[pot-pourri de différents journaux, 2 décembre 2020]
Cela fait un peu plus de 24 heures que les équipes techniques de l’opérateur TDF travaillent d’arrache-pied. Elles sont intervenues suite à l’incendie criminel qui a frappé le relais du Massif de l’Etoile, au nord de Marseille très tôt mardi matin, qui est le deuxième relais le plus important de France. Résultat, 25 des 30 chaînes de la TNT et 19 stations de radios FM ne sont plus émises dans le sud-est du pays pour 3,5 millions de personnes.
Le feu est parti de l’extérieur du site sur une passerelle où sont acheminés les Feeders ces gros câbles qui permettent d’émettre vers les postes radio et les téléviseurs équipés de la TNT. La salle d’émission dans laquelle viennent se connecter les câbles en question a également été gravement endommagée, les murs et les serveurs sont noircis et ça sent très fort la fumée.
L’incendie ne s’est pas arrêté là puisque les gaines des câbles ont également pris feu et les flammes se sont ainsi propagées jusqu’au pylône du site, ce pylône bien connu à Marseille par sa taille 150 mètres qui domine l’ensemble de la ville. Le sinistre a été éteint au moyen de quatre extincteurs, selon les pompiers, et il a également touché « un point haut de l’antenne », a expliqué la gendarmerie, qui a déployé sur place des techniciens en investigation criminelle pour enquêter.
Le pylône comme le reste des installations sont toujours en cours d’expertise, quant au montant des dégâts dans un site qui date des années 50, personne ne se risque à la moindre estimation. Ce mercredi soir au plus tard la diffusion de toutes les radios devraient être rétablies aux 3,5 millions d’auditeurs du sud-est de la France qui en sont privés depuis mardi matin, assure TDF, et pour les chaînes de la TNT, il faudra attendre jeudi.
Les vidéos de surveillance du site, difficile d’accès et isolé, montrent un petit groupe fracturant la porte du local technique. »Un technicien d’astreinte a été alerté par l’alarme du site et est arrivé moins d’une heure après sur le site« , a raconté à l’AFP Patrice Bargas, directeur régional sud-est de TDF. Au-delà de l’agglomération marseillaise, les départements des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence, du Vaucluse, du Gard, de l’Hérault ont eux aussi été partiellement touchés ainsi qu’une petite partie du Var, toujours selon TDF.
Des clients des opérateurs Bouygues Télécom, Orange, Free et SFR ont également connu des pannes de 3G et 4G, mais dans une moindre mesure en raison de la présence d’autres antennes aux alentours. Sans qu’il soit possible d’établir de lien avec ce type d’action à ce stade, plusieurs antennes-relais destinées à la 5G ont été incendiées au cours des derniers mois en France. « Il n’y a pas de 5G sur place pour l’instant, mais à terme le site sera amené à l’accueillir. C’est un de nos sites les plus importants, un centre névralgique, avec une zone de couverture importante du fait de sa position en hauteur« , explique Patrice Bargas, directeur régional Sud-Est chez TDF, avant de conclure « Ce qu’on peut dire, c’est que des actes délictueux de ce type ont déjà eu lieu et qu’ils ont parfois été revendiqués par des mouvements contestataires violents disant vouloir soit attaquer les symboles de l’Etat, soit s’opposer au déploiement des télécoms de la 5G ou s’opposer tout simplement aux médias puisque nous participons à leur diffusion. »
Incendie d’un site TDF : seule Marseille a récupéré radio et télévision
Le Parisien, 3 décembre 2020
Des habitants des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence, du Vaucluse, du Gard, de l’Hérault et du Var, sont toujours sans TV ni radio.
Des millions d’habitants sont toujours face à un écran noir et plongés dans le silence. La diffusion de la radio et des chaînes TNT, affectées par un incendie volontaire qui a endommagé un important émetteur près de Marseille, a pu reprendre en région marseillaise uniquement, annonce ce mercredi soir Télédiffusion de France (TDF).
« La diffusion de toutes les radios et de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) a pu reprendre, avec une couverture partielle et limitée à Marseille et son agglomération très proche uniquement, pour le moment », indique TDF dans un communiqué.
Le site de TDF installé près de Marseille au sommet du massif de l’Étoile a été visé par un incendie volontaire dans la nuit de lundi à mardi, dont les conséquences ont entraîné l’interruption de la diffusion de 132 chaînes de télévision et de radio selon le CSA, pour un bassin de population d’environ 3,5 millions de personnes.
Au-delà de l’agglomération marseillaise, les départements des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Provence, du Vaucluse, du Gard, de l’Hérault ont eux aussi été partiellement touchés ainsi qu’une petite partie du Var, toujours selon TDF.
« Les équipements ont été très touchés. Pour rétablir la diffusion dans les plus brefs délais, les équipes techniques mettent en place des alternatives. Toutes les solutions sont à l’étude », ajoute TDF qui espère une « remise en état opérationnelle rapide pour l’ensemble de la population concernée ».
De son côté, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) « déplore cette situation, qui affecte de très nombreux téléspectateurs et auditeurs dans une période où les médias audiovisuels, en particulier ceux diffusés par voie hertzienne, jouent un rôle essentiel dans la préservation du lien social ».
Une enquête a été ouverte par le parquet d’Aix-en-Provence sur le sinistre et confiée à la gendarmerie. TDF annonce aussi avoir porté plainte. Vers 2h30 dans la nuit de lundi à mardi, une ou plusieurs personnes se sont introduites sur le site, selon le procureur Achille Kiriakides, où elles ont provoqué cet incendie qui s’est propagé à l’ensemble du bâtiment.
Le site visé abrite aussi des antennes-relais de téléphonie mobile, mais pas de 5G, même si cela devrait être le cas à l’avenir. « Nous avons déjà été confrontés à des actes de malveillance cette année », a déploré mardi le directeur régional de TDF Sud-Est, Patrice Bargas, évoquant « des revendications assez disparates, certains contre la 5G, d’autres qui veulent s’en prendre aux médias, et obtiennent ainsi une certaine visibilité ».