La Peyratte (Deux-Sèvres) : sabotage du projet d’éoliennes industrielles


Projet éolien contesté à La Peyratte : le mât de mesures mis à terre
Courrier de l’Ouest, 11 août 2025 (extrait)

Un projet éolien est loin de faire l’unanimité à La Peyratte, près de Parthenay, comme en témoigne un acte de malveillance constaté ce week-end. En effet, un mât de mesure de 110 m a été démoli et mis à terre à l’aide d’un engin de manutention appartenant à l’entreprise Vlok.

Les faits évoqués se sont vraisemblablement déroulés dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9 août 2025. La gendarmerie s’est déplacée samedi matin sur le site pour constater les dégradations. Elle a ouvert une enquête.

Ce mât avait été installé il y a peu pour une durée de 12 à 18 mois dans le cadre d’un projet de construction d’un nouveau parc éolien
sur le secteur. C’est la société H2air qui est chargée d’étudier ce projet d’installation d’éoliennes dans la commune de La Peyratte dans le secteur de La Goutte- Le Sable-La Pionnière, en limite des communes de Lhoumois et Oroux.


Les premiers contacts avec le maire et la municipalité de la Peyratte ont eu lien en 2023, avec la mise en place d’études de préfaisabilité. Une concertation avec les propriétaires et exploitants agricoles en 2024 a par ailleurs été engagée. Depuis, les études réglementaires sont en cours. Le 16 avril 2025, une permanence d’information, pas obligatoire, a été organisée à la salle municipale de La Peyratte afin de permettre à la population d’échanger avec les responsables d’H2air.
Ce jour-là, les responsables d’H2air ont indiqué que le projet prévoyait  3 ou 4 éoliennes de 180 à 190 m à bout de pales. Les résultats de l’étude répondront à ces questions. À ce jour il n’y a rien de défini .


Mât de mesure éolien abattu à La Peyratte : plus de 100.000 €
de dégâts

La Nouvelle République, 11 août 2025 (extrait)

Katia Ait Aissa n’a pu que constater les dégâts ce lundi 11 août 2025 à La Peyratte. « Il y en a pour plus de 100.000 €. » La responsable du développement ouest de la société H2air, porteuse du projet éolien controversé de La Peyratte, s’est rendue sur le site où le mât de mesure a été vandalisé dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9.

« C’est juste désolant. Ces gens ont pris d’énormes risques pour eux-mêmes. Comme pour un arbre, on ne sait où va tomber un mât de mesure quand on l’abat. Une partie de la structure en aluminium de plus de 100 m de haut est d’ailleurs retombée sur l’engin de chantier volé ayant servi à la destruction. C’est quand même dommage d’en arriver là. C’est violent. »

Incrédule, Katia Ait Aissa n’avait pas pris au sérieux les menaces plus ou moins voilées qu’elle avait reçues de la part d’opposants au projet. « Lors de notre permanence d’information avant l’installation, des personnes nous avaient dit que le mât ne tiendrait pas très longtemps debout. On ne voulait y croire. »

Les opposants au projet condamnent

Sur leur page Facebook, les opposants au projet regroupés dans l’association Zérolienne 79 se sont désolidarisés de cette action violente non revendiquée. « Bien que cet acte ne soit en aucun cas lié à notre association, Zérolienne condamne fermement toute forme de dégradation de biens, affirme l’association dans son communiqué. Ce geste, que nous ne cautionnons pas et dont nous ne connaissons pas les motivations, traduit néanmoins un profond sentiment de détresse chez certains citoyens. » Et de poursuivre. « Cet acte de sabotage, bien que regrettable […] traduit certainement un mal-être de certains face à la prolifération de projets dits de “ production d’énergie verte ”, souvent portés par des sociétés opportunistes, attirées par les subventions publiques et jouant sur la crédulité de certains élus ou propriétaires fonciers, en leur promettant des retombées financières illusoires. »

Une enquête et trois plaintes en cours

En tout cas après avoir mis en danger leur vie, le ou les auteurs risquent désormais gros sur le plan pénal. Cette dégradation ne s’est pas faite sur un coup de tête mais été pensée à l’avance. Le chariot élévateur télescopique utilisé pour abattre le mât appartenait à l’agence de Parthenay de la société Vlok qui l’avait loué à un entrepreneur en travaux publics. C’est sur un de ses chantiers proche du site que l’engin a été volé dans la nuit de vendredi à samedi avant, probablement, d’être utilisé dans la foulée pour abattre le mât. Les trois victimes (H2Air, Vlok et l’entreprise de travaux publics) ont porté plainte.