Berlin (Allemagne) : couper le jus au plus grand parc technologique d’Europe


À Berlin, un “attentat au black-out” est attribué à l’extrême gauche revendiqué par des anarchistes
Courrier International,  10 septembre 2025 (titre corrigé)

Le sud de Berlin a été touché par une panne massive d’électricité, liée au sabotage de deux pylônes électriques, mardi 9 septembre. Au lendemain de cette attaque, le journal allemand “B.Z.” revient sur les motivations du groupe anarchiste à l’origine de l’incident [NdSN : le communiqué de revendication, signé Quelques anarchistEs et titré « Attaque contre le complexe militaro-industriel – Black out dans le plus grand parc technologique d’Europe » se trouve ici].

“Attentat au black-out”, lit-on à la une du tabloïd B.Z., au lendemain d’une importante panne de courant qui a privé plus de 50 000 foyers d’électricité, dans le sud de Berlin. “Cette coupure géante est le résultat d’un sabotage commis mardi matin,rapporte le journal allemand. Deux pylônes électriques ont pris feu, un acte revendiqué peu de temps après dans une lettre publiée sur la plateforme numérique d’extrême gauche Indymedia.”

Les auteurs du communiqué, présentés comme des anarchistes, affirment avoir voulu mettre à l’arrêt l’un des plus hauts lieux du secteur de la tech en Europe : le parc Adlershof, qui accueille le Centre aérospatial allemand, des lieux de recherches sur l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies, ainsi que des entreprises comme Siemens ou encore Atos.

Des infrastructures stratégiques ciblées

“D’après les extrémistes, ces sites serviraient, par leurs recherches, le système militaro-industriel et l’exploitation des peuples et des ressources d’autres pays, accélérant ainsi la destruction de la nature, reprend B.Z.dans un second article. C’est pourquoi il faudrait, selon eux, s’en prendre aux infrastructures stratégiques comme les réseaux électriques, et cibler ainsi les principaux vecteurs de l’asservissement de l’être humain et de la nature.”

Mais les incendies, qui ont finalement été maîtrisés ce mercredi 10 septembre, ont aussi privé d’électricité des infrastructures essentielles, comme des maisons de santé et des casernes de pompiers. Sur sa une, B.Z. évoque des “seniors en danger dans leurs Ehpad” et des “écoles et [des] supermarchés fermés”. Les auteurs du sabotage ont d’ailleurs présenté des “excuses à demi-mot” aux citoyens touchés, assurant qu’ils ne souhaitaient initialement pas que leur action touche les zones résidentielles. Le 10 septembre au matin, 20 000 foyers étaient toujours privés d’électricité.