Trois personnes mises en examen pour les incendies des Cars et d’Enedis en Haute-Vienne
Le Populaire, 18 juin 2021
Le parquet de Limoges a communiqué, ce vendredi soir, sur les suites données aux six interpellations réalisées mardi 15 juin, en Haute-Vienne et en Creuse, dans le cadre des enquêtes sur les incendies criminels des véhicules d’Enedis à Limoges (février 2020) et du relais TDF des Cars (janvier 2021).
Sur les six personnes interpellées, trois ont été libérées sans aucune charge, trois autres ont aussi été relâchées, mais placées sous contrôle judiciaire. Après avoir été déférées devant les magistrats, deux d’entre elles ont été mises en examen pour destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la Nation. La troisième a été mise en examen uniquement pour association de malfaiteurs.
Une quarantaine d’enquêteurs
Les enquêteurs de la police judiciaire et ceux de la section de recherches de la gendarmerie, sous l’égide de deux juges d’instruction, ont mené « un important travail d’enquête et de surveillances pendant plusieurs mois, mobilisant une quarantaine d’enquêteurs », précise le parquet.
La section de recherches de Limoges a dédié une cellule d’enquête mise en place par le Blat (bureau de lutte antiterroriste) de la direction générale de la gendarmerie, composée de six militaires issus de la section de recherches et des unités de gendarmerie de la Haute-Vienne pendant cinq mois. Pour sa part, la police judiciaire de Limoges a engagé un groupe chargé de la répression des activités criminelles et de banditisme composé de six enquêteurs spécialisés.
Traces ADN et filatures
La sous-direction antiterroriste a apporté, toujours, selon le parquet, « un support technique (téléphonie, cyber-investigation…), un travail d’analyse et a engagé des unités spécialisées de surveillance et de filatures sur le terrain ».
L’ADN d’une des personnes incriminées a été découvert sur les sites des incendies criminels. Un autre mis en examen aurait reconnu les faits.
La peine encourue est de vingt ans de réclusion criminelle pour les deux auteurs principaux présumés et dix ans pour la personne poursuivie pour association de malfaiteurs.
Un comité de soutien aux interpellés du 15 mai s’est monté, contestant les moyens selon lui disproportionnés pour les interpellations et l’assimilation des interpellés à « l’ultragauche ». Il appelle à manifester ce samedi 19 juin à Limoges.