Covid-19 : en Espagne, un fichier recensera toutes les personnes refusant le vaccin
Capital, 29 décembre 2020
C’est une annonce qui pourrait bien faire réagir les anti-vaccins. Si la France prévoit un fichier regroupant les données des patients vaccinés, la décision espagnole est bien différente. Comme l’a détaillé Salvador Illa, le ministre espagnol de la Santé dans une interview accordée à la chaîne de télévision La Sexta, le pays va en effet recenser les citoyens qui refusent de se faire vacciner contre le Covid-19. Une donnée qui sera ensuite partagée avec d’autres pays européens.
Comme en France et de nombreux autres pays de l’Union européenne, le vaccin ne sera pas obligatoire de l’autre côté des Pyrénées. Mais, les autorités vont donc donner naissance à ce qu’elles décrivent comme un « registre » contenant les noms des « personnes auxquelles on l’aura proposé et qui l’auront tout simplement refusé ». Elles soulignent ensuite qu’il « sera partagé avec d’autres pays européens », mais qu’il ne sera toutefois pas rendu public, insistant sur « le plus grand respect pour la protection des données ». Si tout se déroule comme prévu, « autour de 70% » de la population espagnole pourrait avoir été vaccinée à l’été prochain.
Coronavirus en Espagne: le refus de vaccination bientôt recensé
RFI, 29 décembre 2020
L’Espagne va tenir un vaste registre sur l’immunisation de sa population et le suivi de la vaccination, mais la base de données va aussi recenser les personnes qui refusent de se faire vacciner. Cette liste des refus restera privée mais elle sera partagée avec d’autres pays de l’Union européenne.
Cette grande base de données sur le Covid-19 a d’abord pour objectif de détecter le taux d’immunité collective, de suivre les doses, types de vaccins inoculés et éventuels effets secondaires. De telles informations sont compilées pour d’autres questions de santé publique et il est courant de les partager au niveau européen. Mais une liste nominative de personnes qui auront refusé le vaccin, c’est plus inhabituel.
Concrètement, ce sont les autorités sanitaires locales qui vont proposer le vaccin aux habitants suivant un calendrier déterminé en fonction de critères d’âge, de fragilité, etc. Et si une personne n’en veut pas, son refus sera inscrit dans le fichier. Le ministre de la Santé, Salvador Illa, a redit que la vaccination ne serait pas obligatoire, mais que la refuser est une erreur selon lui. Il n’a pas donné de précisions sur l’usage qui peut être fait de ce fichier.
Mais déjà la presse espagnole se fait écho de débats sur la possibilité pour des entreprises de faire du vaccin une condition d’embauche ou pour les lieux de divertissement, une condition d’accès. Voire qu’il devienne une condition de circulation dans l’espace européen.