Archives de catégorie : Amérique du Sud

Escárcega (Mexique) : La prise de soin et la douce odeur de la dynamite !

La prise de soin et la douce odeur de la dynamite !
Communiqué année 1. Numéro 1
(traduit de l’espagnol de Act for freedom, 25 septembre 2023)

Femmes, esclaves de l’esclave : encouragez vos compagnons à secouer le joug qui nous opprime tous de la même manière. Rejetez les mensonges et les supercheries des bourreaux en soutanes : jetez leur à la gueule leurs “reliques” et leurs singeries ridicules et rejoignez les libertaires qui, unies aux rebelles, pratiquent la propagande, avec la plume, la parole, tout comme avec le fusil ou la dynamite, détruisant les repaires des loups du pouvoir, de l’argent et de la religion. En avant, femmes libertaires !
Francisca J. Mendoza ¡Tierra!. N° 481, 28 décembre 1912

Le 9 septembre 2023 vers 22h nous avons placé un engin explosif composé de dynamite et de gaz butane dans un camion de transport de charges garé dans la calle 31 à Escárcega (État du Campeche), dans le but de saboter la guerre contre la forêt qu’est en train de mener le gouvernement du Mexique avec la construction de la ligne ferroviaire nommée “train maya” (Tren Maya).
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Chili : triple attaque explosive contre des infrastructures critiques

Los Álamos (Chili), 9 juin 2023. Le pylône de la ligne à haute-tension n’a pas tenu le choc face à l’attaque

En l’espace d’un long week-end, trois attaques explosives sont venues frapper différentes infrastructures critiques du Chili, et pas n’importe lesquelles. Le vendredi 9 juin 2023, ce sont en effet deux pylônes de lignes à haute tension qui ont d’abord été touchés. L’un à l’aube sur la commune de Placilla, située à une dizaine de kilomètres à l’est de Valparaíso, où se trouvent précisément les plus grandes installations portuaires et industrielles du Chili. Et le second vers 23h sur la commune de Los Álamos (région de Bío Bío), qui n’est autre que la commune où se trouvent les bases des forces spéciales des carabiniers et de la marine, soit un des centres de la politique répressive chilienne. Si le premier pylône, dont deux des quatre barres de soutien ont été endommagées, est resté debout, le second s’est par contre effondré au sol, coupant le courant entre Cañete et Tirúa dans la zone de Los Álamos.

Quant à la troisième attaque, elle s’est produite mardi 13 juin vers 3h du matin contre le pont ferroviaire qui passe au-dessus de la rivière Itata, situé dans la région de Ñuble. Ce dernier, dont les traverses ont sauté et des rails été brisés par l’explosion, sert au passage de trains de marchandises, et en particulier à la circulation des matières premières comme les milliers d’eucalyptus industriels destinés à alimenter l’usine de pâte à papier Nueva Aldea de l’entreprise Arauco (groupe Angelini). Cette ligne de train propriété de la société de chemin de fer nationale chilienne (EFE) était exploitée par Ferrocarril del Pacífico (Fepasa), principale entreprise de transport ferroviaire de marchandises dans la zone centre-sud du pays.

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Paillaco (Chili) : les camions du futur parc éolien réduits en cendres

Vendredi 16 juin 2023 à la tombée de la nuit, sur la commune chilienne de Paillaco (région de Los Ríos), un petit groupe cagoulé et armé s’introduit sur le chantier de construction d’un parc éolien. Après avoir neutralisé les vigiles, le feu est ensuite bouté aux 14 camions-toupille et à un chargeur frontal présents sur place.

Le futur parc éolien Caman, où la multinationale Mainstream Renewable Power (au capital norvégien, japonais et irlandais) entend construire en territoire mapuche pas moins de 44 aérogénérateurs industriels d’une puissance de 150 Mégawatts, avait déjà subi une attaque incendiaire le 16 janvier dernier, lorsqu’un premier camion était parti en fumée. En août 2022, sur la commune de Angol (région de La Araucanía), un autre chantier de construction d’un champ d’éoliennes industrielles avait également vu ses engins partir en fumée. Et en juillet 2022, sur la commune d’Arauco (Région de Bío Bío), ce sont les deux bâtiments techniques de maintenance d’un champ d’éoliennes en fonction qui avaient été livrés aux flammes.

