Brême (Allemagne) : attaque incendiaire des bureaux d’un collabo des flics

Feu et flammes pour les profiteurs de la Peur. Attaque contre OptoPrecision
(traduit de l’allemand de switchoff, 28 novembre 2024)

Dans la nuit du 26 novembre 2024, nous avons attaqué avec des engins incendiaires le siège d’OptoPrecision, dans le quartier de Horn, à Brême. Nous avons mis le feu au bâtiment à deux endroits différents. Des pierres, des cocktails Molotov et plusieurs litres de mélange inflammable nous y ont aidés.

OptoPrecision GmbH est une société dont le siège est à Brême. Avec sa branche Security Systems, l’entreprise développe des technologies de surveillance pour la police, les services de sécurité et l’armée. Sa gamme de produits va de différentes sources lumineuses laser et LED à des systèmes complets, fabriqués sur mesure, pour des tâches d’observation et de surveillance complexes, sur terre et en mer.

Cette entreprise a attiré notre attention à cause de sa collaboration étroite avec les flics du Land de Saxe. En collaboration avec la direction de la police de Görlitz, OptoPrecision a développé un système mobile de caméras, pour des enregistrements vidéos fiables, indépendamment de la lumière du jour, dans le but d’identifier personnes et véhicules. L’utilisation du système d’identification de personnes PerIS a fait la une des journaux, cette année. Ce système a été testé en Saxe et aussi, par le biais d’une assistance administrative, au moins en Basse-Saxe, à Berlin, en Rhénanie du Nord-Westphalie, dans le Brandebourg et dans le Bade-Wurtemberg.

Une technique spéciale pour des enquêtes secrètes

Les flics fouinent et s’introduisent de plus en plus dans la vie privée de nous tou.tes. OptoPrecision fournit la technique pour cela. Ainsi, cette entreprise propose des systèmes d’éclairage laser infrarouge, spécialement conçus pour les enquêtes secrètes des autorités répressives, qui devraient permettre d’obtenir des images lisibles à des centaines de mètres de distance et dans de mauvaises conditions de visibilité. On entend de plus en plus dire que les flics surveillent des camarades pendant des mois, voire des années. OptoPrecision accueille avec plaisir les commandes des autorités répressives. Cette entreprise est donc coresponsable de la terreur psychologique, des nuits blanches, de l’isolement, de la peur des perquisitions et aussi du fait que des camarades sont en taule. Nous considérons donc notre attaque comme une contribution au travail pratique de lutte contre la répression. Par cette occasion, nous envoyons des salutations enflammées aux nôtres qui se trouvent en taule ou en cavale !

La technologie de surveillance a toujours été un outil important de l’appareil répressif. La numérisation de la société et les possibilités techniques toujours nouvelles aident l’État à
poursuivre, à l’avenir, l’amélioration de ses compétences en matière d’ordre public. Le mouvement radical de gauche, antiraciste et antiautoritaire est trop souvent, déjà, menacé par cette évolution. Une vision pessimiste de l’avenir doit partir du fait que les gouvernements et les autorités de droite de demain préparent leurs armes dès aujourd’hui. En fin de compte, cela n’affectera pas seulement ceux/celles qui résistent, mais toute personne qui s’écarte d’une norme étatique, qui a une « mauvaise » origine et/ou se trouve dans une situation économique précaire. Il n’est donc pas étonnant qu’OptoPrecision accepte non seulement les commandes des flics, mais participe aussi au business sanglant des frontières de l’Europe. Sur la page d’accueil du site de l’entreprise, on trouve des techniques pour la dite « protection des frontières ». La vision de l’humanité propre à cette entreprise est montrée, entre autre, par l’extrait suivant, issu de sa page d’accueil :
« Les tâches de la protection des frontières comprennent la surveillance des frontières nationales et des zones terrestres, maritimes et aériens proches de la frontière. Dans la protection des frontières, le défi consiste à surveiller des personnes et des objets sur de longues distances, dans des conditions météorologiques et de lumière variables. »

Avec la technologie d’OptoPrecision, des personnes sont contrôlées, pourchassées et finalement tuées.

L’anonymat plutôt que l’ordre public

OptoPrecision propose aussi des techniques de surveillance pour l’espace public et profite ainsi de la « smart city », où les gens sont complètement surveillés. Une évolution que nous devons arrêter. Dans la surveillance totale, tout doit être mesuré et de ce fait tout comportement déviant doit être immédiatement arrêté, ou prédit, afin de pouvoir le criminaliser directement. Même les dernières niches d’autodétermination doivent devenir une relique du passé. Au nom de la sécurité, le rues et les places de Brême sont équipées de toujours plus de caméras haute résolution, comme dans le quartier de la gare, à Hillmannplatz ou à Gröpelingen. Partout où la ville libérale de Brême soupçonne une vie gênante, les places sont surveillées. En même temps, des institutions sociales sont mises au rebut et les toxicomanes sont traités comme des bêtes à traquer. Une vie anonyme et digne d’un être humain n’a pas sa place dans l’espace urbain.

Celui qui veut voler haut peut tomber bas

Le fondateur, directeur général et propriétaire d’OptoPrecision est le Dr. Martin Nägele. Il dirige l’entreprise presque comme un patriarche et il est responsable des décisions de cette firme. A l’occasion, nos salutations radicales vont à tou.tes celles/ceux qui s’élèvent contre la violence patriarcale et pour lesquel.les le 25 novembre dure 365 jours par an.
L’adresse personnelle de Nägele est, selon nos informations, une villa située au 15 H.C-Junge-Weg, dans le quartier de Oberneuland. Mais nous ne voulons pas nous limiter à Nägele et à OptoPrecision. Il y a beaucoup d’entreprises qui sont actives dans le même secteur. Par exemple T-Systems, qui a récemment été attaquée, à Berlin, avec des idées enflammées. Notre attaque est également un avertissement pour tous les autres qui tirent profit de la surveillance et de la répression. Il nous sera difficile de les empêcher de faire de cette société une dystopie progressive de profit et de surveillance. Mais il leur sera tout aussi difficile de nous empêcher de mettre le feu à leur infrastructure smart de temps en temps.

Cela dépend aussi de nous que les choses restent comme elles sont. Prenons nos responsabilités, dans la lutte pour un monde anti-autoritaire. Mettons le feu au système de la surveillance, des frontières et du repli !

En souvenir de Kyriakos Xymitiris.