Lyon/Bordeaux/Toulouse/Paris : quelques traces des manifs sauvages contre les fachos (et pas que)

Lyon, 12 juin. Statue de Louis XIV, place Bellecour

Lyon, 12 juin

Ce mercredi 12 juin 2024, près de 4 500 personnes se sont réunies dans les rues de Lyon pour protester contre la montée de l’extrême droite. Un rassemblement qui s’inscrit dans un contexte politique particulièrement tendu après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et l’arrivée de Jordan Bardella en tête des élections européennes. Malgré une importante présence policière, d’importantes dégradations ont été réalisées.

Les manifestants ont parcouru la Presqu’île de Lyon, du côté de la place de la République, avant de partir de l’autre côté de la place Bellecour, dans le quartier d’Ainay. Les premières dégradations se sont rapidement enchaînées, notamment avec la statue de Louis XIV de nouveau taguée. Les forces de l’ordre ont utilisé des grenades de gaz lacrymogène pour tenter de faire redescendre la pression, mais des participants à ce rassemblement se sont encore plus déchaînés. Les portes du commissariat du 2ᵉ arrondissement ont été fracturées, des tags également inscrits sur les portes. Le local de la fédération du Rhône des Associations Familiales Catholiques (AFC) a aussi été saccagé. Des commerces et des banques du quartier d’Ainay dans le 2e arrondissement ont été pris pour cible, des vitrines ont été brisées et des tags tracés sur des façades. Des tirs de mortiers ont aussi éclaté sur la place des Terreaux, sous les fenêtres de l’hôtel de Ville.
Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon (Nouveau Front Populaire), a condamné les actes perpétrés : « Hier soir, des policiers ont été la cible d’attaques et le centre-ville a subi d’importantes dégradations à Lyon. Je condamne ces actes violents qui n’ont pas leur place dans notre République. Tout mon soutien aux agents, aux commerçants et aux habitants ».

Lyon, 12 juin 2024
Lyon, 12 juin

Bordeaux, 10 juin

Secteur Victor-Hugo, rue Sainte-Catherine, cours d’Albret… de nombreux commerces – essentiellement des banques et de grandes enseignes – ont été pris pour cible dans la soirée du lundi 10 juin à Bordeaux. Quelques instants plus tôt, le rassemblement contre l’extrême droite initié sur la place de la Victoire venait de commencr en réunissant partis politiques et simples citoyens pour des prises de parole dans le calme.

Peu avant 21 h 30, les premiers actes de violences ont éclaté lorsqu’une partie des manifestants rassemblés sur la place de la Victoire s’est dirigée en direction du centre-ville. Le pas assuré mais d’abord calme, le cortège s’est vite scindé en deux. À l’avant, quelques cagoules enfilées. Le gros du convoi, lui, est resté plus loin et surtout plus calme. Et tout s’est d’abord joué sur cette branche avant du cortège, autour de la place Saint-Projet et de la rue Sainte-Catherine, puis vite dans le reste du centre-ville. Une déambulation hasardeuse, qui a laissé une minorité vandaliser une dizaine de vitrines, mais aussi panneaux publicitaires, caméras, affiches électorales

Bordeaux, 10 juin

Parmi les cibles attaquées, la presse régionale recense notamment un Crédit Agricole (cours Victor-Hugo), des supermarchés Carrefour et Intermarché (cours d’Albret), l’enseigne de café Starbucks (cours Victor-Hugo), mais aussi le bar Saint-Projet, bien connu pour accueillir des réunions de fachos (UNI, Action Française et autres), dont le propriétaire est le groupe Quatrès Hôtels-Cafés. Un peu plus loin, les murs du palais de justice et de l’École nationale de magistrature ont également été vandalisés.

