Paris/Bordeaux : premières comparutions après la manif (mis à jour)

Commerces vandalisés à Bordeaux: prison ferme, sans mandat de dépôt
Ouest France, 2 décembre 2020

Un Bordelais de 19 ans a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, ce mardi. Samedi dernier, il a participé au vandalisme de vitrines de magasins de la rue Sainte-Catherine, en marge de la manifestation de La Marche des Libertés.

Dix-huit mois de prison, dont six mois de prison ferme et douze assortis d’un sursis probatoire de trois ans comprenant des obligations de soins, de travailler et de réparer les préjudices. Telle est la peine à laquelle a été condamné, ce mardi, un Bordelais de 19 ans. Il était jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour avoir participé aux dégradations commises samedi dernier, dans le centre de Bordeaux, en marge de la manifestation « La Marche des Libertés ».

Le tribunal n’a pas délivré de mandat de dépôt contre ce jeune homme au casier vierge, renvoyant vers un juge d’application des peines l’exécution de la partie ferme.

Vers 16h30, samedi, tandis que la manifestation autorisée qui avait réuni 10 000 personnes, venait de s’achever dans le calme sur la place Pey-Berland, plusieurs centaines de manifestants avaient continué à défiler dans les rues du centre-ville, en dehors de l’itinéraire prévu. Ce second cortège avait emprunté la rue Sainte-Catherine, principale artère commerçante de la ville qui était bondée pour ce premier jour de réouverture des commerces après un mois de confinement. C’est là que des [individus] étaient passés à l’action, s’acharnant sur les vitrines des Galeries Lafayette, de H&M, de McDonald’s et de la Fnac.

Les images, tournées avec des smartphones par des passants et témoins, ont fait le tour des réseaux sociaux. Des vidéos, avec celles des caméras de surveillance de la Ville, qui ont permis l’identification du prévenu, filmé en train de donner de grands coups de pied et de barre de fer sur les vitrines des enseignes visées et d’allumer un feu de poubelle sur le cours Alsace-Lorraine. Il a été arrêté deux heures plus tard, non loin de là, dans le quartier Saint-Michel.

Face à ses juges, le jeune homme a reconnu les dégradations, mais contesté toute préparation, expliquant avoir « suivi le mouvement » et avoir « été emporté par l’effet de foule ». Il a été relaxé de la poursuite de participation à un groupement violent, comme le demandait son avocate Me Nathalie Noël, mais déclaré coupable du reste. Le tribunal a prononcé deux peines complémentaires: une interdiction de manifester pendant deux ans et une interdiction de paraître aux Galeries Lafayette pour une même durée.

Dix-huit mois de prison, dont dix assortis d’un sursis, et un maintien en détention avaient été requis.


Loi «Sécurité globale» : un homme de 23 ans, soupçonné d’appartenir au «black-bloc», condamné à 6 mois de prison avec sursis
Le Figaro, 30 novembre 2020 (extrait)

Samedi 28 novembre, la manifestation parisienne contre le projet de loi «Sécurité globale» a été émaillée de violences. Trois personnes arrêtées comparaissaient lundi devant le tribunal.

A., 23 ans, a été condamné lundi 30 novembre à six mois de prison avec sursis – avec un sursis probatoire de 2 ans – pour avoir participé à un groupement en vue de commettre des violences et des dégradations. Il a été interpellé avant même d’avoir rejoint la manifestation. Venu d’Evreux, il est accusé d’avoir participé sciemment à un groupement en vue de dégrader des biens. Ces accusations sont aggravées par le marteau – considéré comme une arme de catégorie B – qu’il avait dissimulé et accroché dans son dos avec du ruban adhésif.
Sur les deux autres prévenus qui se sont présentés avant A., la présidente, le procureur de la République, les avocats ont tout de même posé des questions pour en savoir plus sur eux avant d’accorder le délai légal pour préparer leur défense.

Le premier, M., 24 ans, comparaissait pour violences et dégradations, on l’accuse d’avoir jeté des pavés sur les forces de l’ordre. Le second, L., est plus âgé, 43 ans. Selon le procès-verbal dressé après le visionnage des images de vidéo surveillance, il aurait asséné un coup de pied sur le bouclier d’un policier.

Tous deux seront jugés le 30 décembre prochain, et sont d’ici là interdits de manifestation.