Besançon (Doubs) : et voici venu… le « fraudomètre »

Transports et fraude : Ginko met en place son
« fraudomètre »,
une première en France
France3 BFC/Ma Commune/Est Républicain, 9 mai 2022

Lier technologie et sciences comportementales pour réduire la fraude. À compter de ce lundi 9 mai et jusqu’en juillet 2022, est mis en place un fraudomètre sur le réseau Ginko de transports en commun de Besançon.

C’est une première en France assure Kéolis Besançon Mobilité (une filiale de la SNCF) qui a développé ce système avec l’aide d’un cabinet spécialisé en sciences comportementales à Lyon, et de la direction innovation du groupe Keolis au niveau national. Dans le jargon des sciences comportementales, on appelle ça le « nudge ». Une méthode douce destinée à faire adopter aux individus un comportement plus vertueux, sans les contraindre. En attendant, petite précision : le « nudge » n’empêche pas les contrôles dans les bus, et est même couplé à leur renforcement. Dans le monde des transports, c’est une petite révolution.

Comment ça marche ? Des capteurs sont installés sur les bus et dans les tramways pour compter le nombre de voyageurs. Ils sont dotés de caméra pour distinguer les adultes des enfants, et des animaux pour qui le transport est gratuit.

Les voyageurs montent, s’affichent alors le nombre de montées (issues du système de comptage) et le nombre de validations (données billettique issues des valideurs), mettant ainsi en évidence par simple soustraction le nombre de voyageurs n’ayant pas validé leur titre de transport. Le nombre de voyageurs n’ayant pas validé leur titre de transport est ensuite affiché, une manière de leur mettre la pression pour se mettre en règle, puis selon le niveau de validation un message s’affiche pour féliciter, encourager ou bien alerter les voyageurs à bord.

Alerter les contrôleurs, identifier les points de fraude

La collecte de données permettra également à l’opérateur « de connaître les arrêts du réseau Ginko où la fraude est la plus présente, en temps réel et a posteriori ». Et donc renforcer les contrôles.

Le fraudomètre pourra ainsi aider les contrôleurs à intervenir en temps réel ou presque, comme à élaborer un plan de contrôle en fonction des jours et des heures pour les semaines suivantes. Globalement sur le réseau, 10 à 12 % des voyageurs sont en fraude. Il n’existe pas de profil type selon Carol Ambrosini, directeur de marketing chez Keolis Besançon Mobilités. Ce chiffre se situe dans la moyenne des autres réseaux de transports en commun.

Ce « fraudomètre » est pour l’heure déployé jusqu’au mois de juillet sur deux des principales lignes de bus de la préfecture du Doubs (L4 et L5). Il sera étendu aux autres lignes du réseau si les résultats sont fructueux.


La fine équipe de Keolis qui a mis au point ce dispositif bisontin, s’affichant gracieusement dans une vidéo promotionnelle d’avril 2022

Pour aller plus loin…

Si quelque fraudeureuse (ou pas) souhaite exprimer tout le bien qu’il pense de ce nouveau système, c’est NF ETUDES, « Agence de conseil, d’accompagnement et d’expérimentations en psychologie sociale et sciences comportementales » qui a conseillé Keolis pour cette première hexagonale :

  • NF ETUDES
    3 rue de Mailly – 69300 Caluire-et-Cuire (depuis mars 2021)
    &  domiciliée initialement lors de sa création en avril 2019 à l’adresse de son fondateur au : 129 boulevard de la Croix Rousse – 
    69004  Lyon
  • Président-fondateur : Nicolas Fieulaine, enseignant-chercheur  à Institut de Psychologie de l’Université Lyon 2, et enseignant-invité à l’ENA (Paris-Strasbourg), l’Ecole Bellecour de design (Lyon), l’Ecole LDLC d’informatique (Limonest, 69) et Sciences Po-Lyon
  • Adjoints : Simon Vescovi & Rémi Cazenave, consultants en sciences comportementales
  • Dans son dépôt enregistré le 7 mai 2021 auprès du greffe du tribunal de commerce de Lyon, l’associé unique de la société NF ETUDES (soit Nicolas Fieulaine) déclarait 107 400 euros de bénéfices, et une rémunération de 64 400 euros brut au titre de l’exercice 2020 pour lui-même en tant que Président (ce qui lui a fait plus de 5000 euros/mois, sans compter ses autres rémunérations de chercheur et d’enseignant).

    Le visuel du « nudge » installé à Besançon depuis mai 2022