Quand on est pompiers volontaires dans une petite ville bavaroise comme celle de Höchberg (en périphérie de Wurtzbourg), on ne s’est pas vraiment engagé pour descendre les petits chats coincés dans les arbres ou vider la caves inondées par la rivière Kühbach à force de bétonisation urbaine. Même s’il faut souvent faire avec. Non, quand on est pompiers volontaires –à Höchberg comme ailleurs–, on veut combattre du vilain feu au nom de l’ordre et de la sécurité. On veut éteindre de méchantes flammes en défendant le contrôle étatique et la prospérité du commerce.
Eh bien pour une fois, on peut dire qu’ils ont été servis. En tout cas ceux qui étaient de garde lors de leurs lendemains de cuite, puisque c’est le 2 janvier vers 3h50 que l’alarme a finalement retenti dans la caserne aux aguets. Après s’être rendus en bordure du village, du côté de la forêt de Zeller, ils n’ont donc pas été déçus en voyant une grande antenne-relais illuminer la nuit de ses flammes. Et si beaucoup d’honnêtes citoyens qui dorment sur leurs deux oreilles ignoraient jusque-là sa présence parmi les arbres majestueux, alors qu’elle leur rendait pourtant de fiers services en rempaillant une existence vide de sens, ce n’est certainement plus le cas depuis qu’ils sont déconnectés.
Quant à l’origine de cette combustion qui est tout de même partie des câbles du bas pour remonter le long du mât avant que les petits soldats du feu ne viennent gêner sa progression, elle reste bien sûr « d’origine inconnue » selon la police. Mais foi de pompiers volontaires, le coup de l’auto-combustion nocturne et spontanée de structures de télécommunication, on ne le leur fera pas ! Car pour une fois qu’il se passait quelque chose d’intéressant à Höchberg, ce serait en effet vraiment le comble…
(synthèse de la presse allemande locale, 11 janvier 2022)