et tous étaient garés sur un parking protégé par un grillage dans le quartier de la Folie-Couvrechef.

À Fresnes (Val-de-Marne), de source policière, un agent pénitentiaire a été intimidé alors qu’il quittait son service à la maison d’arrêt. Un véhicule dans lequel se trouvaient cinq personnes a brusquement freiné devant le surveillant en lui demandant de baisser la vitre. « Surveillant, surveillant, tu as peur maintenant », a déclaré un des occupants, pendant qu’un autre filmait la scène. La victime a affirmé avoir reconnu l’un des individus, qui serait un ancien détenu de la maison d’arrêt de Fresnes. Des rondes et des patrouilles ont été mises en place par la police municipale à proximité du domicile de l’agent pénitentiaire.
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Corbas/Villefranche (Rhône) : les matons sous pression

Prisons ciblées : une voiture incendiée près de Lyon-Corbas, un immeuble tagué « DDPF » à Villefranche-sur-Saône
France3, 20 avril 2025

Ce dimanche 20 avril, une voiture a été retrouvée incendiée sur le boulevard des Nations Unies, aux abords de la prison de Lyon-Corbas. « Le service de nuit l’a repérée grâce aux caméras de surveillance et a alerté les pompiers et les forces de l’ordre.« , précise Didier Lui-Hin-Tsan, secrétaire régional FO Justice Lyon. Il ne s’agissait pas d’un véhicule d’un agent pénitentiaire.

Près de 300 agents travaillent au sein de la prison. Depuis une semaine, ils « viennent travailler la boule au ventre« . Didier Lui-Hin-Tsan salue les différentes consignes de sécurité prises par les autorités mais il estime que les agents sont « trop identifiables« . « Chaque jour, ils attendent de rentrer dans la prison et sont au milieu des visiteurs, ils sont en uniformes et facilement reconnaissables« , précise-t-il. Lire la suite

Saint-Martory (Haute-Garonne) : le maton perd trois voitures d’un coup

Trois voitures d’un surveillant de la prison de Seysses brûlées
La Dépêche, 20 avril 2025

C’est un évènement qui crispe le personnel de la prison de Seysses. Un surveillant pénitentiaire a vu trois de ses véhicules détruits dans un incendie. «Avec le contexte actuel, on ne peut pas écarter la possibilité qu’il ait été volontairement visé», souligne David, représentant local du syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS-CEA).

Les faits se sont déroulés dans une commune du Muretain [à Saint-Martory précisément], au sud-ouest de Toulouse. Peu après 1 heure du matin hier, une habitante aperçoit un véhicule s’embraser chez l’un de ses voisins. Elle le prévient rapidement, mais le feu se propage. À l’arrivée du propriétaire, âgé d’une cinquantaine d’années, trois automobiles sont déjà détruites et la quatrième commence à être attaquée par les flammes. L’homme intervient immédiatement et alerte les secours.

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Trois nuits d’attaques contre la matonnerie et un premier bilan [RE-mis à jour]

Tarascon (Bouches-du-Rhône), mercredi 16 avril, 5h20 : incendie de trois voitures sur le parking de la taule

Depuis dimanche 13 avril au soir, une vague d’attaques incendiaires (et pas que) frappe la pénitentiaire et les biens de ses larbins dans une dizaine de villes du sud et de la région parisienne. Après une première synthèse détaillée publiée avant-hier, on trouvera ci-dessous un petit complément enflammé sur la troisième nuit, celle de mardi à mercredi 16 avril, où le bleu-maton a de nouveau connu un goût de cendres.

Par ailleurs, tandis qu’à côté de plusieurs objectifs ciblés ont été retrouvés des tags DDPF (qui serait d’après les journaleux l’acronyme de « Défense des droits des prisonniers français », du nom d’un canal Telegram), le ministère de l’Intérieur fait également mention de « slogans anarchistes ». Aujourd’hui, un de ses porte-voix quotidien a donné un peu plus de détails à ce propos (Le Monde, 17/4), en précisant que « à Angers notamment, des inscriptions à la bombe de peinture ont été relevées sur des façades d’habitation proches de la maison d’arrêt : « soutien aux taulard.e.s » et « la prison tue ». ». En réalité, ces tags avaient été tracés au début du mois d’avril, soit avant les attaques… ce qui n’enlève rien à leur pertinence, au contraire, en particulier le « crèvent les taules » d’une actualité brûlante dans la rue Brisepotière.

