Canal du Midi : le mystère des écluses vandalisées

Canal du Midi : le mystère des écluses vandalisées
L’Indépendant/La Dépêche, 10 mai 2023

Depuis la mi-avril, des écluses du canal du Midi dans l’Ouest audois ont été le théâtre d’actes de malveillance altérant leur fonctionnement.

En août 2022, au plus fort de l’été, trois écluses avaient été vandalisées. Voici que de nouveaux actes de malveillance viennent d’avoir lieu sur plusieurs ouvrages du canal du Midi, dans son linéaire de l’Ouest audois, entre Pexiora et Naurouze mais également sur la partie haut-garonnaise, à Avignonet-Lauragais. Huit écluses ont été visées et l’une d’elles l’a même été à plusieurs reprises.

Une longue série

« Nous avons d’abord eu des blocages par la FDSEA de l’Aude les 20 et 21 mars. Là, les écluses n’ont pas été endommagées mais la circulation des bateaux sur le canal a été bloquée, ce qui a donné lieu à un préjudice pour les usagers navigants », relève Jean Niquet, chef du service infrastructure, eau, exploitation, environnement à VNF. Il poursuit avec les huit écluses qui ont subi, en suivant, des « interventions extérieures » .

Le 14 avril, ce sont deux poteaux en béton qui ont été placés en travers de l’écluse de Laurens sur la commune de Mas-Saintes-Puelles. « Elle n’a pas été endommagée mais la navigation a été, là encore, bloquée. Le 21 avril, ce sont des câbles électriques qui ont été sectionnés sur une autre écluse, celle, voisine, du Roc sur la même commune. Le 22 avril, des radars qui détectent les bateaux ont été débranchés à la Planque, à Castelnaudary. Le 29 avril, des pièces métalliques ont été jetées dans le sas de l’écluse Saint-Roch, toujours à Castelnaudary, qui empêchaient le fonctionnement normal des portes de l’ouvrage. Il a donc fallu enlever ces pièces assez importantes. Celle de la Méditerrannée, à côté, a également fait l’objet de dégradations. Pendant le week-end du 1er mai, nous avons eu à nouveau des câbles électriques sectionnés sur deux écluses et à nouveau ce samedi 6 mai, à Tréboul sur la commune de Pexiora », énumère M. Niquet. « C’est une dégradation de bien public. Les écluses sont propriété de l’Etat, gérées par VNF. C’est le bien commun ». Il explique qu’à chaque fois, ce sont les agents de VNF qui ont donné l’alerte.

Un préjudice estimé à plusieurs milliers d’euros

« La navigation se fait de 9 heures à 19 heures. Des équipes d’exploitations sont au démarrage du système pour la navigation. C’est au stade la préparation donc que les problèmes ont été détectés ». Quant au montant du préjudice, VNF l’estime à plusieurs milliers d’euros, tempérés toutefois « par les équipes techniques compétentes » du gestionnaire du Canal du midi « qui savent identifier rapidement les problèmes et les réparer elles-mêmes, à ce stade « .

L’an dernier, le gestionnaire du Canal avait dû toutefois faire appel à un grutier. Pas cette année où, le 14 avril, VNF a utilisé un de ses propres camions-grues pour déloger les poteaux qui empêchaient le bon fonctionnement de l’écluse. Si certaines interventions ont dû bloquer la navigation, ce n’est pas le cas de toutes. À la Méditerranée et Saint-Roch, les pièces ont pu être assez rapidement enlevées. Idem à Encassan, côté Haute-Garonne, à Avignonet-Lauragais. Mais celle de Laurens elle, en revanche, n’a pu être remise en service qu’au bout de 24 heures. « Il y a eu un jour d’interruption de navigation ce qui a affecté un bateau promenade, Le Surcouf, qui a dû évacuer ses passagers et leur faire terminer, en bus, leur sortie  » , poursuit M. Niquet.

Ecluse de la Méditerranée à Mas-Saintes-Puelles (Aude), 7 août 2022. La porte sabotée avec le tag « Eau pour tous ».

Pas de revendications

Pas de revendications pour ces différents actes contrairement à l’an dernier où, à la bombe à peinture, des marquages clamaient « L’eau pour tous ». Pas de piste quant au ou aux auteurs de ces actes.

En revanche, difficile pour VNF de prévenir les actes de malveillance. « Ils n’ont pas lieu en pleine journée », relève M. Niquet, précisant que les écluses vandalisées sont situées sur une portion d’une bonne vingtaine de kilomètres qui ne compte pas moins de 17 écluses. VNF condamnant « de tels actes de vandalisme qui endommagent les infrastructures publiques et de fait, peuvent porter préjudice à l’ensemble des usagers du Canal du Midi, fleuron classé de notre patrimoine », a déposé plainte à chaque constat.


Canal du Midi : les actes de vandalisme sur les écluses
se multiplient

France3 Occitanie, 9 mai 2023

Depuis mi-avril, plusieurs écluses du Canal du midi, entre Toulouse et Castelnaudary, ont été endommagées par des actes de malveillance.

Durant le week-end du 1er mai, ce sont quatre écluses à Laurens sur la commune de Mas-Saintes-Puelles, dans l’Aude et à Encassan à Avignonet-Lauragais en Haute-Garonne qui ont fait l’objet de dégradations. VNF a découvert des câbles électriques sectionnés et des entraves à l’ouverture des portes. VNF a saisi la justice et déposé à chaque fois des plaintes auprès de la gendarmerie nationale.

Le Lauragais, terre à céréales, est coutumier des actions des agriculteurs contre le canal. Mais à chaque fois, les opérations sont revendiquées, notamment par des manifestations, et les tags et autres graffitis ne laissent pas place au doute quant à l’identité des auteurs. Ils rappellent la « lutte pour la bataille des usages de l’eau » en période de restrictions à cause de la sécheresse.

Là, lors des dernières dégradations, pas de revendications et pas d’inscriptions retrouvées sur place. Le monde agricole a-t-il changé de doctrine ou est-ce le fait d’autres acteurs ? Les enquêtes de gendarmerie ouvertes après toutes les plaintes devraient permettre de résoudre ce mystère.


10 écluses du Canal du Midi ont été le théâtre d’actes de malveillance altérant leur fonctionnement :

  • Ecluse de Tréboul – 6 mai
  • Ecluses d’Encassan et de Laurens – 30 avril
  • Ecluses de la Méditerranée et de Saint Roch – le 29 avril
  • Ecluse de la Planque – le 22 avril
  • Ecluse du Roc – le 21 avril
  • Ecluse de Laurens – le 14 avril