Au plus profond de la nuit, la lune est la plus claire. Plongée dans l’effervescence écologiste et le sabotage anti-industriel dans les contrées allemandes, ed. Cahiers Takakia, été 2024, 36 p. A5
Quatrième de couverture
Début mars 2024, en plein milieu de la nuit. Près de Berlin, à Grünheide, tout s’arrête au sein de la giga-usine de fabricant de voitures électriques Tesla, récemment implantée au détriment d’une forêt. Les milliers d’ouvriers et d’ingénieurs assistent impuissants à l’arrêt des chaînes de production. En cause ? Le sabotage incendiaire de l’alimentation électrique de l’usine, revendiqué aussitôt par un groupe Volcan, contre le greenwashing du capitalisme et le progrès industriel. Les autorités allemandes et Elon Musk dénoncent les « écoterroristes ». Mais cette action n’est que le dernier épisode d’une escalade offensive contre la société techno-industrielle dans les contrées allemandes.
Au fil des dernières années, du nord au sud et de l’ouest à l’est, le pays d’outre-Rhin a connu une résurgence des « mobilisations pour le climat », des occupations de forêts et de luttes contre des projets industriels tels que l’extraction de charbon, la construction de nouvelles autoroutes ou l’agrandissement de zones industrielles et de ports. Si une critique radicale de la société techno-industrielle surgit et grandit au sein de ces combats qui se heurtent à une répression toujours plus rude de la part de l’État, certaines mobilisations semblent aussi prêter la main au discours de la « transition verte » en appelant à l’exploitation des ressources renouvelables et aux solutions technologiques pour parer aux effondrements écologiques en cours. Mais malgré des tentatives de limiter la portée de l’éveil d’une conscience anti-industrielle et d’une pratique offensive conséquente, de nombreux sabotages ont visé les industries polluantes, les cimenteries, les projets énergétiques, les centres technologiques et les infrastructures énergétiques, logistiques et de télécommunication. Plongeon dans une effervescence inspirante et radicale en cette ère de planète en surchauffe, d’extinction massive et de fuite en avant technologique.