De Spilamberto à Piancastagnaio (Italie) : feu aux antennes-relais

Spilamberto (Modène), nuit du 21 février 2022

A Spilamberto (province de Modène), et plus précisément près du lac dans le quartier de San Vito, les pompiers ont été appelés la nuit de dimanche à lundi 21 février vers 4h30 par des habitants de la zone pour éteindre un début d’incendie. Une fois sur place, ils ont bien dû constater que les flammes étaient en train de dévorer le mât d’un relais de téléphonie mobile en provoquant d’importants dégâts à la structure, vu qu’elles avaient déjà atteint son sommet en courant le long des câbles. Plusieurs compagnies de téléphonie ont bien entendu rencontré des problèmes de signaux dans la zone.

Quant aux carabiniers, ils ne se prononcent pas sur les causes de l’incendie, mais vu les circonstances, on serait presque tentés de leur suggérer un probable suicide de l’antenne – certainement lasse de servir le contrôle policier et sanitaire ou d’assister au télétravail, et peut-être même désireuse de suivre le sort de nombre de ses collègues en Italie comme un peu partout en Europe depuis quelques années.

[synthèse de la presse régionale italienne (Gazetta di Modena) du 21 février 2022]


Piancastagnaio (Sienne), nuit du 30 décembre 2021

A Piancastagnaio la nuit du 30 décembre 2021, soit à la veille du Nouvel An, c’est une autre mystérieuse combustion d’antenne de téléphonie mobile située à côté du mur du cimetière local, qui s’est produite dans la région de Sienne (Toscane). Des milliers d’utilisateurs du réseau Wind Tre ont alors été privés de leurs vœux pieux en famille sur téléphones portables et autre tablettes, mais pas seulement, puisque le réseau a été coupé pendant près d’un mois.

Il faut dire que les flammes ont en effet si bien dévoré cette infrastructure critique que « le mât endommagé par l’incendie est irrécupérable et le préjudice très grave aussi bien de point de vue économique que pour le service public ». Face à cette inadmissible offense à la connectivité permanente, les carabiniers se sont aussitôt empressés de décréter –comme il est parfois d’usage quand on veut éviter de propager le mauvais exemple–, qu’il s’agissait d’un de ces incroyables court-circuits qui viennent frapper sans gêne les antennes au beau milieu de la nuit.

Depuis, tout allait bon train dans la bonne ville de Piancastagnaio, avec l’installation tant attendue fin février d’une nouvelle structure provisoire, lorsque le 18 mars dernier, les pandores ont dû manger leur casquette pour confesser qu’ils travaillaient désormais sur l’hypothèse d’un acte volontaire, suite à la découverte de traces d’hydrocarbures au pied de feu le pylône par des ouvriers de Bit Telecom venus amplifier la 4G. Et ça y est, une fois les vannes ouvertes, même les journaflics de service qui avaient jusque-là fidèlement propagé le mot d’ordre de convenance ont dû se résigner aux faits. D’une part en lâchant le gros mot – « sabotage » –, puis en rajoutant mine de rien : « dans l’Amiata [qui couvre les provinces de Sienne et de Grosseto], les actes de vandalisme dirigés contre des émetteurs de téléphonie ne sont pas des faits rares ». Comment ça ! De simples courts-circuits qui se diffusent contre des relais de la domination, vouliez-vous plutôt dire, non ? Eh ben tant pis.

[synthèse de la presse régionale italienne (La Nazione)
des 2 janvier et 18 mars 2022]