Dans la nuit du 8 au 9 octobre 2025, nous avons mis le feu à l’armoire électrique d’un feu de signalisation ferroviaire, entre les gares de Mézidon-Canon et Caen, dans le sens Paris-Caen.
Le but de notre action était de perturber le trafic ferroviaire entre Paris et Caen pour empêcher la bonne tenue des Assises Nationales de l’Intelligence Artificielle, qui ont eu lieu à l’université de Caen le jeudi 9 octobre. Nous voulions provoquer des retards et des annulations de train pour gêner la venue d’intervenants à cette journée de propagande pro-technologie et bouleverser le train-train quotidien de l’ordre établi.
Le sabotage a bien fonctionné puisque les médias signalent des retards sur la ligne Paris-Caen-Paris toute la journée de jeudi, dans les deux sens, à cause de l’incendie qui « a mis hors-service le système de signalisation »*. Lire la suite
Deux écoles privées caennaisses visées par des tags anti-militaristes et anarchistes Trognon, 6 septembre 2025
En cette semaine de rentrée des classes, deux établissements scolaires privés caennais, qui proposent l’option « classe défense », ont reçu de la visite.
La presse locale a fait état de tags anarchistes sur l’Institution Sainte-Marie, découverts le jour de la rentrée, lundi matin. On pouvait lire sur la façade de l’établissement scolaire (école-collège-lycée) les inscriptions « Non aux classes défense » et « Ni dieu ni maître ». Plus loin dans la rue, il est aussi écrit « A bas toutes les armées ».
Un autre établissement privé, l’Institution Saint-Joseph (maternelle-primaire-collège), qui lui aussi propose l’option « classe défense », a également reçu de la visite dans la semaine, voyant sa façade recouverte des inscriptions « Non aux classes défense », « Guerre à la guerre » et « Ni dieu ni maître ». Depuis la rentrée 2025, les collégiens et collégiennes peuvent suivre un parcours « défense » au sein d’une classe de 29 élèves de 3e, en partenariat avec l’armée française. Lire la suite qui détaille le dispositif Classes Défense
Un nouveau bouquin est dispo, qui est en réalité une compilation de textes et brochures. Il est dispo de la main à la main à prix libre, et dans quelques distros ici et là. Il est aussi dispo en ligne chez Lutines Séditions. Ci-dessous, l’intro et le sommaire.
L’extinction des lucioles
Dans son livreContre le Léviathan, contre son histoire, Fredy Perlman dit qu’à bien des égards, nous sommes des dépossédés. Nous ne savons plus écouter les plantes pousser, ressentir cette croissance par tous les pores de la peau. Nous sommes étrangers à ce monde. Nos ancêtres étaient à l’inverse des possédés. Ils savaient danser autour du feu et être présents au monde. Ils connaissaient la joie de la possession – pas la possession des choses, mais celle de l’être. Je ne sais pas pourquoi, mais à la lecture de ce passage, il m’est revenu des souvenirs d’enfance avec mon frère et mon cousin, lorsque nous parcourions la campagne près de chez ma grand-mère. Nous ne connaissions alors pas ce qu’était une nuit noire. Déjà, le peu de lumière artificielle permettait d’observer le ciel étoilé. Il y avait aussi un peu partout des vers luisants, qui éclairaient la nuit. Il n’y en a plus guère aujourd’hui.
Il m’apparaît que ce déclin est un signe explicite de l’appauvrissement généralisé que provoquent les ravages de nos sociétés modernes, capitalistes et industrielles. Il ne s’agit pas seulement d’une destruction du vivant, mais aussi de nos capacités d’imagination.
Quelles peuvent être les rêves des enfants dans un monde de plus en plus artificialisé, pollué, dominé par des esprits de caserne et de profit ? L’extinction des lucioles, c’est un peu le reflet du désastre ambiant dans lequel on s’embourbe.
Cliquer sur l’image pour ouvrir le PDF de la brochure (23 pages A3)
Bulletin Antinucléaire D’Anarchistes BOUM (badaboum), n°3, juin 2025, A3 46 p.