Bordeaux, 10 juin 2024
Bordeaux, 10 juin 2024

Toulouse, 10 et 12 juin

Toulouse, un rouleau-compresseur chouré par les manifestants est de sortie…

Un rassemblement spontané a réuni 6 000 personnes, lundi soir, dans les rues de Toulouse. Les manifestants « antifascistes » ont protesté, alors que suite à la dissolution le Rassemblement national se trouve aux portes du pouvoir. Si tout s’est, dans un premier temps, déroulé dans le calme au départ des allées Jean-Jaurès, les choses ont dégénéré en soirée dans le secteur Saint-Cyprien et Patte-d’Oie. Même scénario mercredi soir pour une manifestation qui n’était ni autorisée, ni déclarée.

Les manifestations anti-RN se sont conclues « par des heurts, des incendies, des destructions de mobilier urbain, et même par l’usage d’un rouleau-compresseur à des fins de destruction. L’école TBS [une école de commerce], a notamment, subi de nombreuses dégradations […] De nombreux commerces ont eu leurs vitrines caillassées » relève le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Quant à mercredi « la manifestation s’est une fois encore terminée par des dégradations avec, notamment, une dizaine de containers incendiés sur le secteur Étienne Billières, Déodat de Severac, Croix de Pierre, Avenue de Lombez » ajoute l’édile.


Paris, 10 juin 2024. Place de la République.

Paris, 10 juin
(texte trouvé sur Paris-luttes)

Après l’annonce de la dissolution de l’assemblée par Macron, il y avait de nouveau un appel à se rassembler sur la place de la République à Paris ce lundi 10 juin à 20h. Comme la veille, les militant.e.s des partis de gauche étaient présent.e.s en nombre pour nous casser les oreilles avec leurs appels au « front populaire », en vue des prochaines législatives… Mais qu’est-ce qu’on s’en cogne de leur union ! Si on prend la rue c’est pas pour participer aux sales manœuvres politiciennes des partis et de leurs représentant.e.s, c’est justement pour refuser de leur déléguer nos vies ! Alors, de Glucksmann à Mélenchon, qu’ils aillent manger leurs urnes et leurs drapeaux, on ne cédera pas à leur chantage. On veut pas faire « barrage », on veut faire des barricades !

Face à cette situation déprimante, ce qui compte pour nous, en ce moment, c’est de se retrouver dans la rue, se rencontrer, se donner de la force en gueulant ensemble des slogans, zbeuler la ville des riches, se sentir solidaires face aux flics, se révolter ! Pour faire face aux fachos et leurs idées, on ne veut pas nous en remettre à un quelconque pouvoir, fusse-t-il de gauche, qui, comme tous les autres, utilisera ses flics, ses prisons, ses frontières, son armée, pour écraser toutes celles et ceux qui cherchent à échapper à son contrôle ou qui le remettent en cause… Au contraire, on cherche à lutter par nos propres moyens contre le racisme, le capitalisme, le patriarcat et le genre, en nous attaquant à leurs rouages partout où on les croise ! On cherche à affirmer notre volonté de vivre dans un monde sans États !

Ce lundi 10 juin, pendant qu’un groupe de fidèles porte-drapeaux est allé au siège d’EELV pour demander gentiment aux représentant.e.s du tout nouveau « front populaire » de ne pas les trahir (ce qui est pourtant le cœur de leur métier), des centaines d’autres ont préféré aller se balader joyeusement autour de la gare du Nord. Dans le cortège, malgré que ça ne fasse pas toujours l’unanimité, certain.e.s n’ont pas hésité à renverser/cramer des poubelles, taguer les murs, défoncer les panneaux électoraux sur le passage ou s’affronter aux flics ! Quel plaisir de retrouver un peu l’ambiance émeutière ! Les keufs ont finalement gazé à plusieurs reprises, puis les BRAV se sont rapprochés, et la manif sauvage s’est peu à peu éclatée en petits groupes. Mais ce n’est que partie remise, à bientôt dans la rue !

Tout le monde déteste les élections !Retour ligne automatique
À bas l’État, les flics et les fachos !

Quelques hurluberlu.e.s


D’autres photos de la manif à Bordeaux

Bordeaux, 10 juin 2024
idem
idem
idem, l’école nationale de la magistrature

[Synthèse de la presse régionale, 13 juin 2024]