
Prisons ciblées : une voiture incendiée près de Lyon-Corbas, un immeuble tagué « DDPF » à Villefranche-sur-Saône
France3, 20 avril 2025
Ce dimanche 20 avril, une voiture a été retrouvée incendiée sur le boulevard des Nations Unies, aux abords de la prison de Lyon-Corbas. « Le service de nuit l’a repérée grâce aux caméras de surveillance et a alerté les pompiers et les forces de l’ordre.« , précise Didier Lui-Hin-Tsan, secrétaire régional FO Justice Lyon. Il ne s’agissait pas d’un véhicule d’un agent pénitentiaire.
Près de 300 agents travaillent au sein de la prison. Depuis une semaine, ils « viennent travailler la boule au ventre« . Didier Lui-Hin-Tsan salue les différentes consignes de sécurité prises par les autorités mais il estime que les agents sont « trop identifiables« . « Chaque jour, ils attendent de rentrer dans la prison et sont au milieu des visiteurs, ils sont en uniformes et facilement reconnaissables« , précise-t-il.
Un tag « DDPF » a été retrouvé sur un mur de la maison d’arrêt, près de l’accès pour les véhicules. Un autre a été retrouvé plus loin selon FO. Cet acronyme est revenu à plusieurs reprises dans les récentes actions recensées contre les établissements carcéraux. Il s’agirait d’un groupe : “Défense des droits des prisonniers français”.
À Villefranche-sur-Saône (Rhône) près de Lyon, ces quatre lettres ont aussi été taguées près de l’entrée d’un immeuble, dans une rue où vit un agent pénitentiaire. La porte du bâtiment a été incendiée.
L’inquiétude est grande chez les surveillants des centres de détention. « Cela nous atteint psychologiquement car désormais on craint pour nos familles, nous sommes dans l’hypervigilance« , confie Nénette, secrétaire locale syndicat Unsa-Ufap Justice du centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Saône. « On se demande à quel moment cela va s’arrêter.« , ajoute-t-elle.
D’autant que la semaine dernière, deux surveillantes de la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône ont vu leurs identités et leurs horaires de travail divulgués sur le réseau social TikTok. Elles ont porté plainte et de nouvelles mesures de sécurité ont été prises par l’établissement. Selon les syndicats, la police a renforcé les rondes autour de la prison. Le parking de l’établissement, réservé au personnel, est particulièrement surveillé.
Laetitia Francart, procureure de la République de Villefranche-sur-Saône, a confirmé l’ouverture de deux enquêtes. La première pour “divulgation illégale volontaire de données à caractère personnel nuisible”. La seconde pour “dégradation par moyen dangereux”.