Édito
Ceci est un bulletin anarchiste contre le nucléaire. Ce bulletin est tiré pour la première fois en mars 2024, dans un contexte de développement accru de l’industrie nucléaire dans le monde, et, avouons-le, dans une ambiance morose d’affaiblissement des luttes et de la critique anti-nucléaire. De fait, une partie du mouvement s’est davantage repliée sur des logiques cogestionnaires de l’existant et sur la recherche d’alternatives. Si nous avons voulu nous lancer dans la création d’un pareil papier, c’est parce que nous sommes un certain nombre à ne pas nous résoudre à accepter cette situation. À ne pas vouloir vivre sous le joug d’un autoritarisme industriel dévastateur. C’est par l’action directe (sous toutes ses formes), que nous envisageons d’en finir avec lui. Sans forcément grand espoir mais avec détermination.
Caen (Calvados), nuit du 21 au 22 avril 2025, 3h : cinq voitures du SPIP partent en fumée
Attaques de prisons : Caen, Isère, Fresnes, Oise… L’administration pénitentiaire de nouveau ciblée dans la nuit
Le Parisien, 22 avril 2025 (extrait)
Selon nos informations, de sources sécuritaire et policière, cinq véhicules administratifs ont été incendiés sur le site du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Caen (Calvados) vers 3 heures du matin. Une voiture a été prise pour cible sur un parking clos, et les flammes se sont propagées à quatre autres véhicules. Ces derniers ont été entièrement brûlés et un cinquième partiellement. Aucune autre dégradation et aucun tag n’ont été observés. Il s’agit des voitures de liaison des agents, et tous étaient garés sur un parking protégé par un grillage dans le quartier de la Folie-Couvrechef.
À Fresnes (Val-de-Marne), de source policière, un agent pénitentiaire a été intimidé alors qu’il quittait son service à la maison d’arrêt. Un véhicule dans lequel se trouvaient cinq personnes a brusquement freiné devant le surveillant en lui demandant de baisser la vitre. « Surveillant, surveillant, tu as peur maintenant », a déclaré un des occupants, pendant qu’un autre filmait la scène. La victime a affirmé avoir reconnu l’un des individus, qui serait un ancien détenu de la maison d’arrêt de Fresnes. Des rondes et des patrouilles ont été mises en place par la police municipale à proximité du domicile de l’agent pénitentiaire. Lire la suite
Depuis novembre 2024, la lutte antinucléaire dans la Manche et le Calvados fait l’objet d’une pression (à défaut d’une répression) dont nous avions quelque peu perdu l’habitude dans l’ouest.
Déjà, d’aucun pouvait être surpris des imposantes forces de gendarmerie et de police mobilisées par la préfecture de la Manche pour la manifestation organisée par le collectif Piscine nucléaire stop le 18 juin 2022 quand 800 personnes (et presque autant de forces de l’ordre) se sont réunies à Cherbourg pour manifester contre le projet de piscines nucléaires à la Hague. Ce que la Presse de la Manche avait alors qualifié d’« important dispositif de sécurité [est] déployé depuis maintenant plusieurs heures », soit bien avant le début de la manifestation.
A.P.A.C.H.E.est une association créee lors d’une lutte de chômeur-euses et de précaires occupant depuis plus de 20 ans le local appartenant à Caen la mer Habitat (CLMH) au 35 boulevard Poincaré. Elle organise régulièrement des causeries et projections-débats (contre la guerre, contre le nucléaire, sur la question algérienne, sur des luttes en cours ou passées, etc.), héberge une bibliothèque libertaire, diverses revues et brochures subversives. C’est aussi un lieu d’organisation pour les luttes, sur des bases anarchistes, c’est-à-dire sans chef, par nos propres moyens et avec comme perspective une rupture avec cette société reposant sur le fric et la hiérarchie. Le local a par exemple permis de se réunir au moment du mouvement contre la réforme des retraites en 2023 ou de la lutte dite des Gilets jaunes en 2018. C’est aussi un lieu d’entraide, avec une mutuelle de pognon pour faire face aux coups durs, une mutuelle d’outillage, et un espace de solidarité avec les personnes incarcérées, les sans-papiers et les chômeur-euses niquées par l’administration
Mardi 19 novembre, deux compagnons sont interpellés en plein centre-ville de Caen par plusieurs équipages de flics dont la BAC. Après une fouille rapide du véhicule avec lequel ils circulent et une prise d’identité autorisées par un arrêté exceptionnel couvrant le secteur de la gare, ils sont embarqués au commissariat central.
