Avis aux amateurs : Orange déploie les flics de demain dans ses « 5G Lab »

GR 100, le robot autonome de surveillance fabriqué par les Bordelais de Running Brains fait partie des projets qui expérimentent la 5G au sein du « 5G Lab » d’Orange à Eysines (Bordeaux Métropole)

Robot autonome de surveillance, télémédecine, vidéosurveillance : Orange teste la 5G dans son « Lab » bordelais
La Tribune, 20 avril 2022

« OK, c’est bien, mais à quoi ça sert ? » Que l’on soit chef d’entreprise ou simple particulier, c’est un peu la question que tout le monde se pose quand on en vient à parler de cette fameuse 5G tant vantée par les opérateurs télécoms sans que l’on n’en perçoive encore les applications concrètes. Et c’est pour répondre à ces interrogations qu’Orange déploie ces derniers mois des « 5G Lab » dans les grandes villes françaises. C’est à Eysines, dans la banlieue de Bordeaux, que le 8e « 5G Lab » vient d’ouvrir ses portes sur 200 m2 pour évangéliser les acteurs économiques, co-créer des cas d’usages et les tester.

Car une première précision s’impose : « La 5G, par définition, a été créée pour les usages BtoB ! », rappelle un cadre français de Cradlepoint, filiale d’Ericsson spécialisée dans la fabrication de routeurs 4G et 5G. Cette technologie d’avenir est en effet présentée comme la voie royale pour numériser tous les grands secteurs de l’économie, de l’énergie aux transports, en passant par l’automobile, la banque ou encore la santé. Avec Cradlepoint, qui compte cinq salariés en France dont deux à Mérignac, deux entreprises locales ont témoigné des potentialités de la 5G : Running Brains, marque de l’entreprise de robotique Génération Robots, elle-aussi basée à Mérignac, et Nomadeec, société bordelaise spécialisée dans la télémédecine notamment grâce à la réalité mixte.

« Le gros avantage de la 5G c’est sa fiabilité, bien plus que le réseau filaire, et sa capacité à offrir plus de débit et moins de latence. On peut facilement obtenir un débit de 1,1 Gbit/s avec un émetteur mobile de la taille d’une mallette », précise Alban Debeaupuis, le directeur régional de Cradlepoint. De quoi faire rêver la filière événementielle avec des outils, déjà sur le marché, de retransmission vidéo en direct, en haute-définition et à 360 degrés grâce à une caméra plus petite qu’un smartphone. Mais c’est dans la vidéosurveillance que Cradlepoint travaille actuellement avec Lignes d’Azur, le réseau de transports publics de la métropole niçoise : « Le projet vise à équiper 300 bus d’émetteurs 5G qui permettront la remontée de la vidéo en direct au central en cas d’incidents ou d’urgence. Une option inenvisageable sans s’équiper en 5G. »

La remontée de signaux vidéos de qualité en direct et à la demande, c’est aussi l’un des axes de travail de Running Brains pour son robot autonome de surveillance fabriqué en France. Baptisé GR 100, cet engin roulant déjà déployé en test chez Enedis est capable de patrouiller seul sur des sites industriels sensibles. « Il se localise et circule tout seul dans l’espace, de jour comme de nuit, et est équipé d’une caméra haute-définition et d’une caméra thermique pour faire des relevés réguliers de température. Chez Enedis, il réalise deux mesures de contrôle par jour au lieu de deux par an auparavant ! », détaille Jérôme Laplace, le directeur général. Sauf que tout cela fonctionne déjà parfaitement sans la 5G qui n’apportera donc pas de rupture mais plutôt des améliorations au GR 100.

« Ce que nous regardons actuellement avec Orange c’est le temps de latence réduit pour piloter la caméra à distance et la possibilité de pouvoir envoyer des flux vidéo en haute-définition en cas de besoin. Plus globalement, le fait d’avoir plus de bande passante va permettre de transmettre davantage d’informations et donc de développer de nouvelles fonctionnalités », s’enthousiasme le CEO.

Mais qu’en est-il pour les PME moins innovantes, qui ne sont pas positionnées par nature sur les drones, la réalité mixte, les véhicules autonomes ou les objets connectés ? Quelles sont, pour elles, les applications concrètes à court terme ? « On est encore au tout début de l’histoire de la 5G avec des expérimentations en cours plus que des usages largement adoptés », reconnaît Jean-Pierre Casara, d’Orange, qui renvoie aux conclusions du rapport sénatorial de 2018 sur le sujet. « Pour les petites entreprises et les PME, l’enjeu principal aujourd’hui est qu’elles puissent se projeter dans les fonctionnalités possibles, les comparer à leurs besoins et, le cas échéant, les tester en conditions réelles pour se les approprier. Les « Lab » d’Orange participent à cette logique mais quand on parle de 5G on pense évidemment d’abord à des secteurs tels que la santé, l’industrie et l’usine 4.0, les transports ou encore les médias », poursuit le responsable de l’innovation 5G.

