plateau de Beille (Ariège) : c’était bien une attaque qui a ravagé le tourisme écocide

Incendie au plateau de Beille : le parquet de Foix confirme la piste criminelle mais clôt l’enquête sans avoir pu identifier les auteurs
La Dépêche/actu.fr, 7 juin 2024

Le 21 avril 2023, un important incendie ravageait la station de ski. Le bâtiment, dont la construction avait duré 20 mois pour un coût de 8 millions d’euros, était né de l’action conjuguée des pouvoirs publics (État, région, département, communauté de communes de Haute Ariège) et de la famille Lacube, via une délégation de services publics. Jason Lacube, fils de Philippe, président de la chambre d’agriculture, gérait le restaurant inclus dans le bâtiment, qui comprenait aussi des bureaux, une salle hors sac ou encore la station de vente des forfaits de ski.

Une enquête avait été ouverte après les faits pour déterminer la cause du brasier et le procureur de la République de Foix, Olivier Mouysset, en a rendu les conclusions ce jeudi 7 juin. Selon le rapport des techniciens en identification criminelle de la gendarmerie nationale et de deux enquêtrices, expertes en incendie du laboratoire de police scientifique de Toulouse, « une origine volontaire est retenue pour expliquer le départ de cet incendie. »

Pour expliquer cette conclusion, les enquêteurs se sont appuyés sur plusieurs jeux de données : « L’exploitation des données extraites de la gestion technique centralisée, notamment le déclenchement à trois reprises d’une alarme anti-intrusion, a révélé une présence humaine à partir de 3 h 15 dans la salle hors sac, et confirmé l’existence d’une mise à feu dans l’un des bâtiments ; les données relevées ne peuvent résulter d’un désordre électrique », affirment les experts.

Une fois ces constatations techniques établies, les gendarmes ont étudié des images issues d’une webcam, qui enregistre entre 6 heures et 21 heures l’accès aux pistes, au parking, aux entrepôts et aux structures accueillant le public, ainsi que celles de caméras situées sur les axes routiers menant au plateau. Pour appuyer ces recherches techniques, les autorités ont aussi étudié le déclenchement des relais téléphoniques autour des lieux de l’incendie. En vain : ces investigations n’ont pas permis d’identifier un ou des auteurs.

Face à ces recherches infructueuses, le représentant du ministère public a donc décidé de clôturer l’enquête, ce qu’il a annoncé aux victimes de l’incendie ce jeudi 7 juin dans l’après-midi.