Archives par mot-clé : Los Álamos

Chili : triple attaque explosive contre des infrastructures critiques

Los Álamos (Chili), 9 juin 2023. Le pylône de la ligne à haute-tension n’a pas tenu le choc face à l’attaque

En l’espace d’un long week-end, trois attaques explosives sont venues frapper différentes infrastructures critiques du Chili, et pas n’importe lesquelles. Le vendredi 9 juin 2023, ce sont en effet deux pylônes de lignes à haute tension qui ont d’abord été touchés. L’un à l’aube sur la commune de Placilla, située à une dizaine de kilomètres à l’est de Valparaíso, où se trouvent précisément les plus grandes installations portuaires et industrielles du Chili. Et le second vers 23h sur la commune de Los Álamos (région de Bío Bío), qui n’est autre que la commune où se trouvent les bases des forces spéciales des carabiniers et de la marine, soit un des centres de la politique répressive chilienne. Si le premier pylône, dont deux des quatre barres de soutien ont été endommagées, est resté debout, le second s’est par contre effondré au sol, coupant le courant entre Cañete et Tirúa dans la zone de Los Álamos.

Quant à la troisième attaque, elle s’est produite mardi 13 juin vers 3h du matin contre le pont ferroviaire qui passe au-dessus de la rivière Itata, situé dans la région de Ñuble. Ce dernier, dont les traverses ont sauté et des rails été brisés par l’explosion, sert au passage de trains de marchandises, et en particulier à la circulation des matières premières comme les milliers d’eucalyptus industriels destinés à alimenter l’usine de pâte à papier Nueva Aldea de l’entreprise Arauco (groupe Angelini). Cette ligne de train propriété de la société de chemin de fer nationale chilienne (EFE) était exploitée par Ferrocarril del Pacífico (Fepasa), principale entreprise de transport ferroviaire de marchandises dans la zone centre-sud du pays.

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Los Álamos (Chili) : « le développement capitaliste n’est pas compatible avec la vie des Mapuches »

Los Álamos (Chili), 28 avril 2022 : trente-trois camions et engins de chantier détruits par les flammes lors d’une attaque contre l’industrie forestière

Jeudi 28 avril 2022, un groupe de 40 personnes du groupe Resistencia Mapuche Lavkenche (RML), a attaqué au petit matin plusieurs entreprises d’exploitation forestière sur la commune de Los Álamos, dans la région de Bío Bío (Chili). Trente-trois camions-bennes, tractopelles, chargeurs frontaux et autres camionnettes ont été livrés aux flammes en moins de trois heures, tandis que les deux voies d’accès aux entreprises (route de Trongol et chemin de Pilpilco) était barrées soit par des camions en feu déplacés là, soit par des barrages d’arbres abattus. Cette attaque coordonée a été décrite par la presse chilienne comme la plus importante « depuis la reprise de la lutte violente par les groupes radicaux mapuche en 1997».

Inutile de dire que les entreprises de dévastation de la forêt (comme l’Asociación de Contratistas Forestales) ont immédiatement réclamé la prolongation de l’état d’urgence instauré en octobre 2021 dans tout le Sud du Chili, qui avait pris fin le 16 mars dernier avec le nouveau gouvernement – de gôche – de Gabriel Boric. Il faut en effet souligner qu’au nord du Chili, un même état d’urgence (Estado de Excepción) avec intervention de militaires pour appuyer la police, instauré cette fois en février dernier, a par contre été maintenu à la frontière avec la Bolivie et le Pérou. Mais l’arrivée de migrants pauvres en provenance du Vénézuela au nord, n’est pas la lutte prolongée d’une partie des mapuche au sud pour récupérer la terre et en chasser les exploiteurs, avec laquelle l’État chilien tente de rétablir le dialogue. Et ce n’est pas la nouvelle ministre de l’Intérieur Iskia Siches qui le démentira, elle qui le 15 mars, lors de ses premiers jours en fonction, avait eu la mauvaise idée de vouloir apaiser le conflit par un geste symbolique, en se rendant dans la communauté de Temucuicui (région d’Araucanía) afin de rencontrer le père de Camilo Catrillanca, un jeune paysan abattu d’une balle dans la tête en novembre 2018 par le Groupe d’opérations spéciales des carabiniers chargé de rétablir l’ordre.
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