Sur place, les flics les informent qu’ils sont placés en garde à vue pour « entrave à la circulation d’un train ». Ils apprennent alors que leur voiture a été aperçue près de deux heures plus tôt à proximité des voies de chemin de fer qui traversent la ville. Ils devineront que les flics les soupçonnent d’avoir voulu stopper ou ralentir un transport de déchets nucléaire CASTOR se dirigeant vers l’Allemagne. En effet, la veille 4 colis Castor contenant des combustibles nucléaires retraités à La Hague ont été acheminés au terminal de Valognes. Ce 19 novembre, le convoi s’est élancé vers Philippsburg encadré de flics, en passant par Caen. Depuis quelques semaines, un appel à mettre des bâtons dans les rails de l’industrie nucléaire circule sur des sites militants.
Bulletin Antinucléaire D’Anarchistes BOUM (badaboum), n°2, octobre 2024, 32 p.
Editorial
Ceci est un bulletin anarchiste contre le nucléaire. Ce bulletin est tiré pour la première fois en mars 2024, dans un contexte de développement accru de l’industrie nucléaire dans le monde, et, avouons-le, dans une ambiance morose d’a aiblissement des luttes et de la critique anti-nucléaire. De fait, une partie du mouvement s’est davantage repliée sur des logiques cogestionnaires de l’existant et sur la recherche d’alternatives.
Si nous avons voulu nous lancer dans la création d’un pareil papier, c’est parce que nous sommes un certain nombre à ne pas nous résoudre à accepter cette situation. A ne pas vouloir vivre sous le joug d’un autoritarisme industriel dévastateur. C’est par l’action directe (sous toutes ses formes), que nous envisageons d’en finir avec lui. Sans forcément grand espoir mais avec détermination.
L’idée pour ce bulletin est d’y faire vivre une critique anti-autoritaire, anarchiste, de la société nucléaire, et de causer des résistances que rencontre cette dernière. Et s’il nous paraît essentiel de lutter en ce sens, c’est notamment parce que le nucléaire constitue, du moins en France, un pilier majeur de l’Etat et du capital, des structures sociales que nous voulons abattre. Parce que la société telle qu’elle est nous est insupportable, parce qu’en finir avec la société capitaliste et industrielle est impossible tant qu’existe le nucléaire, nous choisissons, comme d’autres avant nous, d’attaquer cette industrie stratégique. Lire la suite de l’édito et le sommaire
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[Reçu par mail, 14 septembre 2024]
Ni dieu, ni maître, ni ordre moral, Caen, août 2024, 24 p.
La critique des religions a toujours été considérée comme un point de départ des perspectives d’émancipation. Pourtant, cette critique a du plomb dans l’aile. Pour certains et certaines, il faudrait même la passer sous silence dans certaines conditions. La brochure « Ni dieu, ni maître, ni ordre moral », entend renouer avec cette critique. C’est d’autant plus urgent que les religions sous leurs diverses tendances fanatiques contemporaines (évangélisme, islamisme, etc.), mais aussi leur pendant nationaliste et de défense des valeurs occidentales, reprennent du poil de la bête et accompagnent les virages les plus autoritaires et la brutalisation des rapports sociaux en cours. L’anarchisme propose quant à lui la révolution sociale, pendant laquelle « les crucifix et les saints seront jetés au feu, les calices et les hosties convertis en objets utiles, les églises transformées en salle de concert, de théâtres ou d’assemblées, ou, dans le cas où elles ne pourraient servir à ce but, en grenier à blé et en écuries à chevaux », et donc d’en finir avec le cadre religieux et identitaire pour laisser place au débordement de la vie et à l’expression de la liberté.
La brochure sera présentée au local Apache (Caen) le samedi 21 septembre à 17h30.
On a diffusé ce tract anti-nucléaire le 22 mai à l’entrée d’une soirée de conférences sur le climat à l’université de Caen (en présence de François Gemenne, membre du GIEC), et le 25 mai lors de la marche pour le climat à Caen.
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Et le nucléaire dans tout ça ?
L’expérience ordinaire rappelle tous les jours la dégradation générale des possibilités de vie sur Terre. Dans quelques dizaines d’années, le sol, l’eau et l’air seront encore plus empoisonnés, une partie des terres immergées et une quantité énorme d’espèces ne seront plus que des souvenirs. La sécheresse est d’ores et déjà une réalité palpable, même dans les régions tempérées. Le désastre est notre lot quotidien. Et dans cette affaire, il n’y a rien à attendre des gouvernements pour améliorer les choses et changer de cap, et pour cause : ils font partie du problème.