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Loreto (Pérou) : à l’assaut des barges pétrolières

Pérou : deux navires pétroliers pris d’assaut par des militants
indigènes

AFP/Libé, 9 juin 2023

Les groupes écologistes se radicalisent à travers le monde. Au Pérou, le groupe indigène Aidecobap (l’association indigène pour le développement et la préservation du Bajo Puinahua) a pris le contrôle de deux tankers du groupe PetroTal, mardi 6 juin. La compagnie canadienne affirme que les deux barges ont été prises d’assaut à l’aide de pirogues et de cocktails molotov, mardi 6 juin, sur une rivière du district de Puinahua, dans la région de Loreto (nord-est du Pérou).

Le premier bateau, sous pavillon brésilien, est vide et compte six membres d’équipage. Le second, péruvien, transporte 40 000 barils de pétroles et huit membres d’équipages. L’un d’entre eux aurait été blessé à la tête par une lance, mais sa blessure ne nécessitait qu’une «attention médicale légère», selon PetroTal. Le groupe dénonce un blocage fluvial qui l’empêche d’exploiter le champ de production de Loreto. Les deux bateaux seraient gardés près d’une ville appelée 7 de Julio. La société a évoqué des partisans de l’Association indigène pour le développement et la conservation du Bajo Puinahua (Aidecobap), qui, sur leur page Facebook, accusent PetroTal de détruire l’environnement «en toute impunité». Les deux barges transportent du brut vers le Brésil depuis le champ de production de PetroTal à Loreto. Lire la suite

Porto Alegre (Brésil) : le consulat d’Italie à l’huile de vidange

Le siège du consulat général d’Italie à Porto Alegre a été la cible d’un acte de vandalisme tard dans la nuit de jeudi à vendredi 29 décembre 2022. Plusieurs litres d’huile de vidange ont été lancés contre la porte d’entrée en bois et le trottoir. Le carburant a causé des dégâts matériels sur le consulat situé Avenida José de Alencar, dans le quartier de Menino Deus à Porto Alegre.

De petits tracts ont été laissés sur place, disant « En solidarité avec Alfredo Cospito, en grève de la faim en Italie depuis plus de 60 jours contre le régime de mort nommé 41bis. Contre toutes les prisons. Vive l’Anarchie !« . La police scientifique accompagnée de la police militaire se sont rendues sur les lieux pour boucler  la zone.

Ce n’est pas la première fois que la représentation diplomatique italienne est attaquée. Dans l’après-midi du 11 juillet 2008, un molotov avait été jeté sur l’entrée du bâtiment, qui avait pris feu.

[Synthèse de la presse brésilienne, 29 décembre 2022]

Puente Alto (Chili) : attaque incendiaire en défense du fleuve Maipo

(Traduit de l’espagnol de noticiasdelaguerrasocial, 2 octobre 2022)

Le 1er octobre 2022 vers 21h, des anonymes parviennent à rentrer sur le site de l’entreprise de graviers Baeza, située à l’intersection des rues Camino Internacional et Avenida Ejército Libertador, sur la commune de Puente Alto (en banlieue de la capitale Santiago).

Une fois à l’intérieur, cinq camions sont arrosés d’essence et réduits en cendres, les personnes parvenant à s’échapper sans être détectées. L’entreprise elle-même a évalué les pertes à 380 millions de pesos [plus de  400 000 euros], tandis que la Confédération Nationale de Propriétaires de Camions (CNDC) déclarait scandalisée : “pour la première fois un incendie affecte des camions de manière massive à Santiago”.

Peu de temps après, la Célula Insurreccional por el Maipo. Nueva Subversión a revendiqué cette attaque incendiaire en défense du fleuve Maipo, qu’on pourra lire ci-dessous.
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Porto Alegre (Brésil) : barricades contre les élections présidentielles

(traduit de l’espagnol de contrainfo, 3 octobre 2022)

Notre réponse : action directe !

Face au débat anarchiste sur le vote et les élections, notre réponse a été, est et sera l’action directe contre toute autorité. Il est urgent de dépasser le papier pour passer à l’action.

À l’aube du jour des élections présidentielles [du 2 octobre, qui a vu Lula arriver en tête contre Bolsonaro], nous avons mis le feu à plus de 300 drapeaux et tracts électoraux, qui ont allumé les pneus d’une barricade sur le viaduc de l’Avenue Silva Só, zone voisine du centre-ville. Avec cette action, nous coupons le flux de la normalité citoyenne, résignée à voter comme un mode de vie.

