Vingt-cinq ans après la signature de l’accord dit du Vendredi Saint, ayant « mis fin à 30 ans de guerre civile en Irlande du Nord » selon la formule consacrée, s’il est un endroit qui incarne aujourd’hui encore ce long conflit, c’est bien entendu Belfast. Car si quelque chose a changé dans cette ville meurtrie, ce n’est certainement pas la misère ni la permanence des murs érigés entre quartiers protestants et catholiques, mais plutôt le fait que des millions de touristes se pressent chaque année lors de voyages organisés pour y mater les fresques peintes à la gloire de tel ou tel martyr. Avant d’aller peut-être faire un tour du côté des célèbres jardins botaniques belfastois, ou plus certainement du musée du Titanic inauguré en 2012 pour le centenaire de son naufrage, à l’endroit même où le paquebot fut construit.
Et puisqu’il est ici question d’un Titanic faisant la fierté de ses habitants, autant filer la métaphore avec les ravages d’une société techno-industrielle qui semble presque laisser tout un chacun démuni. Ou pas. Ces derniers mois, au cœur même de la capitale nord-irlandaise, quelques anonymes ont en effet tenu à se rappeler au bon souvenir de l’iceberg technologique, en le frappant à cinq reprises.
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