Il y a quelques jours, entre l’adoption définitive de la loi dite « Plein emploi » (avec ses 15 heures d’activité hebdomadaire obligatoire pour les bénéficiaires du RSA) et celle en cours d’examen contre les immigrés et les demandeurs d’asile *, les progressistes en toge et en cravate ont fini par trouver un petit motif de satisfaction. Ouf, enfin une victoire des libertés formelles sur la raison d’Etat, enfin de quoi continuer à défendre coûte que coûte les institutions de la domination, qui après tout comportent aussi quelques garde-fous bien méritoires contre l’injustice.
C’est en effet jeudi 16 novembre que le Conseil constitutionnel a rendu sa décision à propos de la fameuse « loi Justice » du 11 octobre dernier, en décidant notamment d’invalider l’article 6 qui permettait l’activation à distance judiciaire de tout appareil électronique à l’insu de son possesseur, afin de procéder à des sonorisations et des captations d’images par les flics. Ce qui nous donne d’un côté un président du Conseil national des barreaux de France se disant «particulièrement satisfait », et d’un autre la déception du syndicat policier Alliance, qui attendait impatiemment de pouvoir mettre en œuvre « cette disposition de bon sens et primordiale pour lutter contre la moyenne délinquance comme contre le haut du spectre de la criminalité». Voilà pour le spectacle démocrate.
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