Mardi 21 mai, un des bras armé de la justice coloniale, et plus précisément le procureur de la République Yves Dupas, a dressé un bilan provisoire des destructions menées par les (jeunes) Kanak insurgés depuis le 13 mai en Nouvelle-Calédonie. Malgré le couvre feu, malgré le déclenchement de l’état d’urgence (du 15 au 27 mai), malgré le déploiement de l’armée (notamment pour défendre le port autonome et les aéroports de Tontouta et de Magenta, mais aussi appuyer les flics en matière « logistique »), malgré l’envoi des renforts de la CRS 8, du RAID et du GIGN, « d’importantes dégradations, notamment par incendie, ont été constatées dans la ville de Nouméa et des communes limitrophes concernant d’une part des bâtiments ou équipements publics, et d’autre part des structures économiques ». La première partie de ces dégradations concerne des mairies, des écoles, des locaux des services sociaux, des salles de sport, des caméras de vidéoprotection ou encore un foyer d’hébergement pour mineurs. Quant à la seconde catégorie, celle desdites « structures économiques », le procureur a précisé que « 400 établissements environ de types commerces, hypermarchés, entreprises » ont été détruits ou endommagés.
Ce qui –pour se faire une petite idée–, nous renvoie à l’évaluation faite par le président de la CCI (chambre de commerce et d’industrie) de Nouvelle-Calédonie, David Guyenne, ce même 21 mai : au lieu des 200 millions d’euros de dégâts annoncés il y a plusieurs jours pour les 150 premières entreprises « pillées et incendiées », désormais « on vise plutôt le milliard d’euros » de dégâts, s’est-il mis à jour en grinçant des dents sur une radio du service public.
On trouvera ci-dessous un petit aperçu en images de quelques intérêts et équipements coloniaux partis en fumée..