Allemagne : les belles brèves de début septembre

Hambourg : Manif sauvage et solidaire avec la Liebig34 de Berlin
traduit de l’allemand de Diymedia, 13 septembre 2020

Samedi 12 septembre à Hambourg a eu lieu une courte manif sauvage sur le thème Fight for Liebig34. Ainsi des slogans ont été crié. Des engins pyrotechniques allumés et il y a eu notamment quelques dégâts matériels. Dans le même temps avaient lieu à Berlin des journées d’action pour le Hausprojekt anarcha-féministe menacé d’expulsion.

Vers 22h, environ 40 personnes sont parties du quartier Karoline en passant par les rues Stern – et Ludwigstrasse, situées dans le quartier de Schanze. Ceci malgré la forte présence policière dans les environs. En marge de la manif, des slogans contre la ville des riches ont été tagués et des objets mis en travers des rues à plusieurs endroits.

Les vitres de l’agence Pahnke Markenmacherei ont été détruites et un tag contre ce qu’ils appellent la « Paulihaus » laissé. Aux côtés des entreprises ARGUS Stadt und Verkehr, STEG (1) et Hamburg Team, Pahnke fait partie d’un consortium de construction d’un complexe de bureau de six étages en plein dans le ‘Neuen Pferdemarkt’. Ce projet avait récemment provoqué beaucoup de colère parmi les riverains

La manif s’est dispersée dans la rue Schanzenstrasse à cause de l’arrivée des CRS. Les flics étaient déjà présents dans le quartier pour une autre manifestation qui se tenait non loin. Il n’y a probablement pas eu d’arrestation à cet endroit. On rapporte deux arrestations dans la Feldstrasse, avec placement en garde à vue : les deux sont accusées de dégradations.

Liebig34 stays ! – Empêchons les expulsions ! – Contre la revalorisation urbaine et l’embourgeoisement !

1 NdT. Abréviation de Stadtentwicklungsgesellschaft, ce qui signifie « société de développement urbain »


Dresde : camionnette de Vonovia incendiée
traduit de l’allemand de Chronik, 10 septembre 2020

Dans la nuit du 9 au 10 septembre, un véhicule de Vonovia est parti en fumée Calvinstraße, dans le quartier de Gruna. « Des inconnus avaient apparemment mis le feu à la camionnette de la société immobilière ».
Les dégâts matériels sont évalués à près de 10.000 euros. La police a ouvert une enquête pour incendie volontaire.


Brême : incendie d’un véhicule de l’agence interim Job AG
traduit de l’allemand de Diymedia, 11 septembre 2020

Véhicule de Job AG cramé – Contre la société de rendement* !

Vous appelez cela prestataire de services, nous disons que Job AG agit comme un lubrifiant pour un monde que nous voulons détruire !
Par haine viscérale envers toute forme d’oppression, nous avons incendié un véhicule de l’agence intérim Job AG mardi 8 septembre 2020.

La société Job AG se décrit comme prestataire de services et agence intérim couronnée de succès. Bien entendu, Job AG mâche le travail du Pôle emploi. C’est grâce à des entreprises comme Job AG qu’est rendu possible le fait de flexibiliser le travail et d’aller au-delà des limites du marché. Le travail à durée déterminée et intérimaire s’inscrit dans le cadre d’une restructuration globale de l’exploitation par le travail. Le marché du travail exige certains modèles de (temps de) travail et les gens doivent s’y conformer. Il n’y a rien d’humain dans cette logique d’exploitation. En s’imposant des contraintes et pour échapper à la misère, les gens se réfugient dans des couvertures utiles au marché du travail.

Nous appelons cela guerre sociale !

Avec ces 35 000 euros de dégâts matériels, nous envoyons un signal de fumée solidaire à tou.te.s nos compagnon.e.s de lutte à Leipzig. Chaque expulsion a son prix ! Nous voulons lutter contre les expulsions et les expropriations liées à ce processus de gentrification que l’on prétend inévitable, de la même manière que nous voulons combattre le harcèlement et l’exploitation sur le marché du travail ainsi que ses larbins qui lui facilitent la tâche.

Nous avons la rage que les squats à Leipzig n’aient pas plus duré. Ceci dit, le fait d’entendre parler des nombreux moments de lutte, de lire que ça a pété durant trois jours d’affilée et que les flics armés n’ont simplement rien pu maîtriser pendant un moment nous donne d’autant plus de force et nous rend davantage optimistes.
Nous saluons les compagnon.ne.s des « trois du banc public », ainsi que tou.te.s les autres prisonnier.e.s !

