Bavière : des antennes relais de la police incendiées
traduit de l’allemand de de.indymedia, 17 décembre 2021
Dans la nuit du 13.12. nous avons incendié deux antennes de transmission du centre de la police criminelle bavaroise à Nuremberg.
Il y a d’innombrables raisons de haïr et d’attaquer la police.
La mission originelle de la police est de maintenir le statu quo social en place. Cela signifie que les policier-e-s sont payé-e-s pour garantir la préservation d’un système économique et social exploiteur, raciste, sexiste et basé sur l’exclusion des minorités. C’est leur taf de défendre le profit et la position dominante des puissant-e-s dans ce système contre toute tentative de changement vers la justice sociale, l’égalité, la redistribution ou la durabilité écologique.
La police partage donc l’idéologie de l’inégalité dans laquelle les personnes LGBTQIA+, migrantes, pauvres ou avec un handicap valent moins que les autres et où l’accès aux droits fondamentaux et à l’égalité des droits peut leur être systématiquement refusé. De par sa fonction même, la police est forcément conservatrice et située politiquement à droite.
Dans le champ médiatique, politique et juridique on attribue à la police une neutralité et une expertise pourtant inexistantes, qui seraient supposées lui permettre de faire des récits ou de juger de situations de manière objective. Dans les faits, elle est un acteur politique qui procède ouvertement contre celles et ceux qu’elle considère comme l’incarnation de ses propres ennemi-e-s (les personnes considérées comme déviantes, celles qui aspirent à des changements sociaux, ou encore les migrant-e-s), et on lui accorde en plus le monopole de l’interprétation de ses attaques.
Pour les profiteurs du capitalisme la police est d’une énorme importance afin de préserver les rapports de domination, c’est pourquoi elle obtient toujours plus de pouvoirs et de moyens pour exercer sa violence. Elle reçoit de nouvelles armes telles que des tasers (en Rhénanie-du-Nord-Westphalie) ou des chars et des grenades à main (en Bavière) à utiliser contre ses ennemi-e-s diabolisé-e-s. Selon son bon plaisir, la police interdit des manifestations ou fait reporter des événements comme des matchs de foot, elle place des gens arbitrairement en garde à vue ou perquisitionne et dévaste des domiciles.
Le racisme de cette organisation s’exprime quotidiennement dans le profilage racial et les insultes racistes, ainsi que les plus de 200 assassinats aux motivations racistes par des flics depuis 1990. La police allemande assassine dans les cellules de prison (par exemple à Dessau), viole dans des domiciles (par exemple à Erfurt), accompagne les victimes de violences de genre avec un harcèlement sexuel supplémentaire (par exemple dans le Land de Mecklenbourg-Poméranie- Occidentale), s’enrichit elle-même sur le vol (par exemple à Leipzig) et cause d’innombrables blessures corporelles et privations de liberté en pleine rue, particulièrement contre des migrant-e-s et des gauchistes – en toute connaissance de sa totale impunité.
Nous ne sommes ni surpris-e-s ni indigné-e-s par les groupes de Chat d’extrême-droite, par la participation de policier-e-s à des chasse à l’homme racistes (par exemple à Fribourg) ou par leur engagement auprès de l’AfD sur leur temps-libre. La police est une organisation de droite, ses membres veulent conserver les mécanismes d’oppression de cette société et combattent tout ce qui est „de gauche“, „étranger“ ou „gênant“. Bien-sûr, ils échangent sur des groupes de Chat d’extrême-droite et se confortent mutuellement dans leur idéologie.
L’impunité garantie, sa présence médiatique inquestionnable, son équipement avec un arsenal d’armes et des pouvoirs de surveillance infinis fait de la police une organisation de droite extrêmement dangereuse et fort efficace. Les flics sont un danger pour les personnes LGBTQIA+, migrantes et toutes celles et ceux qui s’engagent pour un changement social/écologique de la société.
Voilà pourquoi chaque attaque contre l’organisation „Police“ est à saluer. Chaque opposition, chaque perturbation du cours normal du travail policier, tout ce qui l’empêche de commettre ses méfaits, est important. Chaque attaque contre ses infrastructures ou contre des policier-e-s en particulier est légitime. Ce sont des responsables qui ont rejoint la police par conviction idéologique. Personne n’est obligé-e d’être flic !
C’est pourquoi, dans la nuit du 13.12, nous avons attaqué l’infrastructure de la police à Nuremberg, en incendiant ses pylônes radio mobiles dans le parc Marienbergpark et à l’Office Fédéral de la Migration et des Réfugiés (BAMF). Selon la PJ, les antennes sont destinées à assurer les liaisons radio de la police lors de ses interventions dans toute la ville. Dans ce but, ils ont fait protéger les antennes par des vigiles, des grilles en acier et des barbelés.
En attendant les habituelles prises de positions officielles („la violence prend une nouvelle dimension / mise en danger de personnes innocentes“), encore quelques mots par rapport aux cibles : nous n’avons aucun intérêt à ce que les policier-e-s puissent coordonner et accorder leurs activités sur l’ensemble des quartiers de la ville. C’est contre elles et eux que notre action est dirigée; les services de secours et les pompiers n’ont pas besoin de connexion sans faille pour travailler. Celle-ci n’est nécessaire que pour les interventions dynamiques et mobiles de la police (par exemple les courses poursuites ou les filatures). Nous avons veillé à ce que personne ne soit mis-e-s en danger par l’attaque. À aucun moment il n’y a eu de risque ni pour les campeurs/euses dans le Marienbergpark ni pour les travailleurs/euses aux alentours de la tour de l’Office pour les Migrations et les Réfugiés.
Nous considérons le travail de la police comme une menace potentielle pour toutes celles et ceux qu’elle juge „gênant-e-s“ ou „étranger-e-s“. Par conséquent, nous espérons que grâce à ces incendies, les interventions à venir dans la ville ne fonctionneront plus de manière aussi huilée.
All Cops Are Targets!
Liberté pour tou-te-s les prisonnier-e-s politiques !