Sablons (Isère) : “Pour Serge, stop industrie” [MàJ]



Nord-Isère Une ligne électrique sabotée : l’usine Hexcel

de la plateforme chimique à l’arrêt
Le Dauphiné, 20 mai 2023

Pour Serge, stop industrie”.
Voilà l’inscription bombée à la peinture noire sur une armoire électrique, au pied d’un pylône supportant une ligne électrique de 225 000 volts, endommagée par un incendie tôt ce vendredi à Sablons. Avec cette “signature”, faisant référence à Serge, ce manifestant grièvement blessé à la tête lors des débordements de la manifestation contre la méga-bassine à Sainte-Soline , la nature criminelle de cet acte ne fait aucun doute.

Il était 4 h 44 quand les sapeurs-pompiers ont été informés d’un incendie. Un feu venait d’endommager cette ligne haute tension alimentant l’usine Hexcel de Salaise-sur-Sanne, société spécialisée dans la fibre de carbone [elle fabrique notamment les ailes de l’Airbus A350]. Aussitôt, le site a été gelé avant l’arrivée des gendarmes de la brigade de recherches de Vienne et des techniciens en identification criminelle de Grenoble. Une enquête a été ouverte pour “destruction volontaire par incendie”.


Roussillon : sabotage d’une ligne à haute tension,
alimentant l’entreprise Hexcel, privée de courant

France Bleu, 19 mai 2023

Un câble électrique de 225.000 volts a pris feu tôt ce vendredi 19 mai à Sablons, en Isère. Le gestionnaire du réseau électrique RTE a donné l’alerte vers 3h30 du matin, après le déclenchement d’une alarme. L’origine de la coupure a ensuite été détectée une heure plus tard, vers 4h30.

Hexcel est la seule entreprise de la plateforme chimique de Roussillon qui n’a plus de courant. Les 16 autres ne sont pas impactées. Il n’y a pas d’impact non plus sur l’alimentation des particuliers, selon les pompiers sur place. Le feu a été mis, semble-t-il, volontairement, au pied du pylône, d’après le premiers éléments de l’enquête. Les gendarmes de la Brigade de recherches de Vienne ont été saisis de l’enquête. Ils sont sur place pour les premières constatations.

Le Parquet de Vienne nous confirme qu’une inscription a été retrouvée non loin de la ligne, qui dit : « Pour Serge. Stop industrie. » Serge fait référence à ce militant gravement blessé durant la manifestation contre les bassines à Sainte Soline, en mars dernier, dans les Deux-Sèvres.

Cet acte de sabotage sur un câble haute tension rappelle forcément l’incendie d’origine criminelle qui a touché les câbles sous le pont de Brignoud il y a un peu plus d’un an.

Dans l’usine, l’instant est grave. Un salarié nous a confié que cela faisait une semaine seulement que l’usine avait redémarré car depuis janvier, en raison de la hausse du coût de l’énergie, les 160 employés avaient été mis en chômage technique. « C’est un coup dur » conclut-il. Les groupes électrogènes ont pris le relai pour mettre en sécurité les produits chimiques, car Hexcel est classé en site Seveso seuil haut.

De la fibre de carbone pour l’aéronautique

Hexcel, qui appartient à un groupe américain, avait été inauguré en 2018 à Roussillon, pour un investissement de 200 millions d’euros. L’usine fabrique de la fibre de carbone pour l’aéronautique. Ses clients sont Airbus et Safran.

Actuellement, la direction d’Hexcel et RTE sont en réunion pour tenter de résoudre le problème. Une ligne à haute tension avait été installée spécialement pour Hexcel, lors de son installation, car l’usine consomme beaucoup d’électricité et il ne fallait pas que cela se fasse au détriment des autres entreprises de la plate-forme chimique.


L’entreprise Hexcel en mode dégradé après le sabotage
Le Dauphiné, 25 mai 2023

Après le sabotage d’une ligne haute tension le 19 mai, à Roussillon, l’entreprise Hexcel fonctionne en mode dégradé.

Le tract de l’UD-CGT (Isère) du24 mai 2023

C’est ce qu’on apprend d’un communiqué de la CGT qui dénonce cet acte. “L’alimentation du site est passée en mode dégradé. Cette mesure n’est malheureusement pas adaptée pour une reprise de production normale mais permet simplement de maintenir le site en sécurité. Si le personnel est actuellement maintenu en poste à ce jour, il est contraint au nettoyage des machines pour une remise en service de l’outil de travail dès que possible”, déplore le syndicat qui rappelle que “l’entreprise vient de relancer la production à la suite d’une longue période de chômage technique de 120  jours”.