Canada : sabotages de voies ferrées sur la côte ouest

Depuis l’approbation en juin du gazoduc PRGT [Prince Rupert Gas Transmission], des douzaines de voies ferrées ont été court-circuitées, déconnectées, ou encore sabotées à travers toute la région de Colombie-Britannique (Canada).

La grande majorité des circuits de voie fonctionne en courant continu et sont relativement faciles à mettre hors d’usage. La méthode qui s’est révélée être la plus rapide et la plus discrète a consisté à sectionner le câble reliant les blocs de voie, nécessitant seulement une bonne pince monseigneur. Il est également possible d’attacher de manière sécurisée un fil de cuivre de  calibre 4 AWG [équivalent de 25 mm² en Europe] (souvent utilisé pour connecter le tableau électrique dans les logements) à la tête des rails. Et, évidemment, il est toujours possible de couper l’alimentation électrique. Cela peut impliquer d’endommager la mise à la terre, ce qui prend plus de temps mais est nettement plus dur à détecter et localiser.

Les détails techniques et les schémas des circuits de voie, et spécifiquement comment les saboter, sont facilement accessibles dans les manuels d’ingénierie de votre bibliothèque locale, dans d’anciens communiqués, et même présentés de manière claire dans certains fichiers PDF hébergés sur le site web du gouvernement du Canada.

Il n’y a pas grand chose à ajouter. Cependant, il faut se rappeler que l’une des caractéristiques de l’État canadien est sa spatialité, qui est aussi, peut-être, sa vulnérabilité la plus exploitable. Pensez aux luttes passées et aux revendications de souveraineté [autochtone], et rappelez-vous comment des blocages ferroviaires positionnés de manière stratégique avaient de manière efficace forcé les troupes de l’État à se diviser et à se disperser, offrant aux défenseureuses de la terre, à des moments critiques, le temps nécessaire pour se réorganiser et se regrouper. Cela-dit, perturber la logistique de l’extractivisme est souvent plus efficace quand cela réalisé de manière indépendante.

Il n’y a pas besoin d’aller chercher plus loin des preuves de l’efficacité de telles actions contre une infrastructure qui n’est pas défendue dans son entièreté, que dans les propres mots d’un agent de la contre-insurrection :

 » Si jamais il y avait un affrontement militaire entre les peuples Indigènes et l’armée canadienne, la première cible serait les lignes de chemins de fer et des voitures en feu seraient placées sur toutes les voies ferrées du Canada… Il serait quasiment impossible de les arrêter malgré la mise en alerte potentielle de toute l’armée canadienne et de la police. Une voiture en feu sur une ligne de chemin de fer n’est pas seulement une barricade, c’est aussi une arme très efficiente et peu chère. Une voiture avec un réservoir plein brûlerait à une température suffisamment élevée pour déformer les voies et nécessiter des réparations importantes. »

Jusqu’à ce que nos chemins se croisent dans la nuit, sur le front de la seule bonne guerre : la guerre contre PRGT, contre l’Empire, et contre toutes les forces qui cherchent à nous aliéner et à nous  domestiquer.

[Traduit de l’anglais de BC CounterInfo, 25 septembre 2025]