Sur la banderole et sur les tracts accompagnant l’incendie il était écrit : « Contre tous les politiques, Contre toute autorité, Vive l’anarchie ! »
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Paraguay : Beau comme des milliers de machines à voter qui partent en fumée

Jeudi 29 septembre 2022, un incendie s’est déclaré au cœur de la capitale paraguayenne, Asunción, pour ravager le Tribunal supérieur de justice électorale (TSJE), soit l’instance suprême du pays en la matière. Dans ce gigantesque brasier, les milliers d’urnes électroniques qui y étaient stockées ont également été réduites en cendres… en ne pouvant désormais plus servir à la primaire interne du 18 décembre prochain des grands partis politiques, ni à l’élection présidentielle prévue en avril 2023.

Selon Jaime Bestard, président de cet organe judiciaire, environ « 8.500 urnes électroniques et leur matériel électoral » sont parties en fumée, conduisant à la création immédiate d’un « comité de crise » pour enquêter sur les causes de cet incendie, contre lequel 300 pompiers ont lutté en vain pendant près de six heures. En vain, puisque tout a brûlé à l’intérieur, et que le bâtiment devra certainement être démoli.
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Cochabamba (Bolivie) : attaque solidaire contre un véhicule de police

(Traduit de l’espagnol de Contrainfo, 14 septembre 2022)

Au petit matin du 12 septembre, à 2h40, nous avons placé un engin incendiaire composé de quatre bouteilles en plastique d’un demi litre remplies d’essence, attachées ensemble avec du ruban adhésif, qui ont été enflammées par une mèche que nous avons fabriquée avec cinq allumettes et trois bâtons d’encens attachés avec des élastiques.

Nous avons placé cet engin rudimentaire derrière l’une des roues avant pour nous assurer que les dommages principaux touchent la zone du moteur.

Bien que tous leurs véhicules puissent être incendiés, le choix d’une camionnette de la Force Spéciale de Lutte Contre la Violence (FELCV) n’est pas dû au hasard. Sans exception, toutes les forces de police sont l’ennemi, et nous ne tombons pas dans le panneau de leur ritournelle de lutte contre la violence sexiste [la FELCV est une division spéciale de la police bolivienne chargée des violences de genre et créée en 2014, Ndt]. Le patriarcat tombera lorsque tombera la dernière pierre de cette société carcérale. Nous haïssons leur capitalisme avec sa perspective de genre. Nous abhorrons son rejeton d’un État contraint à des différences insondables pour satisfaire les besoins des oligarchies post-coloniales. Nous ne réclamons rien des institutions, nous ne voulons pas de police dans nos quartiers et nos communautés sous prétexte de la sécurité des femmes. Vous, flics assassins, êtes le phallus (maintenant roussi) du patriarcat !
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México (Mexique) : attaque explosive contre le commissariat… Ricardo Flores Magón

[Traduit de l’espagnol de anarquia, 6 septembre 2022]

Après minuit…
Le trois septembre 2022, nous avons placé un engin explosif artisanal composé de dynamite, de poudre noire, de sulfate d’ammonium, de nitrates, de phosphates et de gaz butane. Cela s’est passé à environ une heure du matin contre le poste de police Ricardo Flores Magón situé dans les rues Jaime Torres Bodet et Ciprés, de la colonie Santa María La Ribera sur le territoire occupé par la Ville de Mexico [et plus précisément au nord de la capitale, dans l’arrondissement de Cuauhtémoc].

I.
Nous sommes anarchistes. Nous refusons que la police mexicaine ose utiliser le nom de Ricardo Flores Magón, que nous considérons comme un important point de référence de la lutte anarchiste internationaliste et qui a détesté tout type de gouvernement au cours de sa vie, pour nommer un poste de la police répressive de la ville de Mexico. Nous avertissons que nous rebrûlerons ce même commissariat jusqu’à ce qu’ils cessent de salir ce nom de manière aussi détestable.
Nous refusons aussi que le gouvernement du Mexique utilise notre compagnon Magón pour tenter de légitimer l’imposition de son gouvernement militarisé.