Enfin, côté premier bilan, le procureur national antiterroriste Olivier Christen a tenu à communiquer en personne à propos de ces attaques (dans une longue interview donnée à France info,17/4) : il fait état de « 12 faits, deux contre des domiciles personnels d’agents de l’administration pénitentiaire, une attaque conduite contre des véhicules dans les parkings de l’École nationale pénitentiaire (Enap) et puis neuf faits directement contre des établissements pénitentiaires ». Géographiquement, « ce sont huit départements qui ont été touchés », dont « un tiers des faits commis dans les Bouches-du-Rhône, un tiers dans la région Île-de-France », avec un total de « 21 véhicules incendiés et une dizaine de véhicules dégradés » (sans parler du mitraillage de la porte de la taule de Toulon et l’incendie de celle des ERIS à Aix-Luynes). En conclusion, ce défenseur fanatique du terrorisme d’État et fervent adepte de la propagande blindée, a même rajouté une couche de complotisme dont il a le secret : « ça peut être des groupes de radicalisés politiques, ça peut être des groupes plus liés avec la criminalité organisée, ça peut être aussi une convergence d’objectifs et de personnes qui se manipulent les uns les autres : tout est possible ».

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A propos de l’attaque cordonnée de ces deux dernières nuits contre la pénitentiaire

Guérite blindée des matons, dans le sas d’entrée de la prison de Toulon-La Farlède, nuit de lundi à mardi 15 avril 2025

Les nuits de dimanche à lundi 14 avril, puis de lundi à mardi 15 avril, ont été marquées par des attaques contre plusieurs structures de la pénitentiaire et de ses larbins, dans une dizaine de villes du Sud et de la banlieue parisienne. Des voitures de matons qui étaient garées sur le parking de prisons (Réau, Valence, Villepinte, Aix-Luynes, Nîmes), ou le long de l’école nationale pénitentiaire (Agen) ou encore devant leurs logements de fonction (Marseille, Nanterre) sont parties en fumée. En outre, le sas d’entrée d’une taule a été mitraillé (Toulon-La Farlède), et le portail d’une base-ERIS a été incendié (Aix-Luynes).

Cette « attaque coordonnée » au cours de deux nuits d’affilée a conduit le Parquet national antiterroriste (PNAT) à se saisir de l’enquête, puis à confier cette dernière à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, aux services locaux et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). L’enquête comprend « trois qualifications, dont association de malfaiteurs terroriste » a précisé aujourd’hui le ministre de la Justice, parce que « la nature même de l’action » traduit une opération « concertée dont l’objectif est de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ». Quant aux matons, ils sont bien entendu dégoûtés, à l’image du secrétaire national de la CGT pénitentiaire, Damien Tripenne, qui a déclaré tout ému sur une grande radio : « J’ai des camarades, des collègues, qui sont meurtris parce que c’est leurs véhicules qui ont été ciblés, c’est leurs domiciles qui ont été visés… il va falloir que la peur change de camp » (RTL, 15/4).

De plus, les porte-voix du ministère de l’Intérieur ont précisé qu’à plusieurs endroits a été retrouvé le tag “DDPF” (interprété par les journaleux comme l’acronyme de droits [ou plutôt défense] des prisonniers français”, du nom d’un canal Telegram), mais également des « slogans anarchistes ». Ce qui les a conduit à mettre en avant dans leurs bavardages tant la piste « de groupes d’ultragauche », que celle du « narcotrafic ». Une fameuse « source proche du dossier » a ainsi affirmé à une agence de presse étatique que « selon les premiers éléments de l’enquête, la piste anarchiste semble prendre le pas dans la vaste majorité des faits » (AFP, 15/4, 15h50).
Quoi qu’il en soit, leur hypothèse est que ces attaques sont liées à la lutte des uns et des autres contre la construction de vastes quartiers de haute sécurité, c’est-à-dire de véritables tombeaux où seront enterrés vivants des centaines de prisonniers à partir de cet été… et plus généralement contre le durcissement des conditions de détention (promenades et activités réduites, tabassages et humiliations de la part des matons…) encouragé par l’arrivée de Darmanin au ministère de la Justice.

