Le Monde, 29 octobre 2021 (extrait)
Après trois semaines de tergiversations et de mensonges au début de janvier 2020, la Chine a surpris le monde entier en isolant l’épicentre de l’épidémie, Wuhan, pendant soixante-seize jours. Alors que le reste de la planète se confinait progressivement à son tour, la Chine sortait de cette crise et adoptait la politique zéro Covid-19. Au moindre cas, le pays teste des millions de personnes et isole des quartiers entiers, voire des villes entières. Conséquence directe : depuis le 27 mars 2020, le pays vit quasiment dans une bulle. Les passeports des Chinois ne sont plus renouvelés, les vols internationaux réduits de plus de 97 %, et les rares personnes qui entrent dans le pays, même vaccinées avec un vaccin chinois, sont soumises à deux, voire trois semaines de quarantaine stricte dans un hôtel.
Le problème est qu’à moins de cent jours de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin, le 4 février 2022, de nouveaux cas continuent de faire leur apparition. Peu : 39 cas le 27 octobre, mais, au nom du zéro Covid-19, des villes de plusieurs millions d’habitants sont à nouveau confinées et privées de transports publics. Les autorités dissuadent les habitants de Pékin de sortir de la capitale. Depuis des mois, des millions de fonctionnaires y sont, de fait, confinés et, chaque jour, les parents tentés de sortir sont avertis des conséquences fâcheuses qui pourraient en résulter pour la scolarité de leur enfant.