Pylônes incendiés dans le Haut-Rhin : 14 gilets jaunes mis en examen
DNA, 10 septembre 2020
L’enquête dans le cadre de l’affaire des pylônes de télécommunications incendiés dans huit communes du Haut-Rhin a débouché sur la mise en examen de quatorze personnes, a indiqué ce jeudi 10 septembre la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, à l’occasion d’une conférence de presse à laquelle participait également le colonel Alexandre Jeaunaux, nouveau commandant du groupement de gendarmerie départemental du Haut-Rhin.
En tout, neuf pylônes servant de relais pour les opérateurs Orange, Free, SFR et Bouygues ont été incendiés et détruits entre janvier 2019 et janvier 2020 à Altkirch, Roppentzwiller, Eteimbes, Seppois-le-Bas, Valdieu-Lutran, Traubach-le-Bas, Kingersheim et Wittelsheim.
Les premières interpellations ont eu lieu dans le milieu des gilets jaunes, et ont été opérées cet été. Une vaste opération de gendarmerie s’est en outre déroulée ce début de semaine, avec treize personnes interpellées.
Quatorze personnes (deux femmes et douze hommes), âgées de 22 à 63 ans, ont été présentées au juge d’instruction mardi et mercredi, et mises en examen pour destruction par moyen dangereux et en bande organisée de relais téléphoniques. Elles ont été placées sous contrôle judiciaire.
Les dégâts se chiffrent à plusieurs millions d’euros. Les auteurs des dégradations encourent une peine criminelle de l’ordre de 15 ans de prison.
L’enquête avait été confiée à la brigade de recherches d’Altkirch, sous l’autorité du parquet de Mulhouse, puis d’une juge d’instruction, lorsqu’une information judiciaire a été ouverte. La procureure de la République s’est félicitée de cette « excellente enquête de fourmi, avec des investigations techniques et des rapprochements qui ont permis la résolution de cette affaire ».
Haut-Rhin : quatorze gilets jaunes mis en examen après avoir incendié des antennes de téléphonie pendant un an
France3 Grand Est, 10 septembre 2020
Quatorze militants du mouvement des gilets jaunes ont été mis en examen pour dégradation par incendie en bande organisée, a annoncé la procureure de Mulhouse Edwige Roux-Morizot lors d’une conférence de presse ce jeudi 10 septembre. Ces douze hommes et deux femmes auraient mis le feu à neuf antennes de téléphonie, dans huit communes du Haut-Rhin, entre le 5 janvier 2019 et le 23 janvier 2020. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Les faits se sont déroulés dans les communes d’Altkirch, Roppentzwiller, Eteimbes, Seppois-le-Bas, Valdieu-Lutran, Traubach-le-Haut, Wittelsheim et Kingersheim. Les mis en examen, âgés de 22 à 63 ans, auraient agi selon le même mode opératoire pour chacune des dégradations, en aspergeant un pneu d’essence avant de l’incendier, à côté du pylône.
Alexandre Jeaunaux, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Haut-Rhin, décrit une organisation très rigoureuse : « Les personnes se voyaient attribuer des rôles précis. Certains s’occupaient de la fourniture des moyens, notamment les pneus et les matières inflammables qui servaient à mettre le feu aux pylônes, d’autres organisaient la rencontre des personnes, d’autres encore repéraient les lieux et les antennes téléphoniques. On voit bien que c’est un vrai groupe qui a commis cette série d’infractions. »
Parmi les quatorze militants, certains auraient été particulièrement actifs au sein du mouvement des gilets jaunes, d’autres les auraient suivis par solidarité, selon la procureure. Ils n’ont pas exprimé de revendication politique claire. Le casier judiciaire de la plupart d’entre eux était vierge au moment des faits. Ils encourent quinze ans de prison et 150.000 euros d’amende.
L’enquête a nécessité un long travail « de fourmi » explique la procureure, « plus d’un an et demi d’investigations » menées notamment par la brigade de recherches d’Altkirch. Des renforts de l’ensemble du groupement de gendarmerie départementale du Haut-Rhin sont intervenus, dont 70 gendarmes rien que lundi 7 septembre, lorsque la majorité des auteurs présumés ont été interpellés.
La première mise en examen a eu lieu au mois de juillet. Les autres militants ont été présentés au juge d’instruction mardi 8 et mercredi 9 septembre 2020, avant d’être mis en examen. L’information judiciaire se poursuit.