Nous n’avons pas peur d’eux ! Nous ne leur permettrons pas de déformer l’histoire de l’anarchisme pour légitimer quelque gouvernement que ce soit !
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Chili : un mois de juillet enflammé dans les territoires mapuche

Le 9 juillet 2021 à Carahue (Chili), Pablo Marchant Gutiérrez était assassiné lors d’une attaque contre des véhicules de l’entreprise Forestal Mininco, filiale du géant de la cellulose CMPC. L’ex-étudiant en anthropologie de 29 ans qui avait ensuite rejoint la lutte mapuche à travers la CAM (Coordinadora Arauco Malleco), était en train de participer à l’incendie d’un minibus, d’un skidder et d’un camion-citerne vers 17h sur le domaine de Santa Ana-Tres Palos, lorsqu’il a reçu une balle en pleine tête tirée à courte distance par des carabiniers chargés de protéger les intérêts des exploitants forestiers. Suite à cet assassinat policier, c’est alors toute la zone mapuche qui s’était enflammée pendant de longues semaines.

Aujourd’hui, un an après la mort de Pablo Marchant, comment pense-t-on que des camarades tombés au cours de la lutte puissent être commémorés ? En organisant des marches blanches où l’on s’assoit dignement par terre dans un silence de granit ? En organisant des manifestations unitaires pour faire flotter ses grands drapeaux au vent entre deux conférences, tout en se gardant bien que rien ne puisse déborder, au nom de la « dignité » et de la « mémoire », bien entendu ? Ou alors en multipliant les attaques en ordre dispersé afin de poursuivre la lutte, continuant ainsi de faire vivre leurs idées en son sein ? C’est en tout cas ce qu’ont par exemple choisi les groupes décentralisés de la CAM, nommés Organes de résistance territoriale (ORT*), mais aussi d’autres groupes de lutte mapuche et des anonymes, avec une multiplication des intérêts forestiers détruits autour de cette date anniversaire dans différentes zones de la région.

Petit aperçu chronologique de ces attaques récentes en territoire mapuche (régions de La Araucanía, Los Ríos et Bío Bío) Lire la suite

Los Álamos (Chili) : « le développement capitaliste n’est pas compatible avec la vie des Mapuches »

Los Álamos (Chili), 28 avril 2022 : trente-trois camions et engins de chantier détruits par les flammes lors d’une attaque contre l’industrie forestière

Jeudi 28 avril 2022, un groupe de 40 personnes du groupe Resistencia Mapuche Lavkenche (RML), a attaqué au petit matin plusieurs entreprises d’exploitation forestière sur la commune de Los Álamos, dans la région de Bío Bío (Chili). Trente-trois camions-bennes, tractopelles, chargeurs frontaux et autres camionnettes ont été livrés aux flammes en moins de trois heures, tandis que les deux voies d’accès aux entreprises (route de Trongol et chemin de Pilpilco) était barrées soit par des camions en feu déplacés là, soit par des barrages d’arbres abattus. Cette attaque coordonée a été décrite par la presse chilienne comme la plus importante « depuis la reprise de la lutte violente par les groupes radicaux mapuche en 1997».

Inutile de dire que les entreprises de dévastation de la forêt (comme l’Asociación de Contratistas Forestales) ont immédiatement réclamé la prolongation de l’état d’urgence instauré en octobre 2021 dans tout le Sud du Chili, qui avait pris fin le 16 mars dernier avec le nouveau gouvernement – de gôche – de Gabriel Boric. Il faut en effet souligner qu’au nord du Chili, un même état d’urgence (Estado de Excepción) avec intervention de militaires pour appuyer la police, instauré cette fois en février dernier, a par contre été maintenu à la frontière avec la Bolivie et le Pérou. Mais l’arrivée de migrants pauvres en provenance du Vénézuela au nord, n’est pas la lutte prolongée d’une partie des mapuche au sud pour récupérer la terre et en chasser les exploiteurs, avec laquelle l’État chilien tente de rétablir le dialogue. Et ce n’est pas la nouvelle ministre de l’Intérieur Iskia Siches qui le démentira, elle qui le 15 mars, lors de ses premiers jours en fonction, avait eu la mauvaise idée de vouloir apaiser le conflit par un geste symbolique, en se rendant dans la communauté de Temucuicui (région d’Araucanía) afin de rencontrer le père de Camilo Catrillanca, un jeune paysan abattu d’une balle dans la tête en novembre 2018 par le Groupe d’opérations spéciales des carabiniers chargé de rétablir l’ordre.
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Santiago (Chili) : incendie solidaire de trois bus de la capitale

traduit de l’espagnol de Buscando la kalle via athens.indymedia, 2 mars 2022

« Trois bus incendiés dans les communes de Lo Hermida, Peñalolen, Santiago, sur le territoire dominé par l’Etat chilien.