Voici donc un premier aperçu de cette série d’attaques nocturnes contre l’administration pénitentiaire et les biens de son petit personnel :

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Avis aux amateurs : Bouygues et les 3000 places de prison modulaires…

Crépy-en-Valois (Oise) : l’usine Bouygues où sont construites les prisons modulaires en kit

Vendredi 11 avril 2025, le ministre de la Justice a emmené avec lui les chefs des quatre grands syndicats de la pénitentiaire (soit la CGT, le SPS, FO-surveillants et Ufap-surveillants) dans un voyage au nord de l’Allemagne, en Basse-Saxe, au sein du complexe pénitentiaire de Meppen.
Son but, comme lors d’un précédent voyage à Rochester (Angleterre) le 28 mars, était de leur présenter un nouveau modèle de prison, dite « modulaire » ou « préfabriquée », dont voici le principe tel que décrit par son constructeur allemand : « Nous avons lancé la construction en 2021 », détaille Jürgen Thiem, qui dirige l’entreprise familiale qui porte son nom basée à Leipzig et spécialisée dans la construction carcérale. « Il ne s’est écoulé que dix mois entre la conception et la livraison finale. Une seule entreprise exécute le cahier des charges et non une multitude, avec leur délai et des approximations. D’autre part, nous ne sommes pas soumis aux risques météo, facteur de retards et de surcoûts, puisque tout est construit en usine ». Après une simulation de l’ensemble, les modules sont ensuite transportés par camion, « assemblés comme des Lego » puis branchés sur place à une dalle technique en trois jours. L’achèvement des travaux d’aménagement et la mise en service ne dépassent pas douze semaines.

Deux jours plus tard, dimanche 13 avril 2025 dans un entretien accordé au Figaro, le même ministre de la Justice a continué de dérouler son plan de bataille, en annonçant la création de 3000 nouvelles places de prison d’ici à 2027-28 à l’aide de ces infrastructures pénitentiaires modulaires. Ces dernières seront installées sur des terrains déjà détenus par l’administration pénitentiaire, et a priori à l’extérieur de l’enceinte principale : il s’agira de quinze quartiers de semi-liberté – soit 1 500 places – (appel d’offre fin mai) et de dix quartiers dédiés aux courtes peines – soit également 1 500 places (appel d’offre début juin).

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Valence (Drôme) : à trottinette…

Après l’ENAP, plusieurs véhicules brûlés à la prison de Valence
un site policier, 14 avril 2025

Un nouvel acte de malveillance a frappé l’administration pénitentiaire ce lundi. En fin de journée, deux véhicules ont été incendiés sur le parking du centre pénitentiaire de Valence, dans la Drôme. D’après le syndicat FO Justice, un individu circulant à trottinette aurait mis volontairement le feu avant de prendre la fuite. Les pompiers et les forces de l’ordre sont intervenus rapidement pour circonscrire les flammes et sécuriser la zone.

Cet incident intervient dans un climat de tension grandissante autour de l’institution pénitentiaire. La nuit dernière déjà, plusieurs individus avaient pénétré dans l’enceinte de l’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP), à Agen, pour y allumer un incendie.

Si les motivations de ces actes restent inconnues, leur proximité dans le temps et la nature ciblée des établissements interrogent les syndicats comme les autorités. Une enquête a été ouverte pour identifier l’auteur de l’incendie à Valence. Les investigations devront également déterminer s’il existe un lien entre les deux événements.

