Les salariés d’Essity s’insurgent contre un projet de boîtier
visant à leur faire respecter la distanciation sanitaire
La république du Centre/Le Monde, 13 janvier 2021 (extrait)
Le projet du groupe Essity, dont une usine se trouve à Arrabloy, commune associée de Gien, ne passe pas auprès des syndicats, qui sont unanimes. Pour eux, il n’est pas question que les salariés de l’entreprise portent un boîtier électronique visant à leur faire respecter la distanciation sanitaire, alors que la pandémie de Covid-19 perdure.
Essity a choisi un modèle de la société belge de technologie Phi Data – des boîtiers individuels numérotés portés par les salariés, qui s’attachent autour du cou ou à la ceinture. Ce dispositif « serait sans système de géolocalisation et non relié à des informations personnelles » assure la direction. Dès qu’un boîtier se trouve à moins d’une certaine distance d’un autre, il vibre ou émet un son pouvant atteindre 83 décibels, ou bien sa LED clignote. Cet événement, sa durée et son heure sont enregistrés.Si un salarié déclare être contaminé par le SARS-CoV-2, il est alors possible d’identifier par le traçage si d’autres boîtiers ont été « en contact » avec le sien.
Pour l’entreprise, qui compte près 2 800 salariés en France répartis sur huit sites, ce dispositif vise à « renforcer la sécurité des collaborateurs », en limitant « le plus possible tout risque de transmission du virus ». Les syndicats, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Dans un communiqué, la CFDT évoque « un système de contrôle particulièrement intrusif et infantilisant, comparable à celui qui dissuade les chiens d’aboyer ». D’après les organisations syndicales, l’entreprise Essity a déjà passé commande des boîtiers.
L’usine Essity d’Arrabloy, commune associée de Gien, est l’un des principaux sites du groupe suédois Essity en France. Chaque jour, près de 2,6 millions de rouleaux de papier toilette, essuie-tout et serviettes hygiéniques des marques Lotus et Nana, ainsi que 7 millions de mouchoirs y sont fabriqués.