[Reçu par mail, 13 avril 2022
Tract d’appel au rassemblement du dimanche 24 avril à 21h
place du théâtre (Caen)]
Le combat se joue dans la rue !
« Il n’est pas de sauveurs suprêmes.
Ni dieu, ni césar, ni tribun »,
Une vielle chanson
Les résultats du premier tour des élections présidentielles, qui n’avaient de toute façon rien de réjouissant à offrir si ce n’est l’oraison funèbre des vieux partis du PS et des Républicains, sont donc tombés. Dans une pâle réédition de 2017, nous devrions déléguer notre pouvoir et marcher au pas derrière le gendre idéal et, surtout, l’État et le Capital, ou bien s’abandonner dans les affres du racisme et d’un ‘’anti-système’’ complice au règne de la hiérarchie et de l’argent. Une autre possibilité est d’exprimer sans attendre notre révolte.
Le système électoral et leur démocratie sont des illusions, où on nous exhorte à nous identifier aux préoccupations du pouvoir, d’en accepter la langue de bois et l’agenda. Tout cela révèle ce que les élections n’ont jamais cessé d’être : un moment synonyme de passivité où le goût pour la délégation et la résignation est stimulé. Nous devrions, chagrins ou enthousiastes, confondre nos intérêts avec ceux de l’ordre établi et éprouver de l’empathie pour des représentant-e-s qui se disputent un supplément de part de richesse et de pouvoir.
Avec le maintien du Rassemblement National au second tour, tous les plébiscitaires, sociologues, expert-e-s nous vendent déjà à grands renfort de publicité et de communication, l’union sacrée contre l’abjection « fasciste », et cela pour ratisser large de la droite à la gauche en passant par le centre, l’extrême-gauche et pourquoi pas les libertaires. Accepter les termes et les enjeux électoraux, c’est pourtant se soumettre à l’État et la marche actuelle de ce monde de domination et d’exploitation. C’est considérer comme crédibles les partenaires qui cogèrent depuis des lustres le système. Il devient en effet de plus en plus évident que dans ce jeu de dupes, le RN, aussi détestable soit-il, sert de variable d’ajustement politique y compris à titre de repoussoir et tous les pouvoirs en jouent. De notre côté, nous ne perdons pas de vue que combattre l’extrême-droite ne peut se faire que simultanément avec la lutte contre l’État, l’exploitation capitaliste, le patriarcat, le racisme et toutes leurs nuisances.
Nous savons déjà, quoi qu’il arrive du scrutin, ce qui nous attend : le renforcement de la précarisation de nos conditions de survie sur tous les fronts, une chasse accrue aux bouc émissaires, aux sans papiers, aux chômeurs et chômeuses, un accroissement de l’arsenal répressif et une accumulation incessante de ravages industriels annoncés, au premier rang desquels de toutes nouvelles bombes à retardement que sont les centrales nucléaires.
Plutôt que de courir après le moins pire, nous pourrions tout aussi bien nous rappeler que les pouvoirs peuvent se défaire dans la lutte. Il y a des manifestations spontanées qui, quand elles ne courent après aucun pouvoir, nous semblent beaucoup plus porteuses d’émancipation. D’autant plus quand sans médiation ces dynamiques arrivent à passer à l’offensive. Ainsi, à Caen, en 2007, une manifestation spontanée avait accueilli à sa manière le pouvoir sarkozyste, en tournant à l’émeute. Le lendemain, le local de son parti l’UMP était incendié. Nous pourrions très bien imaginer que ce genre d’accueil soit le prélude à une autre manière d’envisager la réponse à nos problèmes, sans s’en remettre à un chef : l’insurrection.
Ni peste, ni choléra, ni personne !
Des anarchistes
Rassemblement dimanche 24 avril à 21h place du théâtre (Caen)
[Pour télécharger et faire tourner le tract, le PDF se trouve ici]