Agen (Lot-et-Garonne) : l’école des matons sous le feu [MàJ]

« Ils ont crié avant de mettre le feu » : l’école des surveillants
de prison incendiée, 1000 élèves évacués

Le Parisien/Sud Ouest, 14 avril 2025

« C’est une première dans l’histoire de l’École nationale d’administration pénitentiaire » (Enap), regrette le syndicat FO Justice sur ses réseaux. Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 23h30, des incendiaires ont enflammé des véhicules garés sur le parking de ce centre de formation des gardiens de prison, basé à Agen (Lot-et-Garonne). Résultat : plus de 1000 élèves ont dû être évacués de bâtiments situés proches du sinistre, le temps de l’intervention.. Tous ont pu réintégrer leurs bâtiments dans la nuit.

Sur place, les dix-huit sapeurs pompiers mobilisés ont réussi à éviter une propagation à dix véhicules stationnés à proximité. Deux lances ont été nécessaires. Ce lundi matin, les investigations débutent du côté des policiers agenais. Selon les premiers éléments recueillis, la piste criminelle est envisagée. Ufap Unsa Justice dénonce quant à lui l’utilisation de cocktails molotov.

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Marseille (Bouches-du-Rhône) : quintuple évasion du centre de rétention

Marseille : 5 étrangers en situation irrégulière se sont échappés du centre de rétention administrative du Canet
La Provence, 5 avril 2025

Le matériel d’évasion jeté par-dessus les barbelés dans le centre de rétention administrative du Canet dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 avril, a manifestement rapidement trouvé usage. Plusieurs paquets contenant des lames de scie à métaux, des tournevis et une tenaille avaient été saisis par la police aussitôt après les jets d’objets. Mais l’évasion de plusieurs étrangers retenus au CRA dans l’attente de leur expulsion du territoire français, peut laisser penser que quelques outils avaient quand même pu être récupérés par leurs destinataires avant l’intervention des forces de l’ordre.

Dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 avril dernier, cinq ressortissants algériens sont en effet parvenus à s’échapper du CRA du Canet, dans le 5e arrondissement de Marseille. Deux d’entre eux ont été interceptés alors qu’ils avaient à peine mis un pied dehors. Un troisième a réussi à rejoindre le centre-ville, avant d’être repéré par une patrouille et interpellé. Mais deux des cinq fuyards manquaient toujours à l’appel ce samedi soir 5 avril. Les deux hommes sont activement recherchés par la police.

Munich (Allemagne) : Gendarmes et voleurs ?

Gendarmes et voleurs ? Un historique des techniques d’enquête + une mise à jour sur les deux incarcéré.es dans la procédure contre le journal munichois Zündlumpen
(traduit de l’allemand de de.indymedia, 25 mars 2025)

Incarcérés pour avoir publié un journal anarchiste

Dans ce qui suit, nous allons vous parler de la misérable entreprise qui a occupé les services de la Protection de l’État de Munich pendant deux ans : comment diable ont-ils réussi à s’emparer du sang de la compagnonne anarchiste N., afin de prélever son ADN ? La flicaille bavaroise n’a lésiné sur aucune dépense ni effort pour mener à bien cette opération, et certaines des méthodes qu’elle a employé pourraient bien vous intéresser. A la fin du texte, vous trouverez en outre une liste de mesures d’investigation supplémentaires utilisées par la police munichoise au cours de cette enquête.

Récemment, le 26 février 2025, la compagnonne anarchiste N. ainsi que le compagnon anarchiste M. ont été arrêtés. Le mandat d’arrêt initial a été émis avec l’accusation d’association de malfaiteurs, pour avoir publié (avec une autre personne) l’hebdomadaire anarchiste Zündlumpen [2019-2021]. Plus de détails sur ces accusations se trouvent ici : A propos de la dernière vague répressive, solidarité avec N. et M. (8 mars 2025)

Qu’est-ce que la police ?

On pourrait dire que la police n’est rien d’autre qu’une force militaire d’occupation permanente sur un territoire particulier, qui tente également de projeter sa puissance à travers l’espace (et le temps) au moyen d’outils technologiques.
Prendre son souffle, puis lire la suite