L’accès au « 5G Lab » est gratuit pour les startups, PME, grandes entreprises et collectivités qui le souhaitent. Dans ses sept laboratoires français [neuf désormais], Orange indique avoir reçu 600 entreprises l’an dernier.


Les 5G Lab de Orange, destinés aux entreprises pour qu’elles y expérimentent leurs joujoux technologiques, se trouvent à :

Châtillon (92), 46, avenue de la République
Paris-La Défense (92), Tour B, 100-110 esplanade du Général de Gaulle à Courbevoie
Lyon (69) – à Charbonnières sur le site de l’Institut DIWII (Digital Intelligence Way for Industry Institute)
Lille (59) à Villeneuve-d’Ascq, sur le site Orange Grand Stade
Rennes (35) à Cesson-Sévigné sur le site Orange Atalante 2 Av. de Belle Fontaine
Toulouse (31) – à Balma sur le campus Orange Tolosa, 60 rue Saint-Jean
Bordeaux (33) – à Eysines, 33 route de Pauillac
Belfort (70), ZA Techn’Hom – bâtiment 11
Marseille (13), 600 m² au sein du Vélodrome

et aussi Bucarest (Roumanie), Anvers et Liège (Belgique) et Varsovie (Pologne).


Et en rab…
Un laboratoire pour expérimenter les bénéfices de l’edge computing avec un réseau 5G
Communiqué d’Orange, mercredi 22 septembre 2021 (extrait)

En partenariat avec Google Cloud, Orange 5G Lab s’ouvre aux entreprises, éditeurs et développeurs d’applications désireux d’explorer le potentiel de l’edge computing. C’est une opportunité pour permettre l’évaluation de cette technologie pour la mise au point des usages de demain.

L’edge computing est un cloud computing décentralisé qui déporte le traitement et le stockage des données au plus près des utilisateurs ou des machines qui les produisent et/ou les consomment. Les données ne transitent plus systématiquement par le réseau vers un datacenter central mais sont traitées en local, ce qui satisfait les exigences des nouveaux usages : délai de réponse réduit, de l’ordre de quelques millisecondes ; plus forte capacité de traitement de grands volumes de données sans saturer le réseau ; possibilité d’une sécurisation accrue des données sensibles et personnelles ; résilience accrue de l’activité, qui se poursuit même en cas de problèmes de connexion au cloud “central”.

Ces avantages intéressent les acteurs B2B (industrie, commerce, smart cities, santé) et ceux des applications grand public (smartphone, maison connectée, jeux en ligne, applications de réalité augmentée ou virtuelle). L’edge leur fournit des services en temps réel nécessitant une qualité de service garantie : pilotage de robots, de véhicules autonomes et de drones, analyse en temps réel de vidéos et reconnaissance faciale pour la vidéosurveillance ou la détection d’incendie, mesure de la qualité de production en temps réel dans l’industrie ou, à l’avenir, télémédecine et téléchirurgie.

Orange a conclu un accord de partenariat avec Google Cloud autour de la data, de l’IA, du cloud et de l’edge computing. Dans ce cadre, les deux partenaires inaugurent le 22 septembre, le premier Edge Computing Lab ouvert aux entreprises et aux développeurs pour mettre en œuvre et tester de bout en bout des services hébergés à l’edge sur la solution de Google Cloud et tirant parti des performances de la 5G d’Orange. L’objectif est clair : soutenir la maturation de l’écosystème de l’edge computing, et favoriser l’adoption de cette technologie par l’expérimentation en conditions réelles, facilitant le développement des usages.

Le laboratoire, situé sur le campus de l’innovation d’Orange à Châtillon, près de Paris, met à disposition un réseau 5G et un nœud d’edge computing basé sur la solution de Google Cloud. Composé de plusieurs micro-processeurs et puces graphiques pour fournir la puissance de calcul, ce mini-datacenter peut héberger des applications tierces et les rendre accessibles depuis des terminaux 5G mis à disposition. L’accès est ouvert sur demande à tous les développeurs et entreprises intéressés. Les projets qui font sens en termes de volumes de données à traiter, de besoins de faible temps de latence ou de sécurité renforcée sont privilégiés.