See you at the barricades !

*NdT. Leistung signifie à la fois « rendement, performance, accomplissement, résultat », mais aussi « prestation [de service] »


Leipzig : revendication de l’incendie d’une bagnole de flics en pleine émeute contre la ville des riches
traduit de l’allemand de de.indymedia, 13 septembre 2020

Bagnole de flics incendiée – Solidarité avec les prisonniers lors des émeutes du week-end

Le 5 septembre, nous avons rendu inutilisable par le feu un véhicule de patrouille de police. Pendant qu’à Connewitz des personnes étaient en train d’attaquer les flics et des immeubles de luxe, nous sommes passés à l’acte à l’ouest de Leipzig sur la zone du centre logistique de la police. Les flics se mettent toujours entre les logements vides et ceux qui en ont besoin et sont donc vraiment une cible légitime pour nos attaques!

Quelques réflexions supplémentaires sur la fin de semaine :

« Les jets de pierres détournent l’attention sur la question de la gentrification »

Oui bien sûr. A-t-on réellement entendu parler de l’embourgeoisement à Leipzig ces dernières années dans l’ensemble du pays ? Peu, voire absolument pas. Après la fin de semaine, tous les journaux régionaux en ont parlé et même le Tagesschau a fait état de la hausse rapide des loyers à Leipzig. Ce sont les actions combatives qui ont provoqué cela, et non pas le fait que quelques politicien.ne.s locaux se réunissent au sein d’une « alliance pour un logement abordable ». Les mêmes journalistes qui écrivent dans leurs articles que le débat passerait au second plan à cause des émeutes écrivent, toujours dans ces mêmes articles, pour la première fois sur le thème de la gentrification à Leipzig ! Mais que feraient-ils d’autres ? C’est leur devoir de consolider la société bourgeoise et de pacifier les gens par une propagande étatique. Ce n’est pas une théorie du complot, mais c’est exactement ce que la plupart des journalistes des médias dominants voient, dans leur définition, comme la quatrième violence au sein de l’État !

« Si vous n’aviez pas jeté de pierres, il y aurait dès maintenant des logements abordables ! »

Les politicien.ne.s qui s’appliquent en ce moment à réciter ce(t) (faux) argument courtisent depuis des années les spéculateurs de l’immobilier tels que CG-Gruppe ou d’autres urbanistes similaires avec des fantasmes de grande puissance. Ils ont pour projet une ville où seuls les riches peuvent vivre et où les plus pauvres de la province environnante ont juste le droit de faire la navette pour aller trimer. Dans la logique capitaliste, aucune autre forme de ville n’est concevable ; les pauvres travaillent dans des jobs qui rapportent peu de recettes fiscales ou gagnent presque pas d’argent avec leur salaire, ils ne peuvent tout simplement pas se permettre de se loger dans des apparts qui viennent d’être construits et sont donc seulement nécessaires pour exploiter leur force de travail et pas vraiment pour mener une vie digne en ville. Les politicien.ne.s représenterons toujours les intérêts des riches car la ville moderne est dépendante de la maximisation du profit et de la revalorisation urbaine. Nous ne commencerons pas à faire appel aux Jungs et aux Lazars (1), ils nous sont hostiles, tout comme les flics !

« La violence n’est pas un moyen légitime pour réaliser ses objectifs politiques ! »

La non-violence est une chimère. Afin de conserver sa légitimité, la société bourgeoise doit en permanence affirmer qu’elle est non-violente. Mais c’est précisément le contraire : les gens sont jetés de leurs apparts, les femmes doivent chaque jour se confronter au patriarcat, des gens sont harcelés, frappés et assassinés par les flics, parce qu’ils ne correspondent pas au « phénotype classique d’Europe du nord ». Tout cela est violence, structurelle, physique et psychologique. Une société capitaliste, patriarcale et raciste produit cette violence et en a besoin pour réprimer les tensions antagonistes. Bien sûr, c’est aussi de la violence quand les flics sont blessés par des jets de pierres ; mais lorsque les gens qui sont chaque jour impactés par ces divers mécanismes d’oppression s’opposent aux flics qui ont toujours été présents pour protéger la propriété, alors la contre-violence est compréhensible et légitime. Il n’y a jamais eu, dans l’histoire de l’humanité, de bouleversement révolutionnaire avec des fleurs et de beaux discours, bien qu’on en ait malgré tout besoin. Pour s’affirmer contre la société de tous les jours, il est nécessaire de s’organiser et d’exprimer notre résistance avec créativité !

