Périgneux (Loire) : sabotage de l’exploiteur de forêts

Un engin vandalisé deux fois en un mois : qui en veut
à la coopérative forestière Coforet ?
Le Progrès, 13 décembre 2025 (extrait)

La scène découverte un matin de décembre par les équipes forestières a un goût amer de déjà-vu. Au milieu des bois, sur une parcelle privée de la commune de Périgneux, l’abatteuse est de nouveau à l’arrêt, inerte.

Des flexibles hydrauliques ont été sectionnés et plusieurs pièces stratégiques dégradées. Pour la coopérative Coforet, propriétaire de l’engin, la coupe est pleine. « Ce n’est pas un simple acte de délinquance, mais bien une volonté délibérée » d’empêcher le travail des forestiers.

Le cauchemar a commencé un mois plus tôt. Le 17 novembre 2025, un premier acte de vandalisme d’une rare violence avait déjà frappé cette même machine. Le bilan dressé à l’époque témoigne d’une rage destructrice : entre 20 et 25 tuyaux sectionnés, le réseau électrique de la grue coupé, le système de graissage arraché et un vérin endommagé.

Plus humiliant encore pour le chauffeur de l’engin, les auteurs s’étaient acharnés sur son espace de travail : vitres brisées, tags, serrure perforée et de la mousse expansive projetée à l’intérieur de la cabine. « On avait tout mis sur pause le temps de réparer la machine. Elle a été immobilisée une semaine en novembre », confie un responsable de Coforet.

Après avoir changé de secteur géographique le temps des réparations, l’entreprise était revenue terminer ce chantier inachevé. À peine de retour, les vandales ont frappé de nouveau.

Des saboteurs qui connaissent la mécanique

Ce qui inquiète le plus la coopérative, c’est le profil des auteurs. Il ne s’agit visiblement pas de promeneurs égarés ou de jeunes désœuvrés. « C’est dommage, mais on se dit que c’est préparé. Les personnes qui ont fait ça s’y connaissent, elles savent où couper pour immobiliser l’engin », analyse l’entreprise.

Le coût de cet acharnement commence à peser lourd. Pour ce second acte, pourtant moins spectaculaire que le premier, la facture directe s’élève déjà à 3 000 euros. C’est sans compter les coûts indirects : l’immobilisation de la machine, les salariés à l’arrêt et le retard pris sur les chantiers. « Notre chauffeur ne devrait jamais commencer sa journée avec la crainte de retrouver son outil de travail vandalisé », déplore la direction dans un communiqué.