Hambourg (Allemagne) : attaque contre l’Université de l’armée

[A Hambourg, lundi 20 mars vers 2h du matin, une vingtaine de vitres du campus nord de l’université Helmut Schmidt de l’armée allemande (Bundeswehr) ont été brisées à coups de pavés, tandis que des pneus étaient incendiés dans la rue y menant. Le département de la Sécurité de l’État du Bureau de la police criminelle a pris l’enquête en charge. Voici la traduction du communiqué de revendication]


A bas la guerre et le militarisme: Attaque contre
l’université de l’armée allemande Helmut-Schmidt
Traduit de l’allemand de Indymedia.de, 20 mars 2023

Dans la nuit du 19 au 20 mars, nous avons attaqué un bâtiment du campus de l’université Helmut-Schmidt (Université de la Bundeswehr) dans la rue Charles-Mills. Des pierres ont endommagé la façade vitrée ainsi que l’entrée du bâtiment, et une barricade de pneus a brûlé dans la rue en signe de notre colère contre l’existant.

…pour continuer…

Nous attaquons le militarisme allemand et ses institutions, si marquantes pour la culture de cette société. Le militarisme implique l’oppression des personnes prétendument plus faibles et la soif de suprématie des puissances occidentales. Lui-même est conditionné dans sa logique par le patriarcat et la pensée coloniale. Dans l’actuel délire guerrier autour de l’offensive contre l’Ukraine, cette idéologie militariste connaît un nouvel essor. Le sentiment de devoir se préparer à une confrontation militaire doit promouvoir la confiance dans un État fort et dans une Europe fermée.

Au plan matériel, cette évolution est visible dans les énormes subventions accordés à l’armée allemande par le biais de primes spéciales et l’augmentation du budget de la Défense. Le secteur scientifico-militaire profitera aussi grandement des centaines de milliards d’euros destinés à remettre les troupes supposément „brisées par les économies“ en état de faire la guerre. C’est aussi le cas de l’Université de l’armée allemande, où siègent les bureaucrates assassin-e-s qui, jour après jour, œuvrent à la spécialisation croissante et à la technologisation de la machine de guerre. Où les meurtier-e-s en herbe aux ambitions particulièrement hautes reçoivent une formation pour leur carrière militaire. L’objectif de l’Université de l’armée allemande est de promouvoir des compétences spécialisées chez les aspirant-e-s officiers en même temps que la recherche sur des sujets relevant du domaine de l’Armée. Par exemple, des recherches y sont menées, en coopération avec des entreprises comme Airbus, sur des nouvelles technologies pour l’aéronautique. Les affirmations de l’Armée, selon lesquelles l’Université Helmut-Schmidt serait un établissement civil, sont donc ridicules. Les connaissances qui sont délivrées là doivent servir aux activités militaires. De fait, le campus principal de l’université doit aussi être désigné comme site militaire sécurisé doté de gardes armés.

Le savoir développé et promu ici n’est pas destiné à rester tranquillement dans des placards. Ce qui est créé ici jouera quelque part un rôle actif dans le fait de tuer des gens. La Bundeswehr se présente volontiers comme une institution démocratique avec une orientation civile. Mais nous avons pu voir à quoi ressemble une guerre avec participation allemande – ou celle d’autres armées de l’OTAN – lors des combats cruels au Yémen, au Mali, en Afghanistan. Ou au Rojava/dans le nord de la Syrie, où l’État turc mène aussi une guerre d’agression contre la population pour annexer ces territoires et en chasser les personnes qui y vivent. Seulement cela se fait là avec la bénédiction et le silence du gouvernement allemand par calcul politique.

Derrière les termes „Sécurité“ et „Défense“ se cache toujours, en Allemagne aussi, la véritable raison du réarmement incessant et des guerres : le maintien des rapports en vigueur et la défense de la position économique dominante. La guerre et l’Armée ne laissent derrière elles que la dévastation, la misère et la détérioration des relations sociales. Et l’environnement souffre aussi énormément des conséquences de la militarisation. Là encore le rôle de la Bundeswehr n’est pas négligeable. Alors que des tourbières vieilles de milliers d’années sont brûlées dans des zones d’entraînement au combat, avec son parc automobile la Bundeswehr est sans aucun doute l’un des plus grands émetteurs de CO2. Le fait que le parti des Verts mette facilement le doigt sur la gâchette en matière de politique extérieure ne devrait plus surprendre venant de cette bande d’hypocrites.

La guerre ne produit toujours que de la souffrance et de la domination. Il n’y a pas de bon militarisme, nulle part ! Sabotons l’Armée et ses excroissances scientifiques, industrielles et civiles.

Avec cette action, nous saluons aussi l’anarchiste Alfredo Cospito.
Notre haine va à l’État italien qui a décidé de laisser mourir notre
compagnon en grève de la faim à l’isolement.

Liberté pour toutes et tous ! A bas le militarisme !