[Le 24 avril dernier, le président nord-américain Donald Trump a signé un décret visant à autoriser l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, quoi qu’en pense l’AIFM (Autorité internationale des fonds marins). C’est comme cela que beaucoup de personnes ont découvert l’existence de l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC), qui s’est immédiatement déclarée prête à aller racler les fonds marins, mais aussi son actionnaire néerlando-suisse Allseas, qui emploie environ 4000 personnes dans le monde et possède la technologie-robot pour ce faire.
Située dans la zone industrielle de Pra de Plan à Châtel-Saint-Denis, dans le canton de Fribourg (Suisse), cette dernière a reçu une visite contondante la nuit du 16 au 17 juin : deux portes principales du bâtiment ont été fracturées, puis plusieurs sprinklers (extincteurs automatiques à eau) ont été détruits à l’intérieur, provoquant d’importants dégâts d’eau dans différents locaux et entreprises, tandis que des tags étaient apposés et plusieurs vitrines brisées. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de cette attaque contre l’exploiteur des mers Allseas, paru le lendemain sur Renversé.]
Petite visite à Allseas
Après des alertes scientifiques et quelques visites amicales et actions médiatiques depuis plusieurs années, après quelques déclarations mensongères d’Allseas, une action de décoration a embelli le siège de l’entreprise dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 juin 2025.
Les capitalistes et leurs relais politiciens misent sur l’extractivisme pour asseoir la puissance des régimes qu’ils contrôlent. Donald Trump, symbole d’une droite en pleine fascisation, a récemment autorisé l’extraction de minerais en eaux profondes (“deep sea mining”), y compris en eaux internationales. Cette exploitation serait une catastrophe pour la vie marine et aurait un effet catastrophique sur la biodiversité et le réchauffement climatique.
Comme souvent, la Suisse n’est pas en reste, et abrite des entreprises actives dans la destruction de l’environnement. Glencore et Allseas, par exemple, s’associent au canadien TMC pour se lancer dans le deep sea mining.
Allseas, qui a son siège à Châtel-Saint-Denis (FR), est un poids-lourd du secteur, et multiplie les tests en conditions réelles d’exploitation des fonds marins. Par ses actes, l’entreprise met en danger les conditions d’existence de la vie humaine. Ce comportement criminel ne doit pas être toléré, alors que nous vivons le réchauffement le plus rapide que la planète ait connu et un effondrement de la biodiversité d’une vitesse inégalée.
Nous espérons que les décorations sur les murs d’Allseas et l’innondation provoquée par les dégâts sur les douches-extincteurs feront réfléchir ses dirigeants, et inspireront d’autres personnes à s’engager pour préserver les fonds marins.
Ce n’était qu’un grondement, une vaguelette. Gare au tsunami qui pourrait venir si Allseas s’obstine.