Seize millions de touristes… et autant de suspects potentiels. Les spécialistes du monde du renseignement s’inquiètent de l’arrivée possible, cet été, d’agents venus de l’étranger pour mener des missions de surveillance, voire de recrutement. Les Jeux olympiques représentent « une aubaine pour les espions du monde entier », prédit l’un d’eux, qui les imagine avec une couverture de simple touriste, ou… d’athlète doté d’une autre mission que de rapporter une médaille. « Les services de contre-espionnage seront, quoi qu’il arrive, débordés », annonce un autre.
En France, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) assure ce fameux contre-espionnage mais aussi l’antiterrorisme, le suivi de l’ultragauche, de la fachosphère ou encore de l’écologie radicale. Ces milieux aux nombreux « fichés S » pourraient être tentés de s’emparer de l’événement [les Jeux Olympiques] pour servir leur cause. Depuis mars, le niveau « urgence attentat » est déclaré sur l’ensemble du territoire national, soit le degré d’alerte le plus élevé du plan Vigipirate.
Filer un seul suspect pendant 24 heures mobilise 18 agents. Entre les délégations et les fans, chaque nation pourrait essayer d’échapper à des effectifs trop courts en jouant sur le nombre. Et, pourquoi pas, en multipliant les leurres : des individus qui adopteraient des conduites erratiques, proches de lieux sensibles, afin d’attirer l’attention de leurs chaperons pendant quelques jours et laisser libre champ aux véritables infiltrés…
[Extrait du Parisien, 16 juin 2024, « Paris 2024, nid d’espions ? »]