Salutations enragées et combatives aux prisonnier.e.s ; nous ne sommes pas tou.te.s là !
A bas les flics !
Pour l’anarchie !

(1). NdT : Référence à deux crapules politiques qui ont condamné les émeutes de ces trois nuits : Burkhard Jung (SPD), maire de Leipzig depuis mars 2006, qui a « condamné avec la plus grande fermeté l’explosion de violence imputé à l’extrême-gauche » et Monika Lazar, originaire de Connewitz et députée des Verts au parlement, qui a notamment déclaré que « les manifs violentes sont contre-productives et dans les faits ne vont pas rendre les loyers abordables. La violence n’est pas la solution ».


Dresde : attaque solidaire avec la Liebig 34
traduit de l’allemand de Diymedia, 8 septembre 2020

Nous avons brisé les vitres de la gérance immobilière Berlin Haus de la Großenhainer straße. Ce gérant immobilier fait partie d’une de ces formidables entreprises qui se font leur beurre avec le besoin élémentaire de se loger. La prochaine fois, nous viendrons aussi vous exproprier à Dresde.

Nous dédions ces vitres brisées au Hausprojekt féministe et anarcho-queer Liebig 34 qui luttent pour son existence depuis la résiliation de leur contrat de location !

Solidarité avec tou.te.s les occupant.e.s et tou.te.s les locataires rebelles ! Solidarité avec toutes les personnes queer, intersexe, trans, agenrées et les femmes !

Ou comme l’ont dit les camarades de Thessalonique,
« Pas de repli, pas de soumission – Attaque, attaque, attaque… »


Königsbronn (Bade-Wurttemberg) : au feu les voitures de bourges !
synthèse de l’allemand de la presse locale, 8 septembre 2020

Dans la soirée du lundi 31 août, trois voitures ont été incendiées sur le domaine d’une entreprise, dans cette ville à 80 km à l’est de Stuttgart. Deux d’entre elles étaient garées dans la cour, la troisième sur le parking en face. Parmi les véhicules détruits, on compte un modèle de voitures de luxe (une McLaren 650S).

Pour la police, l’origine du feu est purement volontaire. Selon les premières évaluations, les dégâts matériels s’élèvent à plus de 130 000 euros.


Leipzig : incendie d’une voiture de WISAG
traduit de l’allemand de Chronik, 29 août 2020

Dans la nuit du 28 au 29 août, nous avons incendié un véhicule de l’entreprise WISAG, garé dans la Brandvorwerkstraße. Lors de l’incendie, deux véhicules garés à côté ont également été endommagés : cela nous agace, car les dégâts collatéraux devraient être écartés, mais notre mauvaise conscience est amoindrie par le fait que ces voitures appartenaient à la classe moyenne supérieure (visibles sur les photos de la presse).

Avec ses nombreuses filiales, WISAG tire profit -directement ou indirectement – de l’oppression, de l’exploitation et de la répression ; par exemple par le travail temporaire et intérimaire dans le secteur du nettoyage, de la sécurité dans les aéroports, etc. (on n’oublie pas son implication dans les contrôles dans les transports en commun berlinois). Ces raisons sont donc suffisantes pour détruire la propriété de l’entreprise

A bas les sales profiteurs de la répression et de l’oppression ! Solidarité avec les compagnon.ne.s visé.e.s par la répression à Francfort !
Solidarité avec les trois du banc public ! Liberté pour toutes les personnes incarcérées ! Pour l’anarchie !


Arnsberg : incendie chez un collabo de la police
synthèse de la presse allemande, 27 août 2020

Dans cette ville à l’est de Dortmund, un garage du concessionnaire Schulte est complètement détruit dans un incendie, causant environ 2,5 millions d’euros de dégâts. Même si rien est dit quant à l’origine des flammes (volontaire ou non), on est sûr par contre qu’une voiture de police se trouvait à l’intérieur quand le feu s’est déclaré. Des flammes pour rappeler qu’il n’est jamais prudent de réparer les véhicules des crapules policières…


Berlin : des voitures de bourges partent en fumée !
synthèse de la presse allemande, 26 août 2020

Dans le quartier de Reinickendorf, vers 23h, quatre voitures garées sur le parking d’une copropriété de la Auguste-Viktoria-Allee ont été complètement détruites par les flammes. Parmi elles, il y en avait deux de grandes valeurs : une Porsche et une Mercedes. A quelques mètres de là, sur un autre parking. Les flics ont ouvert une enquête pour « incendie criminel ».