Évasion de la prison de Périgueux : le détenu a écarté
les barreaux de sa cellule et escaladé une façade
France Bleu, 1er septembre 2022
Un détenu d’une vingtaine d’années s’est fait la belle à la prison de Périgueux. Ce mercredi après-midi, entre 16h30 et 17 heures les surveillants de la maison d’arrêt ont constaté qu’un prisonnier n’était plus dans l’enceinte de l’établissement. Les enregistrements de la vidéosurveillance permettent d’établir que l’évasion a eu lieux bien avant. Selon nos informations, le détenu a retrouvé la liberté sur les coups de 4 heures du matin. Soit plus d’une dizaine d’heures avant la découverte de sa fuite.
Pour parvenir à quitter la prison, ce jeune détenu a d’abord écarté les barreaux de sa cellule qu’il partageait avec un autre homme. Les barreaux déformés ont été remis en place après la sortie de sa geôle. Enfermé au deuxième étage de la prison, à quelques cellules de là où des Moldaves s’étaient échappés en février 2021, il a réussi à rejoindre une cour de la maison d’arrêt. Pour passer au-dessus de l’un des grands murs d’enceinte en pierre de la prison, le détenu a profité de tiges en métal installées à l’occasion de travaux. Toujours selon nos informations, son périple a duré près d’une demi-heure. Il est aperçu par les caméras en train d’enjamber la fenêtre de sa cellule peu après 3h30 du matin.
Durant toute la matinée, l’absence du fugitif n’est remarquée par personne. Plusieurs rondes sont normalement effectuées pendant la nuit et un appel est réalisé en début de matinée par les surveillants. Selon nos informations, des tissus en boule avaient été dissimulés sous ses draps pour tromper les surveillants au judas de la porte. Pour le déjeuner à la mi-journée, son codétenu a récupéré deux plateaux-repas à l’extérieur de la cellule, prétextant qu’il se chargeait de lui apporter. La découverte n’a lieu que plusieurs heures après.
Depuis l’évasion de l’année dernière, des grilles en métal devaient être installées aux fenêtres des cellules pour renforcer la solidité des barreaux vieillissants. Les travaux n’ont pas encore été faits. Cette maison d’arrêt a été construite avant 1900. Ce détenu est un jeune homme d’une vingtaine d’années condamné à cinq reprises pour des affaires de délits routiers, de produits stupéfiants, violences et outrage. Il a été mis derrière les barreaux au mois de mars dernier. Il n’a pas été condamné en Dordogne et n’est pas originaire du département. La Police judiciaire de Périgueux est chargée de l’enquête. Une enquête interne à l’administration pénitentiaire a été ouverte.
Ce jeudi soir, le détenu est toujours en fuite. Selon le parquet de Périgueux, cette évasion est la deuxième de l’histoire de cet établissement depuis qu’elle est une maison d’arrêt. Contactée, la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Évasion de la prison de Périgueux : le détenu interpellé à Toulouse après neuf jours de cavale
France Bleu, 10 septembre 2022
Sa cavale aura duré neuf jours à peine. Le jeune détenu qui s’était évadé de la maison d’arrêt de Périgueux à la fin du mois d’août a été arrêté vendredi 9 septembre à Toulouse, selon les informations de France Bleu Périgord. Les policiers lui ont mis la main dessus dans un appartement de la ville, à plus de 200 km de la Dordogne.
C’est le travail des enquêteurs de la police judiciaire de Périgueux qui a permis de localiser le jeune homme, confirme la procureure de Périgueux, Solène Belaouar. Les policiers de la Brigade recherche et intervention (BRI), spécialisés dans les interpellations musclées, ont surveillé l’appartement pendant plusieurs heures avant de surgir pour l’interpeller aux alentours de 18 heures.
Il avait écarté les barreaux de sa cellule
Le garçon de 22 ans s’était évadé de la maison d’arrêt de Périgueux mercredi 31 août vers quatre heures du matin. Une évasion spectaculaire, puisqu’il avait d’abord réussi à écarter les barreaux à la fenêtre de sa cellule avec un pied de table avant de d’escalader le mur en s’appuyant sur des poutrelles en métal. Elles avaient été installées pour des travaux de renforcement de la sécurité dans la prison.
Des vêtements en boule avaient été placés sous ses draps pour faire croire qu’il dormait, les barreaux avaient été remis en place, et son codétenu avait même été lui chercher un plateau-repas à la cantine. Les surveillants ne s’étaient rendu compte de la supercherie que dans l’après-midi, plusieurs heures après l’évasion. Selon une source proche de l’enquête, un ancien co-détenu a ensuite récupéré le jeune homme pour l’emmener à Toulouse.
Transféré à Périgueux dans les prochains jours
La fin de sa cavale signe son retour immédiat en prison. Un juge des libertés et de la détention a décidé samedi matin de son incarcération sur place à Toulouse, pour exécuter le mandat d’arrêt émis contre lui par la justice. Le détenu doit ensuite être transféré à Périgueux sous quatre jours, pour être conduit devant la juge d’instruction en charge de l’enquête. Avant son évasion, le jeune homme était en détention depuis le mois de mars, après cinq condamnations pour délits routiers, outrage, violences, ou encore détention de stupéfiants, commis en dehors de la Dordogne.
La police judiciaire continue d’enquêter pour comprendre comment il a réussi à se faire la belle. La juge d’instruction travaille aussi sur les complicités dont a pu bénéficier le jeune homme, aussi bien de la part de ses co-détenus que d’autres complices potentiels en dehors de la prison.