C’est avec effroi que nous constatons que le feu atomique est présenté comme la solution au réchauffement climatique. Et ce tour de force des plus cyniques semble fonctionner dans une partie importante des marcheurs et marcheuses pour le climat qui relaient, sans mentionner ses complicités avec l’industrie nucléaire, le discours de Jean-Marc Jancovici.
Pourtant, les mouvements « écolo », s’ils sont un tant soit peu sérieux et conséquents, ne peuvent pas passer à côté de la critique du nucléaire. Les catastrophes de Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima ont montré les dangers sanitaires et environnementaux de cette industrie – sans oublier Hiroshima et Nagasaki, car le nucléaire est toujours civil et militaire. D’ailleurs, alors que les gouvernements essayaient jusqu’à présent de cacher le fait que l’objectif de développer l’industrie nucléaire soit d’abord de s’assurer la possibilité de faire la bombe atomique, ils ne s’en cachent même plus aujourd’hui. C’est ainsi que Macron a annoncé publiquement que l’armée allait utiliser la centrale nucléaire de Civaux pour produire du tritium pour la bombe atomique. Le but est de nous habituer à une ambiance belliqueuse et patriotarde. Lire la suite
Le 15 avril 2024, le placard internet de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) de Caen a été incendié pour lutter concrètement contre le nucléaire.
C’est une institution bidon : il n’y a pas de nucléaire sûr. L’intensification du nucléaire va débuter par le démarrage de l’EPR de Flamanville, autorisé par l’ASN, pour toujours plus de production destructrice et de contrôle social.
Des mines aux déchets, crève la société nucléaire.
De toute façon, on aime ni le nucléaire, ni les gendarmes, alors autant attaquer le soi-disant « gendarme du nucléaire ».
Bulletin Antinucléaire D’Anarchistes BOUM (badaboum), n°1, mars 2024, 52 p.
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Bulletin Antinucléaire D’Anarchistes BOUM : ce bulletin regroupe un florilège de textes salvateurs face à une offensive majeure des nucléocrates désormais grimés en défenseurs de l’écologie. Des textes (re)publiés dans le contexte du cortège autonome présent au sein de la manifestation antinucléaire du 23 mars 2024 à Caen.
En 2016, l’État français lance un plan de construction de nouvelles prisons, pour ajouter 15 000 places d’enfermement à celles déjà existantes. A ce plan s’ajoute le projet de construire 3 000 nouvelles places en Centre de Rétention Administrative d’ici 2027.
Ici, c’est à Ifs qu’un nouveau centre pénitentiaire a été construit, puis inauguré en octobre 2023. Le mois suivant, 306 prisonnier-es sont transféré-es dans la nuit et par surprise de l’ancienne maison d’arrêt de Caen jusqu’à la nouvelle taule, qui compte 551 places et les dernières merveilles du contrôle technologique, évidemment. A la fin de l’année dernière, un prisonnier mineur est mort à l’intérieur de ces murs flambant neufs.
Mais ce n’est pas tout. En décembre 2022, dans le cadre du même plan, une Structure d’Accompagnement vers la Sortie (SAS) de 90 places a aussi été inaugurée à Caen. Les SAS sont des prisons comme les autres, à ça près que le ministère de la Justice communique activement pour expliquer que ces enceintes entourées de hauts murs et de barbelés sont différentes puisque pensées comme des tremplins vers la sortie et la réinsertion. En vérité, les SAS sont des taules supplémentaires pour enfermer toujours plus de monde et maintenir en place l’ordre social. Lire la suite
Le 21 août à Colombelles, près de Caen, une borne de recharge électrique MobiSDEC a été sabotée avec de la mousse expansive. C’est la même borne de recharge qui avait été sabotée le 31 mai dernier, une action revendiquée dans un communiqué.
La mousse a été répandue à la fois sur les deux prises qui donnent accès au chargement (ces prises sont protégées par une trappe mais il y a un petit interstice en bas de celle-ci qui permet d’insérer la valve pour diffuser la mousse à l’intérieur, directement sur la prise de chargement) et sur les terminaux de paiement par carte. Cette technique permet de rendre inutilisable la borne dans l’immédiat, mais selon la réactivité des autorités, une borne de recharge sabotée de la sorte peut être rapidement remise en état de marche (une question de jours ou de semaine). D’où la nécessité de s’attaquer régulièrement à la même infrastructure, où d’imaginer d’autres manières de faire… avis aux amateur-ice-s. Lire la suite