Caen (Calvados) : « Non aux classes défense, A bas toutes les armées ».

Deux écoles privées caennaisses visées par des tags anti-militaristes et anarchistes
Trognon, 6 septembre 2025

En cette semaine de rentrée des classes, deux établissements scolaires privés caennais, qui proposent l’option « classe défense », ont reçu de la visite.

La presse locale a fait état de tags anarchistes sur l’Institution Sainte-Marie, découverts le jour de la rentrée, lundi matin. On pouvait lire sur la façade de l’établissement scolaire (école-collège-lycée) les inscriptions « Non aux classes défense » et « Ni dieu ni maître ». Plus loin dans la rue, il est aussi écrit « A bas toutes les armées ».

Un autre établissement privé, l’Institution Saint-Joseph (maternelle-primaire-collège), qui lui aussi propose l’option « classe défense », a également reçu de la visite dans la semaine, voyant sa façade recouverte des inscriptions « Non aux classes défense », « Guerre à la guerre » et « Ni dieu ni maître ». Depuis la rentrée 2025, les collégiens et collégiennes peuvent suivre un parcours « défense » au sein d’une classe de 29 élèves de 3e, en partenariat avec l’armée française.

« Le dispositif pédagogique « classe de défense » a été mis en place par le trinôme académique composé de l’Éducation Nationale, les Armées, et l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). À l’initiative d’un établissement scolaire, ce projet permet à des classes de collèges et de lycées d’êtres parrainées par une entité du ministère des armées. L’objectif est de contribuer au développement de l’esprit et de l’engagement citoyen au travers d’actions diverses : échanges, activités, rencontres. »

Ces classes « de défense et de sécurité globales » (les CDSG) sont une initiative de l’État pour promouvoir les forces de sécurité auprès de la jeunesse. A défaut de rétablir le service militaire obligatoire ou d’étendre le Service National Universel (SNU), l’État militarise les consciences dès le collège avec la multiplication de ces classes. Tout au long de l’année, les élèves, dont la classe est parrainée par un corps d’armée, sont amenés à rencontrer des militaires, visiter des installations, intégrer les valeurs nationales. Une préparation idéologique de choix pour amener ces jeunes gens à choisir de rejoindre l’armée dès la fin du collège ou du lycée.

Plus de 1000 classes de ce genre existent en France au premier trimestre 2025. Selon le ministère de l’Education nationale, « les CDSG sont une priorité ministérielle, dont l’objectif est, à court terme, d’en doubler le nombre et couvrir tout le territoire national« .

Et à Caen, ce ne sont pas que des curetons qui mettent en place ce dressage patriotique. Le collège Jean Monod propose lui aussi l’option classe défense, à ses élèves de 3e : « Ce projet consiste en des temps de rencontre et d’échanges entre les élèves et des partenaires extérieurs. Ce partenariat peut être faire avec une unité militaire (régiment de l’armée de terre, base aérienne ou navale, bâtiment de guerre…), une unité de gendarmerie, ou encore un acteur de la sécurité (police, pompiers, sécurité civile, douanes…). . Cette année, les élèves de 3e ont travaillé avec l’Ecole militaire de Saumur et se sont rendus à Saumur. Ils ont également été en lien avec le Quartier Lorges de Caen. En cette fin d’année scolaire, les élèves de 3e de l’option sont passés dans toutes les classes de 4e pour présenter la « classe défense » à leurs camarade. L’option est proposée à un groupe de 24 élèves sur toutes les 3es, les élèves qui y participent s’y engagent pour toute l’année scolaire. Et, comme toutes les options, elle « rapporte » 10 points de plus au Brevet des Collèges si l’élève à « Atteint » et 20 points si « Dépassé ».«