Une série de manifestations ont éclaté dans de nombreux quartiers des principales villes du Chili jeudi 3 juillet et vendredi. Vendredi soir, en banlieue de Santiago des barricades enflammées ont été dressées à différents carrefours, et les habitants ont participé à des concerts de casseroles.
1.706 personnes ont été arrêtées la seule journée de jeudi, lors des manifestations : 1.547 pour non respect du confinement (« quarantaine sanitaire »), 913 à Santiago et 634 dans le reste du pays. Mais aussi 159 pour violation du couvre-feu, 18 dans la région de Santiago et 141 dans le reste du pays.
Du côté des quartiers de Santiago, à Cerro Navia un bus électrique à 500 000 dollars a été incendié ; à Villa Francia se sont produits de durs affrontements avec les flics ; et à Melipilla, un immigré Haïtien de 21 ans a été abattu de plusieurs balles dans le thorax (selon les carabiniers, les tirs leur étaient destinés et ont manqué leur cible, hum). Il a été placé dans un taxi pour être transféré à l’hôpital local, mais il est décédé en chemin.
De plus, à Nueva Imperial en territoire mapuche, trois engins de l’industrie forestière sont partis en fumée hier dimanche 5 juillet.
Enfin, pour donner une idée de l’ambiance, samedi soir 4 juillet dans le quartier de Villa O’Higgins, alors que les militaires tentaient de dresser une amende à deux hommes alcoolisés vers 23h30 pour non-respect du couvre feu (re-décrété pour cause d’épidémie), une dizaine d’autres personnes sont intervenues pour les aider, et les soldats ont tiré en blessant deux personnes par balles en plastique : une dans le torse, l’autre au bras (les militaires ont déclaré que les solidaires avaient tenté de dérober leur arme).
Ces nouvelles émeutes après le soulèvement de la fin de l’année dernière, se déroulent sur fond de covid-19 où le Chili est très touché et dont les mesures sanitaires (confinement et couvre-feu) aggravent encore la misère sociale.
[Résumé de la presse en espagnol]