Deux-Sèvres ; nouvelles dégradations de matériel agricole sur fond de polémique sur l’irrigation céréalière
France3 Nouvelle-Aquitaine, 14 juillet 2022 (extrait)
C’est au petit matin de mercredi dernier que Philippe Leysenne a découvert l’acte de vandalisme sur sa parcelle de maïs sur la commune d’Arçais. Sur plus de 50 mètres, son tuyau d’irrigation a été sectionné à la hache ou au lapidaire à huit reprises. Ce système d’une valeur de 25 000 euros est désormais inutilisable.
La veille, ce sont deux autres enrouleurs à Mauzé-sur-le-Mignon qui avait subi le même sort. De même, un bassin de substitution à Chef-Boutonne, géré par la Caeds, la Compagnie d’aménagement des eaux des Deux-Sèvres, a été tailladé au cutter.
Evidemment, tous ces faits délictueux s’inscrivent dans ce qu’il faut bien appeler la guerre de l’eau deux-sévrienne. Depuis plusieurs années, on le sait, agriculteurs et militants environnementaux s’affrontent autour du très sensible dossier des « bassines » ou « bassins de substitution » *, cela dépend dans quel camp on se place. « Une plainte est déposée », confirme Philippe Leysenne : « Je pense que la violence n’est pas un mode d’expression normal. Imaginez, si aujourd’hui elle s’exprime vis-à-vis de l’irrigation, mais si elle s’exprime demain vis à vis de tout autre type d’activité, agricole ou autre, où est ce qu’on s’arrête ? »
* Ndlr : Depuis plus de 20 ans, le Marais poitevin est pris d’assaut par une poignée d’irrigants de l’agro-industrie céréalière (notamment du maïs) qui construisent des méga-bassines agricoles pour se garantir des volumes d’eau suffisants pour irriguer l’été lors des restrictions liées aux canicules, en pillant les nappes phréatiques.