En plein mois de juillet 2024, paraissait un article titré Grise mine dans les labos de la plaine du Pô…, qui revenait à la fois sur lesdites « Nouvelles techniques génomiques » (NTG) en cours de développement, et sur un fait promis à un bel avenir : le premier sabotage d’un essai à l’air libre de ces nouveaux OGMs. Un bel avenir de faulx et de pinces coupantes en effet, car pourquoi ce genre de sabotages s’arrêteraient-il en aussi bon chemin, alors que les mains qui manipulent les fameux ciseaux génétiques Crispr/Cas9 continuent, elles, à faire du vivant leur laboratoire à ciel ouvert ? Après les deux-cents plants de riz OGM 2.0 saccagés en juin à Mezzana Bigli (province de Pavie), nous voici donc face à une seconde bonne nouvelle en provenance d’Italie – ce qui n’est pas si courant.
Depuis le 30 septembre dernier, les blouses blanches du département de biotechnologie de l’Université de Vérone cultivaient avec amour une variété très spéciale de Chardonnay, plantée dans la Valpolicella, petite zone viticole située à l’est du lac de Garde. L’institution était plutôt fière de sa parcelle expérimentale au milieu des autres cultures de San Floriano, puisqu’il s’agissait rien moins que de « la première plantation en plein champ en Europe de vignes obtenues grâce aux technologies d’évolution assistée (TEA)*, confirmant l’avant-garde internationale de la recherche dans le secteur vitivinicole menée par [notre] groupe de génétique agricole » et bla bla bla. Oui, bla bla bla, parce qu’il faut peut-être parler de tout cela au passé, suite à la visite ravageuse rendue par un petit groupe d’inconnus à la parcelle universitaire, la nuit de mercredi à jeudi 12 février.