Cachan (Hauts-de-Seine) : filmez donc, puisque ça arrange les flics… [mis à jour]

Violences contre la police le 28 novembre: un casseur [sic] en garde à vue
Le Parisien, 17 décembre 2020 (extrait)

Le casseur présumé a été interpellé dans l’ancienne caserne désaffectée de la gendarmerie de Cachan (Val-de-Marne) transformée en squat de l’ultragauche. Un repère notamment du mouvement Extinction rébellion, qui prône la désobéissance civile pour lutter contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique. Ce trentenaire, soupçonné de s’être attaqué aux policiers lors du rassemblement du 28 novembre contre le projet de loi sur la sécurité globale, a été immédiatement placé en garde à vue.
Les enquêteurs sont remontés jusqu’au suspect grâce à un minutieux travail d’analyse des vidéos de surveillance de la préfecture de police et de film amateurs diffusés sur les réseaux sociaux. Ils ont ainsi reconstitué tout le parcours du casseur. Selon une source proche du dossier, on apercevrait le manifestant jeter des projectiles sur les forces de l’ordre : bouteilles de verre, planche de bois…

Ce jour-là, trois policiers de la 32e Compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) avaient notamment été grièvement blessés, dont un gardien de la paix de 25 ans, roué de coups à terre place de la Bastille envahie par des fumées de gaz lacrymogène. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « violences en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et saisi la Sûreté territoriale de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). Il confirme qu’une personne a été placée en garde à vue ce jeudi pour« violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Après un travail technique important, notamment d’écoutes téléphoniques, les enquêteurs ont réussi à localiser le suspect déjà connu de la police. Selon nos informations, cet homme aurait notamment participé à un épisode de violences lors d’une manifestation de Gilets jaunes en 2019. Dans le squat, les enquêteurs ont découvert la parfaite panoplie du casseur : cocktail Molotov, lunettes et masques de protection… Les policiers ont surtout saisi les vêtements qui auraient été portés par le casseur le jour de la manifestation.


Loi «sécurité globale» : le procès d’un manifestant jugé pour violences contre des policiers renvoyé
AFP, 19 décembre 2020

Le procès d’un jeune homme accusé d’avoir frappé des policiers durant la manifestation du 28 novembre à Paris contre la proposition de loi Sécurité globale a été renvoyé au 25 janvier a appris l’AFP. Le prévenu, qui a comparu vendredi soir à l’issue de sa garde à vue, a été placé en détention provisoire à l’issue de l’audience, a précisé ce samedi 19 décembre une source judiciaire.

Interpellé jeudi 17 décembre à Cachan (Val-de-Marne), cet homme de 31 ans est soupçonné d’avoir participé aux heurts avec les forces de l’ordre place de la Bastille à la fin de cette manifestation qui avait été marquée par des affrontements violents. Un policier tombé à terre avait notamment été roué de coups par plusieurs personnes, avant d’être relevé par l’un de ses collègues. Le suspect avait été arrêté dans une ancienne caserne de gendarmerie occupée par le mouvement Extinction Rébellion et placé en garde à vue pour «violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique».

«On me dépeint comme un individu violent, un casseur de flic, alors que c’est loin d’être le cas», a-t-il notamment déclaré durant cette audience de comparution immédiate, après avoir demandé le report de son procès pour mieux préparer sa défense. Trois policiers blessés le 28 novembre place de la Bastille étaient présents au tribunal de Paris. «L’institution entière est choquée par une agression ultra-violente», a déclaré leur avocat, Jérôme Andrei. «On n’est pas sur un individu lambda», a estimé de son côté la procureure, détaillant «des faits qui se déroulent sur toute une après-midi».

Matteo Bonaglia, avocat de la défense, a lui dénoncé «une procédure plus que critiquable» et le caractère «politique» des poursuites, mettant également en doute les méthodes d’identification de son client par les forces de l’ordre. Selon une source proche du dossier, les enquêteurs se sont notamment appuyés sur les nombreuses vidéos ayant circulé sur les réseaux sociaux pour identifier le suspect.

Au total dans toute la France, 98 policiers et gendarmes avaient été blessés en marge de cette mobilisation du 28 novembre, qui avait rassemblé des dizaines de milliers de participants en France contre un texte jugé «liberticide».