Les forestiers pris pour cible en Bourgogne-Franche-Comté
France3, 11 mai 2022 (extrait)
La tension est palpable, le ras-le-bol généralisé dans les rangs des forestiers de Bourgogne-Franche-Comté. Depuis plusieurs mois, dans la Nièvre, la Haute-Saône, le Jura mais aussi dans les départements limitrophes de l’Aube et du Loiret, des agents forestiers subissent insultes, dégradations et violences. Une recrudescence qui inquiète.
Comme dans la nuit du 17 mars dernier, dans la commune de Brassy, dans la Nièvre [située dans le parc naturel du Morvan]. Ce soir-là, un engin forestier appartenant à la Coopérative forestière CFBL, a été détruit par un incendie d’origine criminelle. Un acte perpétré « au lendemain de la diffusion d’une vidéo d’une association appelant à la désobéissance civile face aux différents chantiers de reboisement des coopérations forestières », détaille Bertrand Servois, le président de l’UCFF, l’Union de la coopérative forestière française.
Des actes de malveillance et de destruction « inacceptables » mais « ce n’est pas tout » déplore le président. « Au-delà des dégâts matériels estimés à plusieurs millions d’euros depuis quelques années, les forestiers et parfois leurs proches subissent quasi-quotidiennement sur le terrain des injures, des insultes, des intimidations et font même parfois l’objet de menaces de mort… c’est intolérable, il faut dire stop ».
Pour ces faits de menaces de mort, les forestiers concernés ont déposé plainte auprès de la gendarmerie du secteur. « Ce sont tout sauf des cas isolés. Jusqu’à présent, on faisait profil bas, mais là, ça devient trop grave, ça suffit », prévient le président de la coopérative forestière. Certaines régions sont particulièrement touchées. Depuis 2018, en Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, et Bourgogne-Franche-Comté, plus d’une vingtaine d’engins forestiers ont été pris pour cible, soit incendiés, soit sabotés. « C’est un sujet qui touche l’intégralité de notre filière: agents ONF, coopératives, transformateurs, etc. »
Quelques autres exemples de sabotages forestiers,
cette fois en Ile-de-France
Entre 2021 et 2022, quatre engins de chantier ont subi des détériorations irréparables : câbles de frein coupés, pots d’échappements remplis de terre, moteurs noyés. En outre, certaines grumes ont été « piégées » par des pièces en métal [ce qui peut péter les machines industrielles des scieries au moment de la coupe].
[Communiqué de presse de l’ONF, 3 mai 2022]