Brest (Finistère) : procès des incendiaires du local du PS


Bureaux du Parti socialiste incendiés à Carhaix :
de la prison ferme requise

Le Télégramme/Ouest France, 13 octobre 2025

Une femme de 39 ans et un homme de 31 ans comparaissaient, ce lundi 13 octobre, devant le tribunal judiciaire de Brest, pour avoir détérioré les bureaux du Parti socialiste de Carhaix, le 22 janvier 2025. Un incendie avait endommagé la devanture du local et des tags avaient été inscrits sur la façade du bâtiment.

Un autre dossier concernant une dégradation perpétrée à Poullaouen, le 9 novembre 2024, ne concernait que la prévenue, fonctionnaire à la mairie de Carhaix comme agent d’entretien notamment dans les écoles. Quant à son voisin de prétoire, intérimaire dans l’agroalimentaire, il était impliqué dans une dernière affaire notamment d’entrave à la circulation routière, à Plounéour-Ménez, le 10 septembre 2025.

Elle brûle un radar

Les deux prévenus ont été présentés comme « des militants rattachés à la mouvance Kreizh Breizh Antifascistes », mais c’est surtout la femme, mère de deux enfants, qui a retenu l’attention du président, Christophe Subts.

Il a d’abord évoqué l’affaire de Poullaouen. Le 9 novembre 2024, à 4h, les gendarmes sont sollicités pour l’incendie d’un radar mobile automatique sur la route départementale, par ailleurs tagué. Sur place, les militaires découvrent un ruban adhésif sur lequel sont retrouvées les empreintes digitales de la militante. Lors d’une perquisition à son domicile, des slogans contre l’État et 15 g de cannabis sont placés sous scellé. Ce lundi, la trentenaire a décidé de garder le silence quant à son implication dans l’incendie du radar mais l’État lui réclame 31 000 € pour sa réparation.

Ils incendient le local du PS qui ne vote pas une motion de censure

Le 22 janvier 2025, les gendarmes interviennent, cette fois, au centre-ville de Carhaix-Plouguer. Des pneus et des palettes sont en feu devant l’entrée de l’immeuble du Parti socialiste, sur lequel est tagué : « PS = SOCIAL TRAÎTRE ».

Les investigations conduisent les enquêteurs jusqu’aux prévenus. Lors d’échanges téléphoniques, il se surnomme « anarcoportuniste » et elle, « penncanard ». Dans l’un des messages que le magistrat a lus lors de l’audience, celle qui commande 21 bombes de peinture en quelques mois dit : « Il y a un pneu qui n’a pas pris. Je ne sais pas s’ils peuvent trouver des empreintes dans ces conditions ! ». À la barre du tribunal, elle a déclaré : « Je reconnais l’incendie et le tag. On voulait faire passer un message en réponse à la motion de censure que le PS n’a pas votée (NDLR : à l’Assemblée nationale) ». « C’était sur un coup de colère ! », a-t-elle répété.

« Vous vous rendez compte que si tout le monde agissait comme ça, on serait en guerre civile ! », s’est insurgé le procureur, Clément Jouen. Pour sa part, le trentenaire, a reconnu les faits : « C’était sur un coup d’énervement. J’ai conscience que ce geste aurait pu avoir de graves conséquences ! ».

Prison ferme et une exclusion de la fonction publique requis

A l’encontre des deux prévenus, le procureur a requis une peine de 18 mois de prison dont neuf avec sursis, pour l’incendie du local du PS. Le représentant du parquet a en outre demandé une privation des droits civiques pendant cinq ans, une exclusion définitive de la fonction publique et une interdiction de tout contact pendant trois ans.

Contre elle, pour les faits de l’incendie du radar mobile
de chantier de Poullaouen, un emprisonnement supplémentaire de 18 mois, dont 12 avec sursis a été sollicité par le procureur, plus l’obligation de rembourser les réparations, qui s’élèvent à 31 890 €.

Contre lui, pour le blocage
du rond-point à Plounéour-Menez le 10 septembre 2025 dernier, dans le cadre du mouvement « Bloquons tout », le procureur a requis  six mois de prison avec sursis et 300 € d’amende en plus : on lui reproche « une dissimulation volontaire » de son visage, « pour ne pas être identifié ».

Enfin, les deux sont poursuivis pour avoir refusé de donner leurs empreintes génétiques. L’affaire a été mise en délibéré. Le jugement sera rendu le 15 décembre prochain.


Complément

Une soirée de soutien est prévue le 1er Novembre au Dibar à Plougonver. Pour plus d’informations et organiser le soutien des camarades : anti-rep-kb@proton.me

[Indy Nantes, 29 septembre 2025]