Sabotons le système de transport comme expression de refus pratique de la paix sociale des riches (début mars).

Jeunesse combattante : insurrection permanente !
Jusqu’à détruire le dernier bastion de la société carcérale !
Prisonnier.e.s subversifs, anarchistes et mapuche hors des prisons !  »
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Villa Francia (Santiago du Chili) : incendie solidaire d’un bus du transantiago

traduit de l’espagnol de Noticias de la Guerra Social, 6 mars 2022

Le 13 février 2022, le bus du Transantiago de la ligne 509 a été
intercepté entre les rues 5 de abril et vista hermosa, dans le quartier de Estación Central, secteur de Villa Francia.

Un groupe d’anonymes est monté dans le bus, a maîtrisé le chauffeur avec une arme à feu pour ensuite l’obliger à descendre du bus. Le bus a été incendié et des tracts laissés sur place.

L’action incendiaire a eu lieu la veille du procès de Luis Tranamil,
prisonnier politique mapuche.
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Chili : la lutte mapuche continue sous état d’urgence

Dans une partie des zones mapuche, soit les quatre provinces de Bío Bío, Arauco, Malleco et Cautín, l’Etat chilien a décrété l’état d’urgence le 12 octobre dernier suite à l’offensive des groupes de lutte qui multiplient les attaques d’intérêts forestiers et les occupations de terres. Cela signifie notamment une augmentation de barrages policiers sur les routes freinant la circulation de la population, et surtout l’occupation du territoire avec des militaires des forces armées venus renforcer flics et carabiniers sur le terrain pour protéger les exploiteurs de ressources. Aujourd’hui 27 janvier, cet état d’urgence (nommé Estado de Excepción Constitucional) vient d’être reconduit pour la huitième fois consécutive depuis octobre par le Parlement, fixant son nouveau terme au 24 février.

Lors d’un bilan réalisé début janvier portant sur les 100 premiers jours de cet état d’urgence, le gouvernement du Président Piñera a pu se vanter de près de 56 700 contrôles de personnes et véhicules réalisés dans ces deux régions et 140 incarcérations, portant à une baisse de 44% des « faits de violence rurale ». Cependant, on ne peut que remarquer que malgré la lourde occupation militaire, les attaques incendiaires, tirs et barrages contre les flics n’ont de loin pas cessé, en passant officiellement de 108 au cours des cent jours précédents (juillet-septembre) à 89 depuis octobre. Et même l’arrivée du nouveau maître de gôche au pouvoir, Gabriel Boric, qui a remporté l’élection présidentielle chilienne de décembre (il prendra ses fonctions le 11 mars prochain), n’a pas changé la donne.

Dans un communiqué, la Coordinadora Arauco Malleco (CAM) a en effet posé n’être « ni avec la droite ni avec le progressisme servile », déclarant refuser le paternalisme qui entend dicter à la population mapuche comment elle doit lutter (soit renoncer à la violence politique), en concluant « nous répondons à cette nouvelle gauche hippie, progressiste et bienveillante qui célèbre à présent un gouvernement social-démocrate, ou pour être plus précis de centre-gauche, que la population mapuche a son propre système autonome »… avant d’inviter la « population rebelle mapuche » à « continuer à résister et à revendiquer la violence politique comme instrument légitime de notre lutte, quel que soit celui qui gouverne et qui maintient le modèle d’accumulation capitaliste et son échafaudage colonial ».
De son côté, une autre organisation de lutte mapuche,
 Resistencia Mapuche Lavkenche (RML) a précisé dans un de ses communiqués que « Tant que les entreprises forestières et de granulats continueront de dévaster notre territoire, que les entreprises touristiques continueront de profiter de nos ressources et que les prisons du sud continueront d’être remplies de Mapuche, le weichan [la lutte] ne s’arrêtera pas. Ni avec Piñera ni avec Boric ».

Et maintenant, voici un aperçu des attaques d’entreprises forestières, d’église, de poste de carabiniers ou de résidences pour touristes qui se sont produites en territoire mapuche pendant les mois de décembre 2021 et janvier 2022, malgré l